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Pétition

Bravons l’état d’urgence, retrouvons-nous le 29 novembre place de la République

Article mis en ligne le dimanche 29 novembre 2015

https://www.change.org/p/la-rue-bravons-l-etat-d-urgence-retrouvons-nous-le-29-novembre-place-de-la-republique

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour comprendre que l’état d’urgence décrété pour trois mois n’allait pas se limiter à protéger la population française contre de nouveaux attentats.
Ce week-end, une grande partie de la ville de Sens (Yonne) a été soumise à un couvre-feu, sans rapport clair avec les attentats. C’est la perquisition d’un appartement – dont les locataires n’auraient finalement pas été inquiétés – qui a justifié cette punition collective. Parmi les 1072 perquisitions nocturnes diligentées hors de tout cadre judiciaire par les préfets, moins d’une sur dix a abouti à une garde-à-vue. À Nice, c’est une fillette de six ans qui a été blessée lors d’une opération de police : les policiers intervenus en pleine nuit avaient enfoncé la mauvaise porte. Dimanche en Loire-Atlantique, c’est une caravane de 200 vélos accompagnée de 5 tracteurs qui a été bloquée par les forces de l’ordre : il s’agissait de dissuader les cyclistes de rejoindre Paris pour la COP21.
Pendant ce temps, le gouvernement reprend sans scrupules des mesures promues hier encore par l’extrême droite. Les journaux nous l’assurent : les sondages confirment l’adhésion massive des Français à cet état d’exception sans precedent depuis cinquante ans.
C’est une victoire pour daesh que d’être parvenu, avec moins d’une dizaine d’hommes, à faire sombrer l’État dans ses pires réflexes réactionnaires. C’est une victoire pour daesh que d’avoir provoqué la mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière.
Le dimanche 29 novembre, une gigantesque manifestation était prévue dans les rues de Paris pour faire pression sur les gouvernants mondiaux, à qui personne ne faisait confiance pour trouver une solution au réchauffement climatique. Des centaines de milliers de personnes étaient attendues de toute l’Europe. Manuel Valls, certainement lucide sur le caractère dérisoire des accords qui sortiront de la COP21, craignait beaucoup cette manifestation ; il a donc decide de l’interdire. Le prétexte : la foule risquerait d’être la cible d’un attentat – M. Valls jouerait-il avec le feu en laissant les Français risquer leur vie en faisant leurs courses de Noël ? Les moyens : ceux qui voudraient manifester encourent 6 mois de prison. M. Valls va-t-il nous mettre en prison pour nous protéger des attentats ?
La proposition que nous faisons, nous savons que dans les circonstances actuelles nous aurons du mal à la faire entendre. Depuis dix jours, les écrans ressassent la gloire des “valeurs” françaises. Nous prenons cela au pied de la lettre. S’il existe quelque chose comme une valeur française, c’est d’avoir refusé depuis au moins deux siècles de laisser la rue à l’armée ou à la police. La mobilisation à l’occasion de la COP21 est un enjeu primordial et nous n’acceptons pas que le gouvernement manipule la peur pour nous interdire de manifester.

Dimanche 29 novembre, nous appelons à braver l’état d’urgence et à nous retrouver à 14h sur la place de la République.

Frédéric Lordon, Directeur de recherche au CNRS
Pierre Alféri, romancier, poète et essayiste
Hugues Jallon, éditeur
Ludivine Bantigny, historienne
Eric Hazan, éditeur
Julien Salingue, Docteur en Science politique
Joelle Marelli, philosophe, écrivain
Jacques Fradin, Mathématicien, chercheur en économie
Ivan Segré, Philosophe
Nathalie Quintane, Poétesse
Christophe Granger, Historien
Naira Guénif, Sociologue
Serge Quadruppani, écrivain
Joss Dray, auteure-photographe
Seloua Luste Boulbina, Philosophe
Laurent Lévy, Essayiste
Cedric Durand, Économiste
Olivier Roueff, chercheur
François Gèze, Éditeur
Yannis Youlountas, écrivain, cinéaste
Jérome Leroy, romancier
Thierry Bourcy, romancier
Jean-Jacques Reboux, romancier, éditeur
Gérard Delteil, écrivain
Caryl Ferey, écrivain
Pascal Dessaint, écrivain
François Cusset, professeur de civilisation américaine
La parisienne libérée, chanteuse
Jean-jacques Rue, programmateur de cinéma et journaliste
Annie Ohayon, ingénieure
Willy Pelletier, sociologue
Alain Parrau, enseignant Paris 7

https://www.change.org/p/la-rue-bravons-l-etat-d-urgence-retrouvons-nous-le-29-novembre-place-de-la-republique
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Contact : braverletatdurgence chez riseup.net

