Une tribune pour les luttes

dimanche 28 février 2016

MARSEILLE

15 h

Jadis Igor, 58 rue de Bruys, 13005

Réunion ouverte

Pour un groupe de visiteurs des détenus au centre de rétention de Marseille (CRA)

Le CRA se situe à trois arrêts de métro du centre ville, vingt minutes à pied, une heure trente de l’Algérie, Tunisie, de Rome, deux de Rabat, trois heures de la Turquie... Ici, et déjà ailleurs

Derrière rangées et rangées de murs de flics et de barbelés jusqu’à 130 personnes peuvent être enfermées, jusqu’à 45 jours. Le seul motif « administratif » : ne pas posséder de titre officiel autorisant leur séjour en France.

La france prend 45 jours de vie et les met en cage pour s’efforcer à expulser - dans le « pays d’origine » l’« étranger » « indésirable », un pays de transit, un pays "reconnu" comme d’origine. sans égard à leur parcours, à leur liberté, à leur choix de vivre à leur vie. La france a les moyens le budget les tribunaux la force et la violence "légitime".

Arrêtés dans la rue ou dans les gares, sur leurs lieux de travail, par convocation déloyale à la préfecture ou "libérés" de prison (où ils sont "cueillis" par la PAF) les étrangers-en-voie-d’expulsion ont peu de chose, une ombre d’existence légale face à la mécanique de l’expulsion, leur quotidien leurs résistances s’engouffrent dans le silence qui soutient les murs des CRA...

Depuis quelques semaines, des gens se regroupent, pour visiter ces "étrangers" enfermés qui petit à petit perdent leur étrangeté pour devenir des amis, assister aux audiences du tribunal du juge des libertés et de la détention, discuter avec les proches qui font la queue dans l’ombre en attendant qu’on ouvre les parloirs, être là quand les reCRAchés retrouvent la liberté du dehors.

Des gens qui ne sont pas vraiment un groupe, qui ont des approches multiples de la lutte à mener contre les lieux d’enfermement, qui partagent l’envie de chercher des moyens de rentrer en lien avec ceux qu’on exclut de l’intérieur, trouver des choses à faire de ces liens.

Peut être partager un moment des colères une clope une histoire et c’est déjà quelque chose.

Peut être servir de relais. Parler et parler, et à travers les mots et nos entrées et sorties, tenter de tisser quelque chose d’une solidarité contre ces murs.

Peut être aussi témoigner de ce qui se passe dedans et inventer des supports à nos témoignages.

D’ici là il y aura eu des visites et des histoires, des idées et des choses à se dire pour se partager la rudesse des murs franchis. Il faudra se raconter, il faudra aussi se serrer les coudes pour prendre des contacts dans le CRA, et réfléchir ensemble aux chemins que ça prendra.

On espère que vous viendrez ajouter votre voix à la chose, on sera heureux d’accueillir toutes ceux qui voudront mettre un peu d’énergie à créer quelques brèches dans les murs du CRA.

Rendez vous le 28 février à 15h

À Jadis Igor, 58 rue de Bruys

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