Une tribune pour les luttes

Nouvelles acquisitions

Le Bulletin de la Médiathèque de Mille Bâbords n°23

Avril Mai 2016 avec les Editions Entremonde, Ni patrie ni frontières, Syllepse

Article mis en ligne le mercredi 25 mai 2016

contact-biblio chez millebabords.org

Permanences : le lundi de 14 à 17 h / le jeudi de 15 à 19 h

Abonnement 8 euros (ou plus par soutien). Gratuit pour les adhérents à Mille Bâbords.

I. Nous avons reçus

II. Les précédents bulletins

III. Principe de fonctionnement de la médiathèque

pour voir le catalogue en ligne

De grands remerciements aux éditions Syllepse, Ni patrie Ni frontières, et Entremonde.


Nous avons reçu...

THEORIE POLITIQUE

  • Ouvriers et Capital, M. TRONTI, Entremonde, 2016, 418p.

Le grand livre de Mario Tronti est le texte philosophique le plus ambitieux produit par la « séquence rouge » italienne.

Ouvriers et capital formule les positions de l’opéraïsme, en particulier la centralité ouvrière incarnée durant le cycle de lutte qui secouèrent l’Italie des années soixante par la figure de l’ouvrier-masse.

L’auteur procède à une appropriation critique de Marx pour concevoir une théorie du capitalisme avancé. Il y affirme le primat des luttes ouvrières sur l’histoire du développement capitaliste, l’irréductibilité de la Classe ouvrière aux structures sociales propres au capitalisme moderne, la partialité assumée du « point de vue » ouvrier qui, seule, rend possible d’appréhender le système social du point de vue de son renversement.

Alors qu’aujourd’hui advient le passage de la centralité à la marginalité il reste de cet ouvrage emblématique une véritable pensée de l’action dans le conflit, une « politique du conflit ».

HISTOIRE

  • Figures de la révolte, Rébellions Latino-américaines 16-20ème siècles, N. PINET (coord.), Editions Syllepse, 2016, 316p.

Contre une vision du passé latinoaméricain ne retenant que les grands faits et dates d’une histoire présentée comme linéaire et sans aspérités — une « histoire des vainqueurs » —, Figures de la révolte propose de faire retour sur les moments d’achoppement et de vacillation des pouvoirs en place, sur les révoltes qui en ont fait trembler les fondations, de l’époque coloniale à nos jours.
Des luttes des communautés d’esclaves noirs en fuite contre la Couronne espagnole (Panamá, XVIe siècle) aux pillages des demeures des principales personnalités politiques de Santiago del Estero (Argentine, 1993), jugées responsables de la crise en cours ; du soulèvement de Túpac Amaru au Pérou (1780-1781) aux Bogotazo (1948), Cordobazo (1969) et Caracazo (1989), cet ouvrage collectif offre la première approche précise et documentée d’une série de révoltes et d’émeutes de groupes subalternes se soulevant contre les injustices subies.

Bogota 1948

Figures de la révolte intéressera tout spécialement les lecteurs et lectrices curieux du passé et présent de l’Amérique latine et désirant aller au-delà des approches souvent superficielles et parfois caricaturales fréquemment proposées par les grands médias. L’ouvrage intéressera aussi toutes celles et ceux que l’actualité des révoltes urbaines, en France (2005), en Angleterre (2011), dans le monde arabe (2010-) et au-delà, pousse à prendre du recul pour tenter de mieux saisir les dynamiques en jeu, en s’appuyant sur l’analyse de cas précis et documentés. Quand bien même chaque événement est à la fois extraordinaire et singulier, leur mise en miroir fait apparaître nombre de points communs, éléments d’une grammaire provisoire et fragmentaire de la révolte. Si, à la différence d’Haïti (1791-1804), les révoltes présentées dans cet ouvrage n’ont pas fait basculer l’histoire, elles ouvrent, de manière temporaire, des espacestemps autres, une brèche dans le système des pouvoirs en place où se déploient des expériences de liberté originales.

  • Correspondances entre Diego Camacho (Abel Paz) et Juan Garcia Oliver, Balance (Bilan) n°38, Cahier d’histoire du mouvement ouvrier international et de la Guerre d’Espagne, Editions Ni patrie ni frontières, 149 p.

