Une tribune pour les luttes

Lettre ouverte au Président de la République française, Monsieur Emmanuel MACRON

MTERPC SULUHU

Article mis en ligne le vendredi 16 juin 2017

MTERPC
Mouvement pour une Transition Équitablement
Réconciliatrice et Pragmatique au Comore
SULUHU

S/C Mille Bâbords
61, Rue Consolat
13001 Marseille
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✉ : maswiliyano chez leshawirisuluhu.com

Marseille, le 6 juin 2017

Objet : Lettre ouverte au Président de la République française, Monsieur Emmanuel MACRON
Palais de l’Élysée
55 rue du Faubourg-Saint-Honoré
75008 Paris

Monsieur le Président de la République,

Depuis quelques jours, vous êtes confronté à un tollé d’indignations, vis-à-vis duquel notre mouvement MTERPC (Mouvement pour une Transition Équitablement Réconciliatrice et Pragmatique au Comore), dit en langue comorienne SULUHU, c’est-à-dire Réconciliation, qualifie d’indignations partielles et partiales et surtout d’une tentative, en vain, de récupération politiquement électorale, suite à votre humour que vous avez qualifié par la suite d’humour malheureux !

Monsieur le Président de la République,

D’aucuns prétendent qu’il ne s’agit pas d’un humour involontaire et bon-enfant, que votre subconscient n’a fait qu’exprimer, en tant qu’une vérité profonde, n’en déplaise, mais d’un clin d’œil à l’endroit du camp comorien qui ne veut pas de l’unité du peuple comorien encore moins de l’intégrité, de la souveraineté de cet archipel de l’océan indien composé de 4 îles, les îles de la lune, même si on observe, injustement, 2 administrations depuis 1975. Autrement dit, Monsieur le Président de la République, on veut vous passer pour un cynique, malgré votre discours courageusement Historique en Algérie, qualifiant « la colonisation de crime contre l’humanité », peu importe le bémol forcé que vous étiez obligé de faire pour calmer la classe politique française et une grande partie de nos concitoyens, qui semblent clairement s’aligner dans la vision sarkozyste de bienfaits de la colonisation, comme si, moralement, une personne, un pays, une nation, une civilisation avait, ce ne serait que l’once, d’un droit quelconque d’aller coloniser autrui, puis venir par la suite parler de bienfaits d’une telle barbarie envers cet autrui.

Monsieur le Président de la République,

Ce que vous avez dit et exprimé en Bretagne, le propos tenu, involontaire soit-il, humour malheureux, soit-il, n’est que la stricte vérité, malheureusement : c’est votre subconscient qui vous l’a ordonné. Vous l’avez fait, car la situation et l’Histoire l’exigent. Après votre discours courageux d’Alger, il ne pouvait pas en être autrement : Oui l’Histoire vous est grandement ouverte, à vous d’oser continuer à y entrer véritablement. Oui, Monsieur le Président de la République, le peuple comorien et son pays, îles Comores, ne sont qu’un bétail et traité comme tel par nos autorités françaises, malheureusement, depuis 1841 à nos jours, sciemment ou pas. On peut, naturellement le regretter, mais on ne peut que faire ce triste et indigne constat. Cette vérité historique évidente, vous l’avez exprimé, sans en être conscient, car vous n’êtes pas cynique, à en croire vos proches.

Mais voilà, vous en tant que premier citoyen de la République Française, Président et chef des armées, vous avez la possibilité de changer cela, de rendre la dignité au peuple comorien et à son pays. C’est la raison pour laquelle notre mouvement SULUHU vous adresse cette lettre ouverte, nous la publierons en vidéo ouverte, également, pour que vous puissiez prendre le recul nécessaire et la mesure adéquate qui n’est pas difficile à saisir, il s’agit de Réconciliation (Suluhu).

En effet, il s’agit de sortir de cette tragédie, de cette humiliation, de cette inhumanité et non pas, seulement, de vous demander de présenter, Monsieur le Président, des excuses, comme d’aucuns vous le demandent alors que vous n’avez fait qu’exprimer une stricte vérité venant de votre subconscience.
D’ailleurs vous avez, magistralement, présenté ces fameuses excuses, d’après ce que nous lisons et entendons ici et là, bien que cela ne change en rien à la situation infâme d’un autre âge, qu’on croyait révolu.

Ainsi, pour les friands d’excuses et de reconnaissance, qui se trompent carrément de sujet et d’enjeu, ils sont bien servis et peuvent retourner à leurs occupations, en attendant une autre vérité, une autre bourde, un autre humour malheureux, qui leur permettra d’exprimer une nième indignation partielle et partiale sans s’attaquer au problème de fond. « Il n’y a que la vérité qui blesse », assène-t-on, peut-être, avec raison. Notre mouvement SULUHU (Réconciliation) cherche et propose des solutions et non pas des excuses ni des reconnaissances. Excuses et reconnaissance n’ont de sens que si le mal est stoppé, ce qui n’est pas le cas pour l’instant, loin s’en faut.

