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Petit journal antinucléaire sur l’actualité de Fukushima et d’ailleurs

Article mis en ligne le samedi 19 juillet 2014

Le nucléaire « sûr » n’existe pas

Les études de santé publique font exploser le mythe de la “sécurité” des centrales nucléaires.

Un article du Japan Times du 2 juillet 2014
Par souci de sécurité, des enfants jouent dans un bac à sable à l’intérieur d’une maternelle à Koriyama, à quelque 50 km de la centrale nucléaire de Fukushima No. 1. Suite à la catastrophe nucléaire de 2011, la municipalité recommande que les enfants de 3 à 5 ans limitent le temps passé dehors à 30 minutes par jour. Les restrictions ont été levées en 2013, mais la plupart des maternelles de la région continuent de s’y tenir car les parents restent inquiets. |

Par souci de sécurité, des enfants jouent dans un bac à sable à l’intérieur d’une maternelle à Koriyama, à quelque 50 km de la centrale nucléaire de Fukushima No. 1. Suite à la catastrophe nucléaire de 2011, la municipalité recommande que les enfants de 3 à 5 ans limitent le temps passé dehors à 30 minutes par jour. Les restrictions ont été levées en 2013, mais la plupart des maternelles de la région continuent de s’y tenir car les parents restent inquiets.

À l’attention de Toshimitsu Motegi, ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie

Monsieur le Ministre,
La catastrophe persistante de Fukushima No. 1 n’a pas réussi à faire disparaître le dernier mythe concernant les centrales nucléaires au Japon, qui veut que même en l’absence d’un accident majeur, une centrale nucléaire en fonctionnement normal soit sûre.
Cependant la réalité, maintenant vérifiable, est que cette affirmation est fausse, au moins pour les gens qui vivent à proximité de la centrale.

Dès 2007, l’Office Fédéral Allemand de Protection contre les Radiations (BfS) a publié les résultats d’une recherche approfondie intitulée « Taux de cancers chez les enfants vivant près de centrales nucléaires ». Cette étude concernait 1 592 enfants atteints de cancer et 4 735 témoins vivant aux alentours de 16 sites nucléaires allemands.
Sur chacun des 16 sites, l’étude a révélé que plus les enfants de moins de cinq ans habitaient près d’une centrale, plus leur risque de développer un cancer était élevé. Un rayon de 5 km correspondait au risque maximum, soit 60 %. Soixante-dix-sept enfants vivant dans un périmètre de 5 km autour d’une centrale nucléaire se sont avérés avoir un cancer, un chiffre considérablement plus élevé que les 48 qu’on pourrait attendre d’un calcul statistique.
Pour ce qui est des leucémies, l’augmentation de risque était de 120 pour cent : 37 cas au lieu des 17 attendus.

En d’autres termes, dans un périmètre de 5 km, 29 enfants (dont 20 avaient une leucémie) souffraient d’un cancer tout simplement parce qu’ils vivaient là. Il y avait en tout 275 cas supplémentaires de cancer par rapport à ce qu’on aurait pu attendre statistiquement aux endroits concernés.

Même en fonctionnement normal, les centrales nucléaires émettent constamment des éléments radioactifs dans l’atmosphère et dans l’eau de refroidissement. Les cancers en excès chez les enfants vivant près d’installations nucléaires démarrent probablement au stade embryonnaire, stade durant lequel l’embryon est extrêmement radiosensible. C’est le moment où les cellules prolifèrent à grande vitesse et sont bien plus vulnérables que dans les phases de croissance ultérieures, plus stables. Les cellules endommagées prolifèrent facilement, ouvrant la voie aux cancers et autres maladies.

D’autres études ont été menées en Grande-Bretagne et aux États-Unis avec des résultats similaires, voire encore plus inquiétants.

