16 h à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme - MMSH, rue du Château de l’Horloge, Jas de Bouffan
16 h à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme - MMSH, rue du Château de l’Horloge, Jas de Bouffan
débat introduit par Sidi Mohamed Barkat, philosophe, chercheur associé au CNAM et témoignage sur cette époque de Philippe Chouard, militant associatif
Le 17 octobre 1961 à Paris, une répression féroce s’abattait sur des dizaines de milliers de manifestants d’origine algérienne (hommes, femmes, enfants) qui protestaient contre le couvrefeu qui leur était imposé, et de fait à toute la population qualifiée de "nord-africaine". Il y eut des dizaines de morts, des milliers de blessés et des milliers de déportés.
Ce triste événement que les autorités se sont employées pendant quarante ans à effacer de la mémoire collective est fortement symbolique du traitement que les puissances coloniales dites "occidentales" ont infligé à ceux qu’elles considéraient comme des indigènes.
L’hypocrisie de la République éclatait en octobre 1961, quand les Algériens, soi-disant citoyens français, étaient soumis à un traitement discriminatoire collectif puisque le couvre-feu était appliqué à eux seuls.
Il nous paraît utile de commémorer ces événements, non seulement pour en garder la mémoire, mais surtout pour s’interroger sur ce qu’il subsiste d’esprit colonial dans la société française d’aujourd’hui.
Il n’est pas sûr que l’existence d’une égalité formelle des droits entre tous les habitants de ce pays corresponde à une égalité réelle de traitement dans la vie quotidienne.
Il n’est pas certain que l’esprit colonial, fait de mépris pour les populations du « tiers-monde », ne continue pas à imprégner certains responsables de la République.
En un temps où les expéditions néo-coloniales (Afghanistan, Irak, "Françafrique", etc.) reviennent à l’ordre du jour sur la scène mondiale, où se développent une pseudo-idéologie d’un choc des civilisations et un rejet primaire de la religion musulmane, la réflexion autour de la réalité coloniale et post-coloniale nous paraît d’une actualité brûlante.
Ainsi nos gouvernants tentent de réhabiliter le colonialisme en demandant aux enseignants d’insister sur les aspects positifs de la colonisation française (loi du 23 février 2005).
Entrée libre - Collation sur place à partir de 18h30