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Vos commentaires

  • Le 1er décembre 2015 à 13:07, par christiane En réponse à : Bravons l’état d’urgence, retrouvons-nous le 29 novembre place de la République

    La manifestation sauvagement réprimée à Paris par les hordes des pollueurs (vidéo)
    https://www.youtube.com/watch?v=0jYA1uATTEg

  • Le 2 décembre 2015 à 09:33, par JULIEN Jacques En réponse à : Une République souricière

    Une République souricière
    Je suis arrivé par le métropolitain sur la place de la République vers onze heures et demi et j’ai déposé ma paire de chaussures en remplacement de plusieurs amis altiligériens qui n’ont pu ou pas osé venir . J’ai ensuite revêtu ma tunique bleue ( habit porté par les Amis de la Terre à Copenhague en 2009 ) . Et je me suis acheminé vers le boulevard Voltaire , conjointement avec nombre de véhicules de police prenant position sur ce même boulevard . La chaîne humaine était déjà constituée , aussi comme les autres personnes arrivées après la formation de la chaîne , j’ai battu le pavé jusqu’à la Nation . J’ai d’abord eu quelques inquiétudes avec ce voisinage policier ; vont-ils disperser tous ces rassemblements de plus de dix personnes voire procéder à des arrestations ? Ouf , tout reste calme , interdiction sans répression , pourvu qu’il en soit ainsi toute la journée . C’était beau, beaucoup avaient des pancartes et même des banderoles et pas seulement ceux de la chaîne , il en était ainsi des manifestants qui comme moi déambulaient sur le trottoir . Nous crions ensemble « Entendez nous ». et parfois un petit chahut , applaudissements , sonneries de bicyclettes , fanfares …Contraste lors des passages des lieux du 13 Novembre , là un silence absolu . Si vous mesurez la distance Nation République vous arrivez à environ 3km , comme il y avait facilement trois fois plus de monde sur les trottoirs , cela fait allégrement plus de 10 000 personnes ; dont la Préfecture n’a retenu que les gens de la chaîne !

    Retour sur la place de la République . Toujours une ambiance rieuse et bon enfant . Les anges blancs ( australiennes ? ) , marionnettes géantes , tambours indiens …Il ya aussi des assiettes qui sentent rudement bon pour ceux qui ont un p’tit creux , bref c’est la fête . Certes , certaines composantes de la coalition n’ayant pas appelé pour quatorze heures , des gens sont déjà rentrés chez eux . Par contre , c’est clair , il ya de nouveaux arrivants dont des anarchistes faciles à reconnaître avec leurs fanions et leur tenue noire . De temps à autre quelqu’un prend la parole . Je circule sur la place , d’un groupe à l’autre. Tiens , je remarque que , là les CRS ont pris position sur le boulevard Voltaire … mais pas seulement , toutes les artères sont bouchées ? Rien de plus . Vu le rapport de forces , pas question de forcer les barrages mais là encore , comme ce matin , si les policiers ne chargent pas pour disperser les attroupements , cela signifie qu’à défaut de défiler jusqu’à Nation , nous pourrons tenir un rassemblement . Ou faire le tour de la place . Donc il ya eu des micro défilés sur la place . Je dis bien des . Il faut le souligner , les manifestants étaient assez hétérogènes , disons au moins deux groupes : un premier groupe plutôt écolo et pacifique ayant répondu aux appels des Objecteurs de croissance ou de la pétition « Bravons l’état d’urgence » (dont je suis signataire) ou des Désobéissants ou … avec des mots d’ordre essentiellement axés sur le climat . Le second groupe est plutôt anarchiste , avec des mots d’ordre différents moins axés sur le climat . Un point commun étant « état d’urgence , état policier » « personn’ nous ampêch’ra d »aller manifester » . Le second groupe qui comprenait des éléments voulant en découdre , effectuera une tentative de forcer le barrage de l’avenue de la République ,évidemment sans résultat . Il ya même eu un renfort de CRS prenant position sur la place , pour quelques instants , sans plus tout ceci se terminant pas une danse en scandant « tous ensemble » et une parodie de défilé militaire .

