Une tribune pour les luttes

lundi 11 juillet 2005

AIX EN PROVENCE

00 h

cinéma le Mazarin d’Aix en Provence

Le festival du cinéma d’ATTAC

une trentaine de films aborderont le thème retenu cette année : « La fabrique de l’opinion »

Nous proposerons une dizaine de débats avec la contribution de sociologues, de philosophes, d’historiens, de journalistes, de responsables associatifs, et de représentants syndicaux.

En écho au festival : des expositions, des lectures, des causeries, de la musique, du théâtre, de la danse...

Contact : 06 03 15 02 74

dossier complet sur http://www.local.attac.org/13/aix/a...


lundi 11 juillet

- 14 h 30 : Chomsky, les médias ou les illusions nécessaires de Mark Achbar et Peter Wintonick (165mn)

- 17 h 45 : Opération Lune de William Karel (52mn)

projection suivie d’un débat

« Nous avons les moyens de vous convaincre ! »

avec Yannis Youlountas, écrivain
et Gunter Gorhan, juriste

Dans un monde où la communication a investi les moindres recoins de notre existence, décoder le déluge de mots, de chiffres et d’images auquel nous sommes quotidiennement soumis est devenu une nécessité absolue pour qui veut encore distinguer information et manipulation. La forme prise par cette surabondance de messages est en effet de pus en plus « profilée » afin de mieux nous persuader d’acheter un produit ou de voter pour un programme politique.
La manipulation de l’information n’est pas une pratique nouvelle. De tous temps, les forces politiques, les corps constitués, mais aussi les organisations structurées, associatives ou syndicales, ont eu la tentation et ce, d’autant qu’ils détenaient les leviers du pouvoir de manipuler l’information : silences sur des événements majeurs, désinformation, falsifications et caviardages, matraquages etc... Cette forme de « mensonge » a pris cependant un essor nouveau au cours du 20ème siècle, avec à la fois l’analyse scientifique des comportements humains et l’apparition d’outils techniques offrant, par leurs possibilités de diffusion à grande échelle, une capacité d’influence considérable.
En une période où le choix ne semble plus exister qu’entre consumérisme et fanatisme, il est urgent d’apprendre « à lire entre les lignes » pour ne pas se laisser hypnotiser par les marchands de bonheur et les nouveaux messies.

- 20 h : Inauguration du festival et Pot d’ouverture au Next

- 21 h : Quelques choses de notre histoire de Jean Druon (90mn)


mardi 12 juillet

- 14 h : Propagande de guerre, propagande de paix de Béatrice Pignède (90 mn)

- 16 h : Heureusede Céline Nieszawer (13mn)

- 16 h : Cindy rêve d’argent de Frédéric Compain (52 mn)

- 18 h : Le spectateur de Marc Gibaja (12mn)

- 18 h : La chaine du silencede Eric Monami et Agnès Lejeune (68mn)

- 21 h : Telenovelas
de Alexandre Valenti (52 mn)

projection suivie d’un débat :

« Télévision, arme d’opinion massive »

avec Bernard Stiegler, philosophe
et Bernard Tournois, ex-directeur des progammes d’Arte
modérateur : Michel Vacherand, animateur de Radio Zinzine

En l’espace d’un demi-siècle, la télévision a acquis, dans les pays développés, une place considérable dans la diffusion de l’information. A la différence de l’écrit, la télévision nous impose son rythme et ses formats et ses points de vue dans un défilement continu d’images où se côtoient anecdotique et sublime, réalité et imaginaire, banal et sacré, conduisant les spectateurs à une véritable fascination de l’instantané. Mais derrière les images et les mots, quels messages, quelles idées, quels modèles dispense-elle ?
Tissage du lien social, éducation du plus grand nombre, participation au débat public, les missions que l’on pouvait espérer pour la télévision au moment de son invention paraissent bien lointaines. La main-mise des multinationales sur le secteur audiovisuel et la course aux recettes publicitaires qui en a résulté ont conduit la télévision à privilégier le spectacle immédiat sur la réflexion, l’observation complaisante sur le réel intérêt, et la démagogie sur le contenu éducatif.
Bien regarder la télévision, c’est d’abord apprendre à décoder les discours et les schémas qu’elle nous impose afin de ne pas se laisser dominer par elle.


mercredi 13 juillet

- 14 h : Opération Lune de William Karel (52mn)

- 15 h 30 : Juppé, forcément... de Pierre Carles (31 mn)

