Une tribune pour les luttes

À lire sur Lundimatin #30

Avis de tempête planétaire
Nouvelles du Chiapas

Jérome Baschet

Article mis en ligne le lundi 5 octobre 2015

« C’est le bruit de leur monde qui s’effondre, c’est celui du nôtre qui ressurgit. »

Jérôme Baschet est un historien médiéviste français, ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud et de l’École française de Rome. Il est maître de conférence à l’École des hautes études en sciences sociales depuis 1990. Il enseigne également depuis 1997 à l’Universidad autónoma de Chiapas, à San Cristóbal de Las Casas, l’anthropologie historique.

à lire sur Lundimatin

Depuis la marche silencieuse de 40.000 zapatistes, le 21 décembre 2012 – « Vous avez entendu ? C’est le bruit de leur monde qui s’effondre, c’est celui du nôtre qui ressurgit » –, l’EZLN enchaîne les initiatives à un rythme soutenu : organisation de trois sessions de la Petite école zapatiste, à laquelle ont pu participer plus de 5000 personnes (2013) ; Rencontres entre les communautés zapatistes et le Congrès National Indigène (août 2014) ; Festival mondial des résistances et des rébellions contre le capitalisme (décembre 2014-janvier 2015) ; second niveau de la Petite école actuellement en cours (il y en aura 6 au total) et, du 3 au 9 mai dernier, Séminaire « La pensée critique face à l’hydre capitaliste », durant lequel les sous-commandants Galeano et Moisés, ainsi que plusieurs commandantes et compañeras zapatistes, ont mêlé leurs interventions à celles d’une cinquantaine d’invités, en présence de 1500 à 2000 personnes, réunies dans le caracol d’Oventic, puis à l’Université de la Terre, à San Cristobal de Las Casas.

L’EZLN vient de publier un premier volume de 400 pages, qui réunit ses propres interventions, tandis que deux autres volumes, rassemblant les contributions de ses invités, sont attendus d’ici quelques semaines.
...

Le séminaire a d’abord été un appel à la réflexion conceptuelle. Prenant à contre-pied un public plus habitué au partage des expériences, l’EZLN a tenu à souligner qu’il s’agissait cette fois d’autre chose, que la pratique seule était impuissante et que le renouvellement théorique et conceptuel s’avérait, en ce moment, plus indispensable que jamais. Il est assez remarquable que la lutte zapatiste, qui a démontré sa capacité à produire sa propre pensée, créative et inspirante, ait jugé nécessaire de lancer un tel appel à l’effort théorique collectif. Certes, ils ont rappelé qu’il ne peut y avoir de théorie sans pratique ni de pratique sans théorie, mais en insistant sur le fait que l’attention devait porter tout particulièrement du côté du travail de pensée. L’exigence était ferme et réitérée : « nous avons besoin d’outils, et ces outils sont des concepts ». Car, ont-il expliqué, si nous ne découvrons pas ce qui change dans l’hydre et en quoi nous devons changer nous-mêmes, la résistance et la rébellion ne pourront trouver leur chemin. Nous ne pourrons faire face à l’hydre. C’est une question de vie ou de mort. […]

la suite : https://lundi.am/Avis-de-tempete-planetaire-Jerome-Baschet


Et au sommaire de Lundimatin #30 | 5 octobre

Alain Bauer entarté à Nantes

Limites de la criminologie

Alain Bauer, criminologue, a subi ce samedi un attentat pâtissier.

Avis de tempête planétaire - Jérome Baschet

Nouvelles du Chiapas.
« C’est le bruit de leur monde qui s’effondre, c’est celui du nôtre qui ressurgit. »

Apologie du terrorisme et tribunal de salle des profs

« Si tu continues, je te signale au rectorat ! »

Depuis le 13 novembre 2014, nos législateurs ont décidé de remettre au goût du jour le délit d’apologie du terrorisme. Dans les années 1893 et 1894, les lois dites « scélérates » avaient vocation à poursuivre pour délit de presse tous les organes d’informations soutenant les anarchistes, les communistes et autres mécontents. 120 ans plus tard, le code pénal est donc revu afin de cerner et de punir plus adéquatement les comportements déviants. Depuis les attentats de janvier, on ne compte plus les langues qui fourchent et finissent au commissariat et/ou devant des juges, pour avoir exprimé quelques sympathies pour l’ennemi. Enfants, adolescents et adultes, tous ont pu gouter les limites de la « liberté d’expression ».

Dans une petite ville de Seine-Maritime, il semblerait que l’administration d’un collège ait pris le problème à bras le corps. Alors qu’au moment du vote de la loi, il s’agissait de permettre la censure des sites web diffusant des informations géopolitiquement non-conformes, un principal a trouvé opportun d’user de cette incrimination pour punir un élève. Il y a bien longtemps, quelques philosophes qui aujourd’hui n’échapperaient plus à l’incrimination de terrorisme, soulignaient le passage du régime de la loi à celui de la norme. Il s’agirait aujourd’hui d’agir sur les comportements. Un professeur de collège semble l’avoir bien compris : pour punir un élève musulman, quoi de plus efficace qu’une accusation d’apologie du terrorisme.

Nous publions ici le récit de la soeur du collégien.

Appel du Caire

« Donc depuis aujourd’hui, on ne sait pas exactement ce qui se passe autour du palais présidentiel, mais en gros, la police (ou l’armée, ou que sais-je) a décidé d’élever les murs du palais parce que ça fait plusieurs jours qu’on lance dessus des cocktails Molotov, des pierres, etc., et c’est à peu près tout ce qui se passe maintenant au Caire à part des confrontations près du centre ville. »

Le 9 février 2013 un ami français s’entretenait avec un ami égyptien. Ils en ont fait un concert et un CD. Pour conclure notre série d’article sur la révolution égyptienne.

LA CONSPIRATION - ÉPISODE 4

Le génie (et les génies) de la finance : Les réseaux cybernétiques.

Comment comprendre l’Histoire ? Comment la raconter ? La rédaction de Lundi matin n’a jamais dissimulé un certain tropisme pour la tradition des vaincus, c’est-à-dire, pour l’histoire qu’il reste à faire. Ce feuilleton de rentrée que nous vous proposons ici se veut être un contre-pied. Il s’agira d’explorer la tradition des vainqueurs, ses héros oubliés et leurs appareils. Là où certains s’interrogent sur la manière dont il serait possible de transformer les conditions de la vie des hommes, eux, renversent la question : Comment adapter l’humain au désastre économique, écologique et politique ? Leur œuvre est d’y parvenir : de la conformation à la sélection.

La bataille de Cable Street

Il y a 79 ans à Londres, on maltraitait le fascisme.

Cauchemars et facéties #2

C’est plaisant de se balader sur internet.

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