En 2006, une agence de conseil en environnement a produit, en collaboration avec la télévision galloise S4C, un rapport fondé sur des entretiens avec les personnes qui vivaient à proximité de la centrale nucléaire de Trawsfynydd, au nord du Pays-de-Galles. Les chercheurs ont concentré leur étude sur près de 1 000 personnes ayant vécu dans trois communautés proches de la centrale nucléaire entre 1996 et 2005.
L’incidence des cancers (tous types) chez les femmes de moins de 50 ans était selon le rapport 15 fois supérieure à la moyenne nationale.
En outre, les femmes de 50 à 61 ans étaient cinq fois plus touchées par le cancer du sein que les femmes de cette tranche d’âge en général.
Globalement, l’étude révélait un risque de cancer (tous types) multiplié par deux par rapport aux taux moyens de cancer en Angleterre et au Pays-de Galles.

En ce qui concerne les États-Unis, le 20 mars dernier, le Cape Cod Times a publié le témoignage en justice de Richard Clapp, qui fut directeur du Bureau du registre des cancers du Massachusetts à partir de 1980.
Ce dernier a déclaré devant la justice : « Durant les deux premières années [de son mandat], nous avons trouvé un excès de leucémies à Plymouth et dans les villes voisines de la centrale nucléaire de Pilgrim. Parmi les gens qui vivaient et qui travaillaient près de la centrale, le taux de leucémie était multiplié par quatre. »

Le 4 mars, le Cal Coast News faisait état d’une récente étude menée par le World Business Academy, un cercle de réflexion à but non lucratif, sur la centrale nucléaire de Diablo Canyon dans le comté de San Luis Obispo, en Californie.
Selon cette étude, chez les personnes vivant dans un rayon de 25 km autour de la centrale, le taux d’incidence de plusieurs cancers, notamment ceux de la thyroïde, du sein et les mélanomes, était sensiblement plus élevé que la normale. De plus, depuis le démarrage de la centrale de Diablo Canyon au milieu des années 1980, le comté de San Luis Obispo est passé d’un taux d’incidence de cancer relativement bas à un taux d’incidence élevé, ce que reflètent les 738 diagnostics supplémentaires de cancer établis entre 2001 et 2010. L’incidence de cancer dans le comté de San Luis Obispo County qui était inférieure de 0,4 % à la moyenne californienne a dépassé la moyenne de 6, 9 % ; c’est celui des 20 comtés de Californie du sud où l’incidence de cancer est la plus élevée. Quand Diablo Canyon est entré en fonctionnement, les cancers de la thyroïde et les cancers du sein chez les femmes ont aussi sensiblement augmenté.
Mais ce qui est peut-être le plus inquiétant, depuis la mise en service de Diablo Canyon, c’est que chez les tout-petits et chez les enfants et adolescents, la mortalité due aux cancers a considérablement augmenté. L’incidence des mélanomes a explosé pour passer de 3,6 % à plus de 130, 2 % au-dessus du taux d’incidence de l’État de Californie. Le comté a désormais le taux le plus élevé de tous les comtés californiens.

Les rapports dont on vient de parler démontrent une fois de plus le fait scientifiquement établi qu’il n’existe pas de dose de radiation, si minime soit-elle, qui soit sans danger, étant donné que les éléments radioactifs dangereux s’accumulent constamment dans notre corps.

Par conséquent, chaque fois que le gouvernement japonais donnera l’autorisation de redémarrer un réacteur nucléaire, les habitants vivant dans un rayon de 25 km seront à nouveau soumis à un risque accru de contracter des maladies mortelles.

Pour terminer, l’Associated Press (AP) vient de publier une enquête montrant que trois-quarts des sites nucléaires commerciaux américains laissent échapper du tritium radioactif, souvent dans les nappes phréatiques, parce que les tuyaux enterrés sont corrodés. Qui plus est, au fur et à mesure que les réacteurs nucléaires américains vieillissent, le nombre et la gravité des fuites ont augmenté, alors même que les autorités de réglementation américaines prolongent les licences de plus en plus de réacteurs.

La suite sur : http://www.vivre-apres-fukushima.fr/

Et en France, c’est mieux peu-être ? Il y a d’autres moyens de produire de l’électricité, arrêtons cette industrie de mort ! STOP - ARRET IMMEDIAT DU NUCLEAIRE !

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Vos commentaires

  • Le 20 juillet 2014 à 14:11, par Jean Deveza En réponse à : Le nucléaire, décision "obligée"...

