Une tribune pour les luttes

Communiqué « Ensemble », 26 février 2014

Article mis en ligne le vendredi 28 février 2014

Suite à son interpellation devant son domicile, mardi 25 février 2014, en fin de matinée, notre camarade Boualem SNAOUI, l’un des porte-parole départemental d’ « Ensemble » emmené menotté, a passé près de 8 heures en garde à vue dans les commissariats de Deuil-la-Barre et d’Enghien.

Pour quelle raison ?

Une plainte déposée par René Taieb, candidat PS aux élections municipales de Montmagny, et responsable du CRIF pour le département, pour dégradation de ses affiches apposées sur les panneaux dédiés à la libre expression publique dans la commune de Montmagny et «  incitation à la haine raciale ».

Or, Boualem Snaoui a apposé des affiches portant les mentions suivantes :

«  En 4 ans, l’armée israélienne a détruit 12 000 maisons palestiniennes et déraciné 200 000 oliviers (rapport B’tselem, ONG israélienne) – Quel rapport avec la sécurité d’Israël ? »

« Des centaines de jeunes Israéliens sont emprisonnés parce qu’ils refusent de servir dans leur armée d’occupation. Exigeons leur libération ! »

« STOP à la collaboration avec le terrorisme d’état israélien »

« Pas un sou à l’occupant israélien »

Nous y voilà ! De la «  haine raciale  » ça ? M. Taieb ne supporte pas qu’on critique l’État d’Israël. Il faut savoir que notre représentant départemental mis en cause, a eu récemment l’occasion de proposer à M. Taieb un débat public et contradictoire sur, et que ce dernier s’est dérobé.

Le plus scandaleux dans cette histoire est cependant de constater qu’en dépit de son identification précise, à travers des tracts saisis dans son véhicule, en tant que personne investie publiquement, la police nationale, en liaison avec les services du procureur, ont procédé à son arrestation et mis en garde à vue, alors qu’il était facilement joignable par les services concernés.

Nous refusons le détournement des missions de la police nationale à des fins politiques.

Nous tenons à dénoncer et à condamner les méthodes d’humiliation et d’atteinte grave à la dignité des militants des droits humains, et rappeler notre attachement à la liberté d’expression et d’opinion, que l’état doit garantir à tous les citoyens. La liberté d’affichage est constitutive d’une liberté fondamentale. C’est une pratique enracinée dans la tradition démocratique.

Déjà, les activistes pro-État israéliens avaient tenté d’intimider les militants de la cause palestinienne qui menaient la campagne « Boycott, désinvestissement, sanction » (à l’égard d’Israël). Mais le tribunal de Pontoise a prononcé la relaxe de ces 7 militants le 20 décembre dernier. M. Taieb devrait s’en souvenir.


Complément :

Boualem Snaoui, l’un des responsables départementaux du Val d’Oise d’Ensemble (une des composantes du Front de gauche) et militant de longue date pour la cause palestinienne, a encore du mal à croire ce qui lui est arrivé.

Mardi dernier (25 février), en fin de matinée, deux policiers sont venus l’arrêter devant son domicile, alors qu’il venait de se garer « sans lui dire les raisons de son interpellation ».

Après une petite heure au commissariat, les policiers de Deuil-La-Barre (95) lui signifient que « le procureur de la République a ordonné une perquisition de son véhicule ». « Ils m’ont menotté, avant de me ramener devant chez moi ». A l’intérieur de la voiture, les policiers découvrent de nombreuses affiches et tracts qui l’identifient parfaitement comme étant syndicaliste et investi politiquement, ainsi que des affichettes dénonçant la politique de l’Etat israélien à l’égard du peuple palestinien.

Les mains toujours menottées, Boualem Snaoui est contraint de retourner au commissariat où il sera placé en garde à vue pendant huit heures. Ce n’est qu’après l’arrivée de son avocate, Maître D. Cochain, qu’il apprend alors que René Taieb, candidat municipal PS à Montmagny (95) et accessoirement, responsable du CRIF (l’institution juive) du département, a déposé plainte pour « dégradation de ses affiches, sur les panneaux dédiés à la libre expression publique dans la commune et incitation à la haine raciale ».

(...)

Source : Le courrier de l’Atlas

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