Une tribune pour les luttes

samedi 7 janvier 2017

MARSEILLE

17 h

CIRA, 50 rue Consolat, 13001

Causerie du Centre International de Recherches sur l’Anarchisme

Marius Jacob : l’anar au grand cœur

Texte écrit et dit par Vincent Siano (Trac* de Beaumes-de-Venise)

Le 28 août 1954, Alexandre Marius Jacob se donne la mort, à l’âge de 75 ans.
Un geste pensé, réfléchi. Une décision inébranlable.
Insoumis face à la mort comme il l’a été toute la vie.
Une force de caractère n’obéissant qu’à sa conscience, même dans la plus féroce adversité.

Peut-il partir sans parler ? Sans se raconter ? « Quand Marius écoutait les informations à la radio, il disait toujours : Menteur ! Menteur ! », raconte Josette.
Lui faut-il un auditoire ? Il a près de lui Zézette et Négro.
Une chatte câline et un chien aveugle et sourd. Aurait-on mieux imaginé ?
Alors les paroles d’elles-mêmes affleurent pour dire une vie, une lutte, une mère.
Et l’amour des derniers jours.
Ainsi parle Marius Jacob.

Voleur au grand cœur (ajoute-t-on pour la romance). Celui qui fut (dit-on) le dernier des grands voleurs anarchistes.
Ainsi les mots remontent le temps et les espaces jusqu’à la Marseille de son enfance.
Marseille des pauvres, à la fin du XIXe siècle, où il embrasse l’idéal libertaire, l’ardeur révolutionnaire et l’action rebelle.

Mais le jeune Marius fait le pari, que pour défendre sa cause, mieux vaut s’attaquer directement aux coffres-forts, et pratiquer « la reprise individuelle » chez les riches parasites !

De coups d’éclats en cambriolages raffinés, le cerveau des « Travailleurs de la nuit » ne peut éviter l’arrestation, la condamnation, et la déportation au bagne de Guyane.

Libéré après 25 ans d’enfer, il adopte le métier de marchand ambulant avec sa mère (laquelle a contribué à sa libération). Il passe ainsi pour « un forçat régénéré » !

Cette ultime « tchatche » de Marius, nous l’imaginons et l’inventons à partir de la masse d’informations (essais et correspondances avec sa mère et ses amis) que nous procure le livre de 850 pages : Alexandre Marius Jacob, Écrits, édité par L’Insomniaque en 2004, ainsi que de la bibliographie d’Alain Sergent : Un anarchiste de la Belle époque, les Éditions Libertaires, Toulouse, 2005, et autres sources diverses.

On peut lire aussi les deux livres de Jean-Marc Delpech : Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur : portrait d’un anarchiste : (1879-1954), Atelier de création libertaire, 2008, 544 pages, 24 euros et Voleur et anarchiste : Alexandre Marius Jacob, Nada, 2015, 200 pages, 16 euros.

*Théâtre rural d’action culturelle (Beaumes-de-Venise, Vaucluse)

P.-S.

cira.marseille chez gmail.com / http://cira.marseille.free.fr

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