    Bonjour,

    Le lecture de votre article m’a impressionné par son humanisme, pas si fréquent, au jour d’aujourd’hui, alors que d’autres n’hésitent pas à réagir d’une manière désordonnée....
    Vous faites appel au bon sens, à l’humain, mais savez vous réellement à qui vous vous adressez ? J’ai encore en mémoire un certain reportage au Japon, où l’on voit des citoyens, des pères, des mères, manifestant leurs inquiétudes face à des représentants de "l’Autorité", impassibles, froids, inertes, sortes de mannequins de cire posés là par un pouvoir hors des réalités... Poursuivi jusqu’à la porte des ascenseurs, par un père, tenant à la main un flacon d’urine de son fils, et demandant en pleurant, de faire une analyse, car plus qu’inquiet sur le sort de son enfant... Je n’oublierai jamais l’indifférence blessante de ces hommes soit disant responsables, ( mot qui n’a plus guère de sens actuellement), le regard inexpressif, totalement décalé, formés à une école sèche et stérile, par rapport à la situation.... Cette remémoration de ma part a pour but de bien mettre les choses au clair :
    __ le nucléaire n’appartient pas au gouvernement, c’est un produit du système de défense, de la machine militaro-industrielle, pourvoyeuse, entre autre produit, de plutonium pour les bombes, perpétuant le système de dissuasion nucléaire, géopolitique, économique, etc... Au vu de cette assertion, le fait de réclamer quoi que ce soit à un ministère, de faire connaître des états d’âme légitimes, n’est pas reconnu en tant qu’interlocuteur valable, puisque les "citoyens", les "civils" comme les appellent les militaires, ne sont tout au plus que des consommateurs dociles, irresponsables, maintenus savamment dans l’ignorance des enjeux réels, lesquels sont le fruit de comportements que l’on pourrait appeler pathologiques, au grand dam de toute raison, de tout bon sens.
    Les dossiers s’accumulent sur les bureaux en bois précieux de ces messieurs, sans déclencher quoi que ce soit de productif, à peine quelque discours , de mots et de phrases maintes fois entendues... Cette situation n’a pas d’issue.... Le démantèlement nécessaire de certaines de ces centrales, nécessiterait un savoir, une connaissance technologique, que nous n’avons pas encore... Quant au prix de ces travaux, c’est l’inconnu total, le montant changeant constamment au gré des investigations... Nous nous trouvons dans un cul de sac, condamnés à poursuivre cette route plus qu’aberrante, soumis à une autorité floue, sans réelle force morale digne de ce nom...
    Je ne suis pas pessimiste, plutôt réaliste, quant à la venue proche de déséquilibres multifactoriels, engendrés par la complexité hors de proportion de cet imbroglio technico-humain... N’étant dupe de rien, de par mon expérience issue d’une longue vie bien remplie, je serais tenté de me joindre à vous dans votre quête d’un monde non pas meilleur, mais différent... un monde meilleur sous entend que tout ne soit pas résolu... Cette planète oblige à des égards proportionnels à sa grandeur, et non à la résolution d’un seul point d’achoppement... C’est la quantité de nos réseaux cérébraux qu’il faut accroître, de façon à disposer mentalement de plus de conscience sur ce que nous sommes en réalité... La résolution de tous les problèmes actuels viendra de là. Lorsque les hommes verront vraiment l’inanité de ce qu’ils ont entrepris, lorsqu’ils franchiront une étape dans leur évolution "spirituelle", alors, seulement, les changements opéreront pour le bien de tous. Sans cela, ce ne seront que des rustines que l’on continuera, avec des gestes mécaniques, à coller sur un bateau pneumatique rapiécé depuis des lustres, et qui prend constamment l’eau de toutes parts... arrive un moment, où tout ne sera plus que rustines... les mots d’apaisement seront vraiment ridicules, ce jour là....
    Jean Deveza. Pianiste, compositeur.

  • Le 7 décembre 2017 à 10:00, par fleur En réponse à : Bonjour jean

    Bonjour Jean. Que deviens tu ?
    Tu sais où me trouver

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