Une tribune pour les luttes

Réunion de création du

CERCLE DE REFLEXION DE MILLE BABORDS

Jeudi 6 octobre à 20 h 30 au Local de Mille Bâbords

OUVERT A TOUS

Nous avons eu au printemps dernier un débat sur à quoi sert Mille Bâbords et qu’est-ce qu’on y fait. Nous avons décidé de lancer un groupe de réflexion pour replacer ce débat dans une question plus large :

comment agir pour des transformations radicales de la société ?

Jeudi, première réunion, nous nous mettrons d’accord sur un programme d’exposés-discussion pour les mois qui viennent, comme nous avions fait dans le groupe « Formes d’organisation et transformation de la société » en 2002.

Ci-dessous un texte pour lancer la discussion sur des bases décoiffantes, rédigé par Joël Martine à partir d’une première réunion exploratoire tenue en juin dernier.


comment agir pour des transformations radicales de la société ?

Le point de départ que je propose, c’est qu’on peut s’appuyer sur deux acquis, très encourageants en dépit de toutes les horreurs qu’on voit dans le monde actuel.

1. L’existence d’une culture alternative qui résulte de la CONVERGENCE de plusieurs thèmes de prise de conscience (écologie, féminisme, anti-capitalisme, non-violence, etc.), culture qui a réussi le test du PASSAGE DES GENERATIONS (Par exemple les femmes qui sont devenues féministes dans les années 70 ont élevé des enfants qui maintenant sont des adultes féministes et ainsi de suite). Cette culture, en tant que challenger de la culture dominante, occupe aujourd’hui une place comparable à celle de la philosophie des Lumières au XVIIIème siècle.

2. L’existence de PROJETS DE SOCIETE qui sont opérationnels et viables, même s’ils ne sont pas encore très connus.
Nous n’en sommes plus à faire le deuil de l’échec du communisme : il existe sur le papier des modèles de socialisme qui répondent précisément aux blocages qu’ont connus les expérience de collectivisme étatique du XXème siècle. Et pas seulement sur le papier : il y a d’une part les expériences des coopératives et celles de l’économie solidaire, et d’autre part les projets de relance et de démocratisation des services publics.

Idem pour la démocratie : grâce aux expériences pratiques on peut maintenant penser l’articulation entre démocratie déléguée, démocratie participative, et autogestion ; entre état de Droit et intervention des mouvements sociaux ; entre volonté populaire et expertise scientifique ...

Enfin le mouvement altermondialiste est en train de préciser ce que pourraient être des institutions mondiales de régulation juridique, écologique, économiques et de sécurité.

C’est forts de ces acquis que nous pouvons penser une pratique de transformation de la société pour le XXIème siècle, en nous entraînant à PENSER POLITIQUEMENT EN SITUATION DE « CATASTROPHE », au sens où l’on emploie ce mot en physique et dans la théorie des systèmes : les systèmes de domination actuels sont assez souvent la proie de crises soudaines, ou du moins d’événements déconcertants qui créent des situations échappant plus ou moins au contrôle des forces dominantes, et où des logiques nouvelles peuvent se mettre en place. C’est dans ce contexte qu’on peut mettre en œuvre les deux acquis dont je parle plus haut.

Pour cela il faut se défaire du pseudo-réalisme qui consiste à n’agir que selon ce qui est possible dans les rapports de force existants, et notamment ROMPRE AVEC LA CONCEPTION INSTRUMENTALE DE LA POLITIQUE, que ce soit dans un réformisme sans réformes (se borner conquérir des positions de pouvoir dans l’ordre existant), ou dans une optique de rupture disons léniniste (utiliser les luttes sociales comme appui pour une stratégie de renversement du pouvoir que l’on pourrait prévoir d’avance). Le vrai réalisme consisterait plutôt à faire prospérer dans la société des valeurs et des pratiques de rupture mettant en œuvre la culture alternative, à explorer des possibilités plus ou moins imprévisibles, et la faisabilité de la construction d’alternatives dans les situations de catastrophe et après.

Tout cela est très vite dit mais justement il faudrait discuter en détail.

Joël Martine, Octobre 2005

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