La traduction du N° 38 de Balance est suivie de la traduction des "Thèses sur la guerre d’Espagne et la situation révolutionnaire créée le 19 juillet 1936 en Catalogne" d’Agustin Guillamon, inédites en français
Introduction
Ce numéro 38 de Balance (Bilan) rassemble la correspondance, de 1970 à 1979, entre Juan García Oliver, l’un des plus fameux militants anarcho-syndicalistes des années 1920 et 1930, et Diego Camacho Escámez, militant anarchosyndicaliste des années 1940 jusqu’à sa mort. Cet autodidacte et historien hors pair, est l’auteur, sous le pseudonyme d’Abel Paz, d’une biographie de Durruti, traduite en dix-sept langues et plagiée par une légion de plumitifs opportunistes, que l’industrie culturelle favorise et paye parce que, une fois édulcoré, tout peut et doit être récupéré, vendu, consommé.
La correspondance couvre la période pendant laquelle Diego Camacho termine la rédaction de son premier livre sur Durruti, et García Oliver rédige ses mémoires. Leur relation est difficile et, du moins au début, García Oliver a une attitude assez despotique et méprisante. Seules la patience, l’humilité et surtout la pertinence et l’intelligence des réflexions de Diego Camacho permettent de maintenir et de prolonger cette relation.
En 1978, Juan García Oliver publie chez Ruedo Ibérico son livre de mémoires, El eco de los pasos. La rédaction du livre donna lieu à une véritable bataille rangée, phrase après phrase, mot après mot, correction après correction, entre García Oliver et Martínez, son éditeur. Aux archives de l’Ateneu Enciclopèdic Popular (AEP) on peut consulter le manuscrit original dont les pages regorgent de corrections en tous genres : grammaire, syntaxe, style, etc. L’édition du livre déclencha, en effet, une guerre prolon-gée, épuisante et minutieuse entre l’éditeur et l’auteur.
Ce livre de mémoires a été rédigé sans avoir consulté aucune source dans les archives, l’auteur se fiant à sa mémoire prodigieuse, mais faillible, et pour cela source d’erreurs que nous n’allons ici ni détailler ni analyser. Le lecteur, dans ce même numéro de Balance, pourra lire le compte rendu qu’en fit Abel Paz, en 1979.
Nous avons respecté les majuscules et les mots soulignés dans les textes originaux de García Oliver et de Diego Camacho (Abel Paz), mais les caractères gras sont toujours de la responsabilité de la revue Balance, lorsque nous avons voulu mettre en valeur les affirmations de l’un ou de l’autre.
De la même façon, sauf indication contraire, les notes en bas de page sont de Balance et peuvent être de trois sortes :
– celles qui indiquent la source,
– celles qui complètent l’information ou rendent le texte plus compréhensible au lecteur,
– et celles qui présentent un commentaire.

Toutes les lettres reproduites dans ce numéro ont été déposées au Centro Ascaso-Durruti de Montpellier, centre d’archives et bibliothèque auquel Diego Camacho a consacré ses efforts durant des années, pour sa création et pour le soutenir. À ce centre il a donné le meilleur et la plus grande partie de sa bibliothèque et de ses archives personnelles, parce qu’à Barcelone il n’avait trouvé aucun centre d’archives ni aucune bibliothèque intéressés sérieusement à accueillir ses fonds et à les conserver. Il racontait souvent l’anecdote suivante : un jour, il avait viré de sa maison, à coups de pied, le directeur d’un centre d’archives barcelonais très connu, parce qu’il lui avait offert une somme d’argent ridicule pour ses archives et sa biblio-thèque. Diego lui cria qu’il était et avait été dans la misère toute sa vie, mais n’avait jamais été un misérable, et ne le serait jamais, et que son offre était une insulte à son intelligence et son honnêteté. J’ignore si ce remarquable directeur de centre d’archives, effrayé par les bourrades et les coups de pied au cul, comprit alors la différence entre un miséreux et un misérable.
Cette correspondance entre García Oliver et Diego Camacho exprime bien la passion, parfois obsessionnelle, de deux militants anarchosyndicalistes, appartenant à deux générations différentes, pour une série de faits, de problèmes et de thèmes fondamentaux de la révolution et de la guerre de Juillet 1936, passion qui se concentre sur un point : le Plénum des fédérations locales et régionales de la CNT qui entérina la collaboration entre les anarchosyndicalistes et le reste des forces antifascistes et décida de la création du Comité central des milices antifascistes (CCMA). Le CCMA fut un organisme de collaboration de classes, par lequel on renonçait à « vouloir tout » et à la révolution totale qui se déroulait dans les rues de Barcelone.
Les réflexions exprimées par les deux protagonistes, dans cette correspondance, sont concises, mais d’un haut niveau intellectuel et d’une énorme valeur militante, comme ce numéro de Balance tentera de le montrer.
Agustín Guillamón

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