C’est la raison pour laquelle, notre mouvement qui a une solution concrète et sérieuse, qui se présente comme équitablement pragmatique et réconciliatrice pour sortir de cette tragédie honteuse, qui ne devrait jamais exister, ne s’est pas joint à la meute de l’émotion, qui n’a même pas osé exprimer clairement, que vous aviez raison au fond, mais vous demande au contraire qu’il fallait cacher cela : nous sommes désolés pour eux, votre subconscience vous a forcé de le faire, malgré vous. Il reste à savoir, si vous irez au fond des choses pour vous honorer, véritablement, l’Histoire restera comme seule Juge et Témoin : nous vous encourageons à le faire, vous devrez le faire Monsieur le Président de la République.

En effet, 1,3% de la population comorienne, au minimum, a disparu, sur environ 1 millions d’âmes, dans le bras de mer comorien, séparant l’île comorienne d’Ajouan (Ndzuani) de l’île comorienne de Mayotte (Maoré), faisant de la mer comorienne le plus grand cimetière marin du monde, depuis l’installation du visa de la mort, le visa criminel, le visa Balladur, le 20 janvier 1995, à nos jours (même si on veut nous faire croire qu’on estime entre 7 000 et 10 000 victimes de 1995 à 2012 ; non, au bas mot, il s’agit entre 35 000 et 40 000 victimes : chaque jours, au minimum 2 kwasa-kwasa partent, avec un minimum de 5 victimes par jour, peut-on légitimement établir, même si aucune étude sérieuse n’est faite, vu que c’est du non droit, c’est l’omerta absolue dans ce crime contre l’humanité qui ne veut pas décliner son nom et surtout qui se passe dans le silence absolu, sauf lors d’une expression publique, malheureuse, fâcheuse, humoristique, ironique soit-elle, comme celle de la Bretagne où pour se faire bonne conscience on assiste à de telles manifestations émotionnelles, sans un vrai engagement de fond pour changer cette situation indigne et inadmissible.

Monsieur le Président de la République, au-delà de ce drame, quotidien, incompréhensible et intolérable, il est indispensable de noter, en l’y ajoutant, que l’iniquité absolue, le plus choquant, le plus abject dans cette histoire inhumaine comorienne, est, véritablement, le fait que les habitants comoriens sont devenus ennemis les uns les autres, ce qui est encore inacceptable pour toute âme éprise d’humanité, d’égalité, de fraternité et respectueux des droits humains, en l’espace de 42 ans d’une séparation décidée, sciemment ou pas, par nos autorités françaises.

Or, Monsieur le Président de la République, un de vos axes majeurs de votre programme lors de la campagne présidentielle fut le thème de la réconciliation des français : en effet vous avez bien compris que lors qu’un peuple s’entredéchire, le pays sera instable et ne peut rien construire de solide, aucun avenir possible n’est viable ni envisageable. Ainsi, cela va de même pour le cas comorien : malheureusement le mal est fait, et ceci remonte depuis 1958 lorsque Paris, c’est-à-dire l’autorité française coloniale avait décidé de transférer la capitale de la colonisation de Dzaoudzi(Mayotte) à Moroni (Ngazidja, dit improprement grand-Comore) : c’est ainsi qu’on a institué et posé les bases d’une division interne, inter-comorien qui engendrera et offrira par la suite, tous les prétextes, les plus fallacieux, pour refuser l’indépendance entière à ce pays, les îles Comores, en s’appuyant sur un autre faux prétexte d’une autodétermination, imaginaire, à géométrie variable et forcée, des peuples, donnée à une île, comme si le peuple comorien pouvait être divisé en plusieurs.

Pourtant, si ce prétexte était vrai et fondé, la France l’aurait appliqué en 1958 lors du 1er référendum et Maoré (Mayotte) aurait eu une indépendance à l’exclusion des 3 autres îles, sœurs, comoriennes : en effet, bien qu’on veuille terrer ce référendum, pour des raisons évidentes, la majorité, justement de Maoré avait voté contre le fait de rester dans la colonisation, alors que les 3 autres îles comoriennes avaient voté pour y rester, sous prétexte que le pays n’était pas prêt à son entière indépendance et avait opté pour une autonomie interne. Donc, il a lieu de saisir et questionner les véritables raisons pour lesquelles 16 ans plus tard, l’île comorienne qui voulait l’indépendance, à savoir Maoré(Mayotte), ne la voulait plus et vote contre l’indépendance cette fois-ci lors de ce second référendum de 1974. Même si, bien entendu la majorité du peuple comorien a voté pour l’indépendance à 95 % et cela suffit largement, si ce n’est la courte vue et l’imposition de nos autorités françaises de l’époque.

En effet, cela ne change en rien sur le fait que le droit est toujours du côté comorien, puisque « nulle sécession, nulle séparation ne peut être acceptée », assure le droit international : le référendum doit être pris globalement et non séparément, malheureusement le tripatouillage, lié à diverses raisons que nous pouvons développer, dans d’autres moments, des autorités françaises de l’époque, l’ont fait honteusement et malheureusement.

C’est à nous, aujourd’hui, Monsieur le Président de la République, d’oser rectifier ces fautes ou erreurs, peu importe le terme, pour contenter les susceptibilités, ce qui compte c’est de sortir de cette situation qui ne nous honore pas, mettre fin une fois pour toutes à ce double drame, des morts quotidiens, doublé de cette animosité intra et inter-comorien qui ne fait qu’augmenter chaque jour, que toute âme humaine ne peut que repousser énergiquement. Cela ne peut être autrement, Monsieur le Président de la République française, du pays chantre des droits humains, où sa