Une tribune pour les luttes

Bloquons tout, tous, toutes

petite récap de la journée du 27 mai

par un participant

Article mis en ligne le mardi 31 mai 2016

C’est durant la journée du jeudi 26 qu’on à entendu l’info, RDV demain matin à 5h pour un blocage autonome (comprendre : sans étiquette).
Bon à force de gueuler « grève, blocage, manif sauvage » va bien falloir s’y mettre aussi aux blocages...
Sauf que 5h c’est tôt, que ce blocage on sait pas trop où c’est ni combien on sera et qu’on ne sait même pas si on y arrivera.

Et puis il y à aussi un appel de la CGT pour se rendre à l’aéroport, que ça peut être bien d’aller discuter avec la CGT, qu’on est sur qu’il y aura du monde, que squatter l’aéroport c’est cool, et puis sinon une grasse mat’ aussi ça peut être sympa.

Finalement on se dit que c’est chouette de se rendre au rdv de 5h, parce que justement ça ressemble plus à une expérimentation qu’a autre chose, parce que c’est plus drôle de partir à l’aventure que de rester dans son lit, parce que c’est quand même pour ça qu’on est là non ?

Arrivé à 5h au point de rendez vous on prend la direction de la zone industrielle de Vitrolles, si on est suffisamment nombreux on la bloque totalement en se répartissant sur trois ronds points, sauf qu’on est 25, on se contentera donc d’un seul rond point. Je commence à me dire que c’est un peu foireux, je ne vois pas trop l’intérêt de bloquer un rond point si on laisse les autres libres.

J’ai parlé trop vite, quelques pneus et quelques barrières suffisent à mettre en place un barrage filtrant (on laisse passer les voitures mais pas les camions) sur deux des quatre sorties du rond point et on créé une belle et joyeuse pagaille dans toute la zone industrielle.

Belle pagaille parce que les bouchons créés se propageaient jusqu’à l’autoroute (certains on même entendu dire que ça montait jusqu’à Paris…). Joyeuse pagaille parce qu’on est très majoritairement bien reçu (même par les flics), le type d’Eurocoptère qui est content parce qu’on à bloqué son bus, la femme en bon point « ça va me faire un peu maigrir de marcher », la mamie qui nous lance un petit « on lâche rien, attention dimanche il pleut ». D’ailleurs on peut dire que les « ne lâchez rien » et « c’est bien que vous soyez là » ont été entendu toute la matinée. On a même presque expérimenté le blocage autogéré ou les bloqueurs sont les bloqués lorsqu’un routier qui trouvait que le barrage filtrant n’était pas suffisant à son goût s’est garé en travers des deux voies pour empêcher tout le monde de passer.

On quitte finalement le rond point vers 10h sans oublier de mettre le feu à notre stock de pneus histoire de faire un peu durer ce joyeux bordel en notre absence.
Direction l’aéroport où quelques milliers de CGTistes investissent le hall de air france, c’est le jour du procès des tombeurs de chemises, deux ou trois vols de retardés, quelques slogans du genre « El Kromi salope », « Valls on t’encule », on ne s’attarde pas plus dans les environs...

On se dit qu’a deux-mille à Marignane on aurait fait une belle free-party sur le tarmac, on se dit que à 25 et quelques pneus c’est possible de faire des trucs cools, on se dit qu’en fait tout est possible tant qu’on est détèr, on se dit qu’il faut que ça se sache, on se dit que la prochaine fois il faudra être plus, on se dit vivement le prochain blocage, on se dit qu’on est content, on se dit qu’on va rentrer faire une petite sieste...

Pour info : AG de 13 en lute mardi 18h aux réformées

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