Il y a ceux qui disparaissent en mer, ceux qui après une traversée périlleuse sont refoulés de Grèce vers des camps de rétention turcs et deviennent otages d’un odieux marchandage diplomatico-politique, ceux qui, ayant échappé par chance à l’agressivité et à la rapacité des passeurs, se retrouvent dans une Europe hostile ou indifférente à leur détresse et finissent par échouer à Vintimille, dans les landes de Calais, sur le pavé parisien... où ils deviennent la proie des mafias et la cible de rafles policières pour les effacer du paysage.

Les récents attentats aggravent la situation de ces femmes et de ces hommes car les discours haineux qui n’hésitent pas à faire ou suggérer des amalgames sont hélas plus souvent relayés dans les médias que les appels à la fraternité.

Signalons donc, en réaction, la déclaration sans ambiguïté du Pape François à l’adresse du gouvernement polonais lors de son arrivée à Cracovie le 27 juillet. C’est un devoir, a-t-il dit, "d’accueillir tous ceux qui fuient la guerre et la faim", de faire preuve de "solidarité envers ceux qui sont privés de leurs droits fondamentaux".

Cette exhortation est doublement remarquable, elle est d’abord intervenue au lendemain des tragiques évènements de Saint-Etienne-du-Rouvray, elle a ensuite délibérément balayé la dangereuse distinction qui est habituellement faite entre migrants demandeurs d’asile, migrants économiques, migrants tout simplement en recherche de dignité.

Signalons aussi que le Conseil national du culte musulman et les évêques de France ont invité ensemble, quelques jours après, lors de la cérémonie d’hommage au Père Hamel, à faire de cette journée, "une journée de la fraternité".

La fraternité avec les migrants, nous en témoignerons samedi prochain lors du cercle de silence auquel nous vous appelons à venir nombreux, de 11h30 à midi, à l’orée des Allées Provençales.

Philippe Chouard, pour le groupe de coordination du cercle de silence d’Aix-en-Provence