à l’Ostau dau País Marselhés, 5 rue des Trois Mages, quartier de la Plaine
à l’Ostau dau País Marselhés, 5 rue des Trois Mages, quartier de la Plaine
Kamar Idir, 46 ans, photographe né à Alger, vit et travaille à Marseille. Chroniqueur sur Radio Galère tous les jeudis de 16 à 18 heures. Animateur à l’association Artriballes.
Épreuve de dix ans de présence
Les tampons encreurs de l’Administration ont besoin de preuves pour reconnaître et accepter l’autre, l’étrange, comme membre. Dix ans de paperasse à réunir, deux morceaux par année, dans l’objectif d’un droit au séjour légalisé. Dix ans, c’est le temps que Kamar Idir vient de passer à photographier des figures de Noailles, de Belsunce, de Marseille.
Dix années d’exil, loin et si proche de cette Algérie déchirée sans netteté. Dix années à arpenter, bleu de Chine sur les épaules, boîtier en bandoulière, les rues de la ville d’en face, à la recherche d’humbles en errance, échoués parfois sous des cartons ou emmurés derrière de folles envies de lendemains meilleurs. Dix années à cueillir des sourires d’enfants, des colères et des espoirs de femmes et d’hommes. Positif-négatif. Une décennie à les collectionner comme un élève des images qui durent. Des milliers de tirages noir et blanc, sans bruit, représentations des quartiers bruyants et colorés du centre de Marseille. Prises de vue peintes avec le temps de la rencontre, le temps de se connaître, d’être, loin des peurs. Des péloches d’humanité comme miroir révélateur.
À l’heure de l’instantané, du numérique, l’argentique vaut de l’or et mate encore et toujours les clichés trop brillants d’une Plus belle la vie aux accents des faubourgs.
Dix ans de présence développés à travers vingt épreuves photographiques, comme pour faire plaisir à la préfecture, chambre noire des cartes de séjour, en manque de preuves.
Entrée libre. Ouvert du mardi au samedi de 15 à 20 heures.
Contact : Camille Ricard, médiatrice culturelle au 04 91 42 41 14 ou 06 63 45 37 48