Une tribune pour les luttes

Rémi : un meurtre d’état

témoignage d’un présent sur le site du Testet

Article mis en ligne le jeudi 30 octobre 2014

Alors que ce rassemblement de soutien à la lutte contre le barrage du Testet s’annonçait festif et pacifique, l’Etat a tout fait pour provoquer la violence et les conséquences tragique de la mort de Rémi.
L’état, dans son entêtement stupide à maintenir ce projet inutile (dénoncé même par ses propres services...) et dans ses habitudes de plus en plus fréquentes de vouloir criminaliser et réprimer violemment tout mouvement social, est DIRECTEMENT RESPONSABLE DE LA MORT DE REMI !

Tout se présentait pourtant bien : le temps était magnifique ce 26 octobre, le monde affluait de toute la France, d’Espagne, d’Italie, de Bretagne, etc., des jeunes, des vieux, des poussettes, des chiens... Des débats et ateliers intéressants se mettaient en place (notamment d’intéressants témoignages sur les longues et victorieuse luttes sur la Loire dans les années 80 et un jouissif atelier de resistance passive et non violente ).
Une petite transhumance de brebis non-pucées se taillait un certain succés.
seule ombre au tableau : un hélico des flics nous survole presqu’en rase-motte dans un bruit assourdissant pendant plusieurs heures ; ambiance de guerre garantie...

au début tout était serein. Du monde et des débats intéressants
des brebis plutôt que des porcs ou des poulets
helico en rase-motte au dessus de la fête pendant des heures. Ambiance guerrière assurée

Puis quand on s’éloignait des lieux de fêtes et de débat, on entrait dans un décor d’apocalypse : là où était une forêt abritant une rivière qui y serpentait, n’était plus que plateau rasé sur 1,5km, recouvert de d’éclats de bois débités, parsemé de racines tronçonnées, de tranchées boueuses, d’un ruisseau souillé et dénudé de ses berges boisées.

massacre à la tronçonneuse
massacre à la tronçonneuse
reforestation

Puis au bout de cette zone de destruction : le "chateau fort" : une grande dalle de béton, entourée de grillages et de profondes douves remplies d’eau ; une étroit passage pour camions et engins de destructions dont c’était le parking. C’était, car tout ce beau matériel avait été évacué la veille. Seuls trônent dans cet espace de néant, les restes calcinés d’ un Algeco et pour garder ce néant, une trentaine de flics patibulaires.

un accord avait été pourtant passé : pas de présence policière sur les lieux
des flics pour protéger un algeco cramé
fin tragique d’un algéco

tranchées de l’ennemi pour protéger ses engins de destruction

C’est la présence de ces flics qui va déclencher la colére de nombreux-ses manifestant-es car un accord avait été passé la veille entre les organisateurs et les flics : pas de flics visibles sur la zone. Lorqu’on leur demande pourquoi ils sont là, ils le justifient par le malheureux Algéco cramé la veille...Ils ne seraient donc là que pour garder un Algéco cramé ???. "C’est Valls qui nous a demandé d’être là", lance un flic guoguenard (plaisanterie sur fond de vrai ?...). 200 jeunes et moins jeunes s’avancent alors vers eux pour leur demander de dégager conformément à l’accord fait. C’était un piège : aussitôt déboulent une trentaine de cars de flics en embuscade quelques mètres derrière et ce n’est plus 30 flics qui sont en face nous mais 300 ! La violence commence sans prévenir : pluie de lacrymos et de diverses grenades, tirs aveugles directement sur les manifestants, départs de feu en orée de la forêt par les grenades, des blessé-es sont évacué-es. L’affrontement durera toute l’après midi et fera une dizaine de blessé-es.

d’un seul coup gazage massif et aveugle
manifestants directement visés par les grenades
blessé évacué

résistance dans les gaz
résistance gazage pour tous
gazage pour tous

Les flics étant toujours inutilement là, les affrontements reprendront dans la nuit, les flics éclairant les manifestants avec de puissants projecteurs ; Vers 2h du mat, après une violente charge de flics accompagnée de tirs nourris de lacrymos et autres grenades tirées à hauteur d’homme , c’est le drame : Rémi s’effondre touché par une grenade. Il sera ramassé par les flics, les manifestant-es n’en sauront rien (la nuit, dans les nuages de lacrymos, éblouis par les projecteurs...). cela durera jusqu’a 4h du matin puis brusquement, les projecteurs s’éteignent et les flics repartent.

