Une tribune pour les luttes

Compte rendu d’un voyage en Palestine

par Brigitte, Sarah et Pierre

Article mis en ligne le samedi 16 janvier 2016

Du 20 décembre au 5 janvier, Brigitte (BDS 34), Sarah (ISM et UJFP) et Pierre (UJFP) ont sillonné la Cisjordanie : Jérusalem, Jénine, Naplouse, Ramallah, Bil’in, Béthléem, Dheisheh, Al Mas’sara, Hébron, les collines du sud, Beit Ommar avec un passage à Tel-Aviv. Nous avons très souvent dormi chez de simples habitants et partagé leurs dures conditions de vie. Nous avons alterné les rencontres politiques et les visites chez des gens "ordinaires". Les premiers mots qui nous viennent : la Palestine est mitée, émiettée. La colonisation est partout. Les colons armés agressent en permanence. L’armée omniprésente les protège. Quasiment tous nos interlocuteurs ont connu la prison. Les dirigeants israéliens ne masquent pas qu’ils veulent tuer. L’Occident sait tout et laisse faire volontairement. En absence de leadership, les propos et les stratégies des Palestiniens qui résistent sont très variés et parfois contradictoires. Les anticolonialistes israéliens, toujours au front, ne masquent pas les défaites subies. L’opinion israélienne a accepté l’idée qu’il n’y aura jamais de paix.
Voici quasiment sans modification ce que nous avons avons écrit au jour le jour.

Compte-rendu d’un voyage en Palestine (première semaine)
http://www.ujfp.org/spip.php?article4627

Compte-rendu d’un voyage en Palestine (deuxième semaine)}
http://www.ujfp.org/spip.php?article4628

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Vos commentaires

  • Le 18 janvier 2016 à 10:28, par Palestinophile En réponse à : Compte rendu d’un voyage en Palestine

    C’est admirable d’aller en Palestine risquer sa peau pour aussi pouvoir revenir et témoigner du présent

    Mais encore faut-il à cette occasion bien connaître et faire connaître, là-bas et ici, le passé pour aider au mieux nos amis palestiniens patriotes à construire leur futur que nous n’avons certes pas à leur imposer ; même s’il doit malheureusement être fait de résignation à l’inéthique et à l’injuste.

    Or trop de militants ou sympathisants mal informés ou trompés ignorent l’illégitimité foetale du pseudo-état pseudo-hébreu ; ils ignorent les trucages du vote de la résolution 181 qui n’était qu’une RECOMMANDATION au seul - même anti-démocratique ! - conseil de sécurité qui ne s’est pas prononcé sur ce partage en QUATRE clauses et pas seulement deux ou trois, pour le moins avant le 18 septembre 1948.

    On ne leur a pas souligné aux militants et sympathisants que la mal nommé déclaration d’indépendance n’est pas du tout l’application partielle de cette recommandation, le seul point commun étant « état juif »

    Avez-vous lu Brzozowski et Mayer et aussi cette très dérangeante analyse d’Alan Hart ?

    Si on laisse de côté le conte de fée de la Terre promise (qui, quand bien même il serait vrai, ne serait pas adapté puisque les Juifs qui sont "retournés" en Israël à la demande des sionistes n’avaient pas de connexion biologique avec les anciens Hébreux), l’affirmation de légitimité de l’état sioniste repose sur la déclaration Balfour de 1917 et sur la résolution de partition de l’Assemblée Générale de 1947.

    Le seul aspect pertinent de la déclaration Balfour est qu’il s’agit de l’expression à la fois de la volonté du gouvernement britannique de se servir des Juifs dans des buts impériaux et de la volonté des Juifs sionistes d’être utilisés. La vérité est que l’Angleterre n’avait de toute façon aucun droit de promettre au sionisme une place dans la Palestine qui ne lui appartenait pas. (La Palestine, à cette époque était contrôlée et possédée dans les faits par l’Empire Ottoman). La déclaration Balfour a permis au sionisme de dire que sa revendication de la Palestine était reconnue valide par un pouvoir important, puis d’affirmer que l’entreprise sioniste était de plus légitime. Mais la légitimité britannique transmise implicitement était totalement fausse, dépourvue de valeur et d’authenticité, en toc.

    L’affirmation du sionisme selon laquelle Israël se serait vu donner son certificat de naissance puis sa légitimité par la résolution de partition de l’AG de l’ONU le 29 novembre 1947 est un pur non sens de propagande, aisé à démontrer par un examen honnête de l’enregistrement de ce qui s’est réellement passé.

    Déjà, l’ONU sans le consentement de la majorité du peuple de Palestine n’avait pas le droit de décider de la partition de la Palestine ni d’assigner quelque partie de son territoire que ce soit à une minorité d’immigrants étrangers dans le but pour eux d’y établir un état qui serait leur.

    En dépit de ça, à une très faible majorité, et seulement après un vote truqué, l’AG de l’ONU a passé une résolution de partition de la Palestine et a créé deux états, l’un Arabe, l’autre Juif, avec Jerusalem n’appartenant à aucun. Mais la résolution de l’Assemblée Générale était seulement une proposition non contraignante -ce qui veut dire qu’elle n’avait aucun effet, ne pouvait devenir valide que si et à l’instant où elle était approuvée par le Conseil de Sécurité.

    La vérité est que la proposition de partition de l’Assemblée Générale n’a jamais été étudiée par le Conseil de Sécurité. Pourquoi pas ? Parce que les US savaient que, si elle était approuvée, et du fait de l’opposition Arabe ainsi que des autres musulmans, elle ne pourrait être mise en oeuvre que par la force ; et le Président Truman n’était pas préparé à utiliser la force dans ce contexte.

    Le plan de partition était donc nul (invalidé) et la question de ce qu’il convenait de faire de la Palestine - après que l’Angleterre y ait créé un malentendu avant de s’en aller- s’est retrouvée à nouveau posée à l’Assemblée Générale pour de plus amples discussions. L’option mise en avant et proposée par les US était une administration provisoire par l’ONU. C’est pendant que l’Assemblée Générale débattait qu’Israël a de lui-même proclamé son existence, de façon unilatérale -donc au mépris de la volonté de la communauté internationale, y compris l’administration Truman.

    La vérité de l’époque est qu’Israël qui a été créé principalement du fait du terrorisme sioniste et de la purification ethnique planifiée à l’avance, n’avait pas le droit d’exister et, plus encore, ne pouvait avoir aucun droit à l’existence...à moins qu’il ne soit reconnu et légitimé par ceux qui furent dépossédés de leur terre et de leurs droits pendant la création de l’état sioniste. En droit international, seuls les Palestiniens pouvaient donner à Israël la légitimité qu’il sollicitait.

    Ainsi que cela m’a été dit à juste titre il y a plusieurs années par Khalad al-Hassan, un grand intellectuel du Fatah, cette légitimité était "la seule chose que les sionistes ne pouvaient pas prendre par la force".

    La vérité de l’histoire telle que résumée ainsi explique pourquoi, en réalité, le sionisme a toujours insisté sur ce préalable absolu aux négociations qui consiste en la reconnaissance du droit à Israël d’exister présenté comme l’enclenchement d’un processus pour atteindre leur but de cette façon (une mesure de justice acceptable pour les Palestiniens et la paix pour tous)

    On peut énoncer sans risquer de se contredire (sauf par les sionistes) que ce qui dé-légitimise Israël est la vérité de l’histoire. Et c’est pourquoi le sionisme a travaillé si fort, avec moins de succès aujourd’hui que par le passé et de plus avec un désespoir grandissant, de parvenir à l’effacement de la vérité.

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