- 15 h 30 : Arnold à la conquête de l’Ouest d’Alex Cooke

- 18 h : Bas les masses d’Arnaud Pendrié (8mn)

- 18 h : Enfin pris de Pierre Carles (89mn)

- 20 h 30 : Dissimulation d’un massacre de Daniel Kupferstein (52mn)

projection suivie d’un débat :

« L’histoire toujours réécrite »

avec Michel Barak, historien
modérateur : Gérard Gieu, Attac Aix en Provence

Comment on accommode les restes du passé pour dissimuler l’âpre goût de vérités dérangeantes derrière les saveurs de l’historiquement correct. Quand l’historien a fait son œuvre, il est tentant de croire définitivement acquise la restitution des faits anciens qu’il nous livre. C’est sans compter sur l’action de l’histoire immédiate, qui régulièrement réécrit l’histoire ancienne. La « révolution française », racontée sous le 1er Empire n’est pas celle racontée sous la Restauration. La version Troisième République est profondément revisitée au lendemain de la révolution bolchevique. Celle réécrite pour la célébration de son « bicentenaire » fut encore différente. Les hommes et les pouvoirs semblent avoir besoin d’un passé conforme aux idées qu’ils défendent dans l’instant. Pour cela il l’accommode quand ils ne le défigurent pas. L’histoire est en perpétuelle fabrication. De la légitimation de guerres, par un passé entretenu ou reconstruit pour les besoins de la cause, à la création de mythes fondateurs de la nation, les avatars de l’Histoire constituent à eux seuls une histoire foisonnante.


jeudi 14 juillet

- 15 h : Cette télévision est la vôtre de Mariana Otéro (60mn)

- 15 h : Propositions pour une télévision libre populaire de Thierry Deronne (20mn)

projections suivies d’un débat :

« Médias. Y a-t-il un courant alternatif ? »

avec Eric Falconnetti, producteur Copsy
et Guy Pineau, Acrimed
modérateur : Jean-François Debienne, réalisateur

Rêvons un peu...
Rêvons à d’autres médias.
Des médias conçus pour la culture et l’accès au savoir, des médias sans la pression de l’audimat, des médias qui n’auraient rien à vendre....
A l’heure où l’ogre libéral façonne nos goûts, pré-conçoit nos pensées et contrôle chaque jour un peu plus les échanges d’information et de savoir dans la presse, l’édition, l’éducation, la science ou la culture, cela peut sembler pure utopie.
Pourtant des alternatives existent qui tentent, souvent à petite échelle, avec peu de moyens, de s’affranchir du système marchand. Mais elles ne rencontrent, la plupart du temps , que le public qui était déjà à leur recherche. Un outil tel qu’internet offre aussi une plus grande liberté et permet de diffuser des informations à moindre coût, mais son audience n’est pas comparable à celle de la télévision . Et là encore ne trouvent les propositions alternatives que ceux qui les cherchent tant elles sont noyées parmi les sites marchands.
Dans un tel contexte, déconstruire « l’opinion » pour reconstruire la pensée est une aventure vitale, qui, pour être décisive, doit passer par le collectif. Travailler à la création de télévisions, de dimensions diverses, voire européenne, conçues par et au service de tous ceux qui ont habituellement peu ou pas de moyens d’expression, mettre en place des observatoires qui analysent et remettent en question le rôle et l’influence des médias, renforcer les moyens des médias alternatifs, rendre au service public les moyens de son indépendance, constituent de multiples pistes susceptibles de redonner espoir.

- 18 h : Le champ journalistique et la télévision de Gilles L’Hôte (60mn)

- 18 h : The revolution will not be televised de Kim Bartley et Donnacha O’Brien (64mn)

- 20 h 30 : Faits divers à la Une de Michel Royer (52mn)

projection suivie d’un débat :

« La stratégie de la peur »

avec Olivier Lantelme, avocat à Aix en Provence
et Michèle Guigou, enseignante en communication
modérateur : Guy Pineau, Acrimed.

