Une tribune pour les luttes

samedi 2 juillet 2005

MARSEILLE

11 h

11 h au Cours d’Estienne d’Orves

ALLONGEZ-VOUS CONTRE LA PEINE DE MORT !

A l’appel d’Amnesty International, de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture et des Exécutions Capitales, du Comité marseillais de soutien à Mumia abu-Jamal et de la Ligue des Droits de l’Homme,

Le 2 juillet 1976, la Cour Suprême des Etats-Unis réinstaurait la peine de mort (déclarée inconstitutionnelle en 1972 comme étant " arbitraire et incohérente "). Depuis 28 ans, plus de 970 personnes ont été exécutées et plus de 3500 condamnés attendent aujourd’hui dans les couloirs de la mort.

Les condamnations à mort demeurent marquées par l’arbitraire. Elles touchent particulièrement les exclus, les indigents et les minorités. Aucune personne millionnaire ne se trouve dans le couloir de la mort et très peu sont issues des classes moyennes. Le couloir de la mort est avant tout peuplé par les plus pauvres d’entre les pauvres, les victimes des pires conditions de logement, d’éducation, d’accès à la santé et à une représentation légale compétente et efficace.

Il n’a jamais été prouvé que la peine de mort était plus dissuasive qu’une autre peine. Le risque d’erreur judiciaire existe toujours, alors qu’elle est un châtiment aux conséquences irréversibles. En janvier 2003, les 171 condamnés à mort de l’État de l’Illinois ont été graciés par le gouverneur Ryan, conscient du nombre " honteux " d’erreurs judiciaires recensées. Aux Etats-Unis, depuis 1976, 119 personnes condamnées à mort ont quitté les couloirs de la mort au motif de leur innocence.

Aux Etats-Unis, comme partout où elle est encore appliquée, la peine de mort est une violation flagrante des articles 3 et 5 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en cela qu’elle constitue un châtiment cruel, inhumain et dégradant et qu’elle nie le droit à la vie.

Le système judiciaire est également entaché par la discrimination raciale. La vie ou la mort d’un accusé dépend plus souvent de la couleur de sa peau et de celle de sa victime, que du crime commis. Les afro-américains sont sur-représentés parmi les exécutés, 36% alors qu’ils ne représentent que 12% de la population américaine. Depuis 1976, huit Blancs ont été exécutés pour le meurtre d’un Noir. Plus de 80% des prisonniers exécutés avaient été reconnus coupables du meurtre d’une victime blanche. En 2005, aux Etats-Unis, une vie "blanche" a toujours plus de valeur qu’une vie "noire" ou "hispanique".

Par ailleurs, aux Etats-Unis, le système est dévoyé par le jeu politique. La première décision consistant à choisir entre un procès en peine capitale ou en détention pénale revient à un procureur local élu et donc sensible aux pressions politiques ou électorales. La politisation de la peine de mort est telle aux Etats-Unis que pratiquement aucun homme politique n’ose se déclarer opposé à ce châtiment car il bénéficie encore du soutien d’une majorité d’Américains comme en bénéficiaient en leur temps le lynchage, l’esclavage et la ségrégation raciale.

Chaque condamnation à mort est un affront à la dignité humaine. Chaque exécution est le symptôme d’une culture de la violence. La peine de mort est appliquée essentiellement sous les régimes totalitaires et dans les sociétés violentes telles que l’est la société américaine. En aucun cas, la peine de mort ne peut être considérée comme une solution à la criminalité puisqu’elle donne elle-même l’exemple du meurtre et entretient ainsi le cycle de la violence et de la souffrance.

Le 1er mars 2005, la Cour Suprême des Etats-Unis a pris une décision importante en prohibant l’exécution des personnes ayant commis un crime alors qu’elles étaient mineures. Il s’agit d’une étape importante vers la disparition de ce type d’exécutions de la surface du globe et vers l’ouverture d’un véritable débat sur la peine de mort aux Etats-Unis.

Cependant le même jour, l’Etat américain de Géorgie exécutait Stephen Mobley par injection létale, méthode d’exécution désormais largement répandue (la chaise électrique, la chambre à gaz, la pendaison et le peloton d’exécution ne sont utilisés que dans 1 à 2% des exécutions) et déclarée plus "humaine" car soit disant indolore pour le condamné. Des études médicales ont néanmoins montré que cette dernière assertion n’était pas toujours vraie. D’autre part, un des trois produits utilisés pour l’injection létale a été interdit pour l’euthanasie des animaux.

Les défenseurs des droits humains du monde entier soutiennent les abolitionnistes américains et demandent un moratoire immédiat sur les exécutions aux Etats-Unis préalable à la l’abolition de la peine de mort dans ce pays.

Alors, venez vous allonger pour que les États-Unis cessent d’appliquer cette peine d’un autre âge et rejoignent les 120 pays qui ont déjà aboli ce châtiment.

- Amnesty International : 06 63 68 32 48 - amnesty.marseille chez free.fr
- Comité Mumia Abu-Jamal : 04 91 42 98 47 - mumia.marseille chez free.fr
- Ligue des Droits de l’Homme : ariele.nugon chez wanadoo.fr
- Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture et des Exécutions Capitales :
04 91 25 09 01 - eric.griffe chez wanadoo.fr

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