Rémi est mort dans un décor de destruction de la planète. on voit la dernière trace de son vivant

Cerclée de bleu : une tâche du sang de Rémi ; Ce sont des militants qui ont sécurisé l’endroit pour l’enquête. Les enquêteurs ne daigneront se déplacer que le lendemain...

La triste nouvelle ne sera apprise qu’en fin de matinée alors que le rassemblement avait repris ses activités sereinement si ce n’était le vacarme de l’hélico des flics pendant de nouvelles heures (au prix de l’heure de vol !...) juste au dessus de nos têtes pour sciemment nous pourrir l’ambiance (une foule de doigts vengeurs se dressait dans sa direction...).
Inutile de dire que l’ambiance se glace immédiatement ; Une opération escargot au rythme des vélos se dirige sur Gaillac (10km). des banderoles sont improvisées et une manifestation rentre dans Gaillac. Arrivée au monument aux morts, les drapeaux français en sont arrachés et brûlés pour dénoncer ce crime de l’Etat français. le monument est tagué en hommage à Rémi, mort d’avoir voulu protéger la planète ; Puis une émouvante minute de silence, le poing dressé, le chant des partisans fredonné.

départ de la manif à Gaillac 26/10
minute de silence à Gaillac pour Rémi
in memoria
in memoria
État français assassin

Le lendemain à Marseille, quelques centaines de personnes se rassemblait en silence pour dénoncer ce crime d’état :

minute de silence à Marseille pour Rémi
marseille le 27/10 au soir

Questions à Mrs Valls et Cazeneuve :
- Pourquoi des flics étaient-ils positionnés pour garder une carcasse d’Algéco brûlé alors qu’un accord avait été fait la veille : pas de présence policière visible sur les lieux ?
- Pourquoi une présence de vos flics encore plus massive et agressive la nuit alors que le calme était revenu le soir ?
- Pourquoi ces tirs massifs de grenades lacrymos mais aussi assourdissantes, offensives, souvent à hauteur d’homme ?
- Pourquoi cet hélico inopportun, nous empêchant de nous entendre, pendant des heures au dessus de nos têtes, si ce n’est pour attiser la colère ?
- Pourquoi aucun enquêteur ne s’est rendu sur les lieux du décès (où une tâche du sang de Rémi brillait encore tristement au soleil) dès le lendemain matin ? et pourquoi le procureur a-t-il menti prétextant une présence hostile empêchant leur accés aux lieux alors qu’à part une dizaine de personnes totalement pacifiques, la zone était déserte et extraordinairement calme du fait du départ de vos flics ?
- Pourquoi la nouvelle a mis tant de temps avant d’être annoncée ?
- Pourquoi pas un mot réconfort à la famille et aux proches de ce jeune, ni de vous ni de personne de votre gouvernement ?

P.-S.

le lendemain, Cazeneuve et Valls s’étendaient indécemment sur la "violence des manifestants", Hollande en rappelait "au droit" (le droit des flics à tuer dans les manifs ???).

Que se vayan tod@s !!!

photos Jeff

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Vos commentaires

  • Le 30 octobre 2014 à 13:48, par jacques istres En réponse à : Rémi : un meurtre d’état

    {}C’est sur qu’il y avait des bretons ? Et maintenant qu’est-ce qu’on fait ?

  • Le 30 octobre 2014 à 19:50, par Quetzalcoatl En réponse à : Rémi : un meurtre d’état

    De Naoned, Brest, Kemper, Rhoazon, etc....

    Maintenant ? La guerre à l’Etat continue...

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