La question de la violence et de l’insécurité a assumé une importance croissante dans le débat politique français, jusqu’à l’envahir totalement lors de la campagne présidentielle de 2002, avec les résultats que l’on sait. Selon les médias et « les experts » nous assisterions à une montée inexorable de l’insécurité.
Selon les politiques au pouvoir ou aspirant au pouvoir, la priorité des priorités résiderait dans l’endiguement de l’insécurité. Force est de constater que la presse, la radio et la télévision rapportent abondamment et de manière quasi quotidienne, des faits relevant de la dite « insécurité ». La surexposition médiatique et la répression policière se livrent ainsi à une surenchère qui sature tout l’espace social.
Quelle est l’ampleur réelle, passée et actuelle de ces phénomènes, quelles sont leurs causes ? Comment ce qui auparavant relevait du « fait divers », occupe maintenant le devant de la scène médiatique au détriment des grandes questions de politique générale et interrnationale ?
Comment les statistiques de l’insécurité sont-elles établies ?
Qui sont les « experts » médiatiques qui les analysent et quelle est leur légitimité ?
Pourquoi la question des conséquences de « l’insécurité sociale », chômage, précarité est-elle minorée voire carrément éludée ?


vendredi 15

- 14 h 30 : Le cinéphile et le villageEntretien avec Serge Daney de Pascal Kané (45mn)

- 14 h 30 : Pas lieu d’être de Philippe Lignière (52mn)

- 17 h : Citizen cam de Jérôme Scemla (26mn)

- 17 h : Krone, l’Autriche entre les lignes de Nathalie Borgers (52mn)

projections suivies d’un débat :

« Vos idées sont-elles les vôtres ? »
après « Citizen cam » de J. Scemla et « Krone, l’Autriche entre les lignes » de N. Brogers,

avec Joëlle Zask, philosophe, sociologue
et Jean Léon Beauvois, professeur de psychologie sociale expérimentale
modérateur : Michel Vacherand, animateur de Radio Zinzine

Dans une société où information et communication tendent de plus en plus à se confondre, quelles forces, quelles influences, quelles idéologies, quels pouvoirs contribuent à modeler notre perception du monde, et avec quels objectifs ? Que l’on parle des médias, de la culture d’entreprise, de l’école, de la consommation ou du discours politique, comment l’information est-elle recueillie, filtrée, choisie, synthétisée, mise en forme, transmise ? En d’autres termes, comment se fabrique l’opinion ?

- 20 h 30 : Le cartable de Big Brotherde Francis Gillery (52mn)

projection suivie d’un débat :

« Sous les cahiers, l’entreprise »

avec Samuel Joshua, professeur en sciences de l’éducation
modérateur : Dany Bruet, Attac Aix en Provence

L’école n’est plus ce qu’elle était. Elle n’est plus seulement ce lieu où l’on apprend à l’abri de l’appétit des marchands. L’intrusion dans l’école des marques, par le biais de la publicité dans les manuels scolaires ou la remise « gracieuse » aux professeurs de mallettes « pédagogiques » est presque banale. La création par des firmes privées de sites internet d’aide à l’apprentissage des élèves se développe. Le rêve des géants industriels du secteur des nouvelles techniques de l’information et de la communication est de concurrencer l’école dans l’enseignement dispensé aux élèves. _ Cela suppose à terme que tous les foyers soient pourvus des équipements nécessaires. Aux Etats-Unis, une part croissante des élèves est concernée par « l ‘école à la maison ».
L’enjeu est double : développer un marché très lucratif de la vente de matériels souvent renouvelés car rapidement obsolètes et de programmes adaptés à des besoins promus par le matraquage publicitaire et préparer les futurs producteurs-consommateurs au renoncement à toute critique de la société marchande. Ainsi ce n’est pas seulement l’école qui est menacée, mais la démocratie même, dans son fondement les plus précieux : la capacité du citoyen à juger des choses à partir de l’intégration progressive d’outils d’analyse critique.


samedi 16 juillet

- 14 h : "Désentubage cathodique", en avant première de Pierre carles (80mn)

projection suivie d’un débat :

« Journalistes à la chaîne »

avec Jean Philippe Desbordes, journaliste
et Mathias Raymond, co-animateur d’Acrimed
modérateur : Jean-François Debienne, réalisateur

La profession de journaliste présente aujourd’hui de nombreux visages : aux côtés des journalistes statutaires, parmi lesquels on trouve une grande diversité de conditions (de la star surpayée aux quasi- smicards de la presse régionale...), les bataillons de journalistes précaires, jetables du jour au lendemain, s’accroissent.
Tous ont cependant un point commun, ils sont devenus des « instantanéistes », qui doivent fournir de plus en plus vite une information soumise aux impératifs du scoop et de l’audimat, à l’influence des annonceurs, aux pressions économiques...
Dans un certain nombre de capitales, ils sont de plus en plus nombreux à être employés par des médias-entreprises. Leur présence n’a alors pour raison d’être que de donner au public la caution de l’objectivité qui normalement doit caractériser leur profession, alors que le contrôle de l’information à la source est exercé par les groupes financiers et industriels qui détiennent ces médias.
Ainsi informer signifie de moins en moins enquêter, poser ou susciter des questions, mais avant tout faire assister à l’événement dans sa dimension la plus spectaculaire, la plus productrice d’audience.
Que reste-t-il du « journalisme », que reste-t-il aux journalistes ? Sont-ils une espèce en voie de disparition ? Au moment où le métier de journaliste connaît une diversification sans précédent, ne faudrait-il pas plutôt parler de « journalismes » et tenter de les caractériser pour les distinguer ?

