« Le keuf municipal, c’est un bon. Un bon enfoiré je veux dire. Il ressemble à ses cousins éloignés, le keuf du métro, le maton ou le vigile. Il est là, équipé, balaise, en forme le salaud. Dans la rue piétonne pas trop loin de chez moi, il casse les couilles à un Tamoul alcoolique qui vend du maïs grillé sur un caddy. Il parle mal, gonfle ses pectoraux et prend un air condescendant. Il a l’impression d’avoir fait un truc de fou, d’avoir rempli une mission de dingue, d’avoir rendu service à la population. C’est une sous-merde. Le truc qui te donne la gerbe, c’est son sourire après avoir fait ça. Il est appuyé dans sa posture merdique par le mec qui bosse chez le primeur située non loin d’où le Tamoul, avide buveur de 8.8, se pose quotidiennement pour vendre son maïs. Lui aussi c’est un con, un vrai con entouré de légumes. Et il adore serrer la main des keufs qui passent devant son magasin. Il faut le voir hurler sur les Rroms qui fouillent ses poubelles comme si s’était la caverne d’Ali Baba. Il gueule comme un malade, fait des gestes, menace. Un bon collabo cet enfoiré. Une représentation physique du complexe du néo-colonisé qui s’exprime dans un corps rondouillard et lâche. Une version moderne du harki. Cet enfoiré sait que les flics et les institutions traitent certains de ses frères de la même façon qu’il traite les Rroms. Il le sait et c’est pour ça qu’il ressent le besoin d‘agir comme ça. Il veut plaire à ses maîtres. Il doit prendre son pied, autant qu’un flic qui insulte une jeune rebeu de quartier lors d’un contrôle d’identité. Mais il n’est ni un flic et encore moins le maître, c’est un larbin et un petit lâche… » (Du bitume avec une plume : extrait)

Une soirée où il sera question de littérature - de politique - de musique - d’antifasciste - de militantisme - d’anticolonialisme - de lutte des classes -de création - de violence policière - de rap - de précarité...
... et d’amitié...

entrée libre / restauration sur place

manifesten • 59 rue Adolphe Thiers • 13001 Marseille