    C’est dans ces moments que j’ai commencé à m’inquiéter . Dans ce second groupe un sous groupe - entre cinq et dix individus , pas plus - bien soudé et prenant des initiatives de casse et d’affrontement . Alors que l’un d’eux brisait un ustensile métallique , je suis intervenu pour les inviter à arrêter de déconner , et il me fut répondu « chacun ses méthodes » . Très suspecte cette réponse . Très suspects aussi leurs habits , plus neufs et plus repassés que les autres - pas du tout genre voyou . En regardant internet dans la soirée j’ai constaté , qu’une autre personne avait vécu le même échange avec une même façon de répondre que celui que je viens de relater . Étrange , non ? L’étrangeté n’est pas finie : je veux préciser une chronologie que personne n’a évoqué et qui me semble très révélatrice . Peu de temps après , c’est sur la rue du Temple que cela s’est gâté en réplique à l’envoi de quelques projectiles ( bouteilles ? ) , un gros bombardement de grenades lacrymogènes . Excellent choix du lieu , avec une petite brise , tous les manifestants y ont eu droit . Je décide alors , comme bien d’autres personnes de quitter les lieux , et ceci par le métro , seule issue possible . Je descends les escaliers , et là , l’inquiétude croit en voyant quelques CRS dans les couloirs - violation ou dérogation ? - . Quand j’arrive sur le quai , la rame partait , et j’attends la suivante ; attente interrompue par l’annonce d’un agent de la RATP disant que , à la demande de la police , le trafic était suspendu et qu’il nous fallait attendre tranquillement la fin de cette suspension .Nouvelle interruption par un homme en face , nous ordonnant de partir , en contradiction avec l’annonce précédente ! . puis , une minute plus tard , encore une nous invitant à sortir de la station , la sortie étant , précisait l’annonce , sécurisée . Entre le lancer de grenades et la suspension du métro , moins de cinq minutes ; chacun fera ses déductions … Une fois dehors , je me suis présenté à différents barrages , sans succès … jusqu’à celui de la rue René Boulanger , où là , il fut possible de passer après une fouille rapide . Ouf .

    Il n’y a pas besoin de réfléchir longtemps pour ne pas s’étonner de la stratégie opérée par les autorités policières . Vu la discordance du rapport de forces , il était extrêmement facile d’investir lentement et calmement la place et procéder à l’évacuation et à la dispersion dans différentes artères des manifestants qui occupaient la place . C’est un schéma contraire qui s’est déroulé : encerclement puis affrontements et arrestations . Le tout ponctué de gaz lacrymogène , alors que sur cette place de la République , il y avait des enfants , des vieux . Beaucoup de journalistes aussi , mais , eux , étaient contents , ils faisaient leur travail ( tout comme les policiers qui exécutent les ordres donnés ) , quelque chose à mettre sous la dent de leur direction . Et donc , beaucoup de photos sur la toile , et ces multiples photos sont claires . On y voit des gens pacifiques soucieux de la propreté des lieux , réparateurs des dégâts causés par les casseurs ou par les charges policières sur les symboles de la mémoire du 13 Novembre
    , protecteurs de ces symboles de la mémoire du 13 Novembre , voire même des forces de l’ordre ! Une seconde collection montre des arrestations plutôt musclées de personnes n’ayant pas le costume décrit dans les communiqués officiels ou les

    de hauts responsables de l’État . En opposition peu de photos d’affrontements : des chaussures volant au dessus d’un groupe de CRS , « paniqués » par ces projectiles ? deux photos d’un affrontement autour d’une barrière de protection civile , et là , effectivement , avec des hommes de noir vêtus et cagoulés . Pas d’autres . Certainement , il s’agit du premier affrontement durant la tentative fort puérile de percer le cordon policier avenue de la République qui a duré quelques secondes .

    Autre élément de preuves, la photo de la préfecture de police montrant les armes des assaillants
    pierres , canettes , bouteilles , et non pas des bougies comme cela fut énoncé , mais leurs supports . Franchement , ce n’est pas avec ça qu’on va tourmenter la République et ces preuves m’ont rappelé Colin Powell et les armes de destruction massive …Sur cette photo , notons un absent , les bris de vitrines , pourtant il y en a des vitrines sur la place .

    Une dernière chose qui m’a paru surprenante c’est le nombre d’interpellations et le nombre de gardes à vue : une proportion importante ( au moins un dixième ) des présents sur la place ! Et quand le lundi soir , il est annoncé que seules neufs gardes à vue étaient maintenues , les autres (trois cents je crois ) étant libérés , mais susceptibles de poursuites pour participation à une manif interdite , nous voilà rassurés , face à la Patrie en danger , gouvernement et préfets ont sauvé la France , avec un remerciement appuyé à Michel Cadot grand organisateur de la sourivière .

    Jacques JULIEN
    Maître de conférences Université Paris 7 Denis Diderot

    les clichés ne sont pas insérés dans le message . Su vous souhaitez les joindre dites moi comment opérer

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