- 17 h 15 : Des hommes d’influence de Barry Levinson (93mn)

- 20 h 30 : Jean-Marie Messier, le jongleur de Bernard George et Pierre Briançon (50mn)

projection suivie d’un débat :

« Global-média ou la tentation de l’uniforme »

avec Jean Philippe Desbordes, journaliste
et Etienne Ballan, rédacteur en chef du Ravi
modérateur : Gérard Guieu, Attac Aix en Provence

A l’échelle planétaire, 29 firmes tiennent désormais les trois-quarts du marché des médias. Ces géants sont pour le moins hétéroclites ; ils produisent et vendent tout à la fois des journaux, des armes, des matériels de transport, des livres scolaires ou des incinérateurs.. L’acquisition par ces firmes planétaires de titres de la presse écrite, de chaînes de radio et de télévision, de sociétés de production d’informations diverses placent tous ces médias sous l’emprise d’ une logique marchande et financière incompatible avec les règles déontologiques de l’accès citoyen à l’information.
La vente de l’information sert de prétexte pour vendre tout autre chose : l’invasion publicitaire n’est plus à démontrer, non plus que l’impossibilité croissante de déplaire aux annonceurs. L’information marchandise au service d’autres marchandises est un puissant véhicule diffusant une conception productiviste et consumériste du monde. _ Dès lors doit-on s’étonner de la tendance à l’uniformité de l’information, à la profusion d’articles faussement critiques ? Ainsi le nécessaire débat s’affaiblit, et la démocratie, par voie de conséquence tourne à vide. Poussées à leur comble ces tendances produiront un monde effrayant : à l’Etat sécuritaire, l’arsenal répressif d’une police et d’une justice intransigeante, aux médias globaux l’arsenal persuasif du discours uniforme.


Les débats extérieurs au cinéma

Deux débats sont organisés au premier étage du restaurant "Le Cactus" à Aix

- Une télévision associative à Marseille ?
avec Eric Falconetti, producteur Copsy
Le vendredi 15 juillet à 19 h 30

- Un cas d’école : "La campagne référendaire"
avec Jean-Léon Beauvois, professeur de psychologie sociale expérimentale,
et Etienne Ballan, rédacteur en chef du journal "Le Ravi"
Le samedi 16 juillet à 18h


Animation artistique du festival

- Marie-Hélène Desmaris : chorégraphe à Aix en Provence , interventions dansées : Mardi 12 juillet à 17h15 et à 20h, Samedi 16 juillet à 17h et à 19h.

- « Les Témoins anonymes » : par le groupe du festival sur une idée de Max Sauze durant tout le festival sur la place Laroque

- Inauguration de la Place Laroque sur une idée de Max Sauze et danse avec Marie-Hélène Desmaris, Mardi 12 juillet à 20h

- Vincent Lucas : un reportage photos « Larzac 2003 » au restaurant « Chez Charlotte » : durant tout le festival

- Mille et une paroles : l’association « Mille et une paroles » raconte un conte de 10 mn sur le thème de la fabrique de l’opinion aux séances du : Mardi 12 juillet à 16h et à 18h, Mercredi 13 juillet à 18h, Samedi 16 juillet à 17h15.

- Yannis Youlountas : intervention poétique en introduction aux séances du : Vendredi 15 juillet à 17h Samedi 16 juillet à 20h30.

- Choeur de Malmousque chante des chants polyphoniques Mercredi 13 juillet à 20h

- Groupe Bluestream : plusieurs performances : Jeudi 14 juillet à 18h30, Samedi 16 juillet à 19h30

- Théâtre Lou Coulis Bande joue dans la rue des scènes de 10 à 15 mn, Jeudi 14 juillet à 17h15 et 20h.

- Philippe Allari acteur, chuchote des histoires : mercredi 13 juillet 2005 à 17h30

- La librairie Harmonia Mundi a son stand rue Laroque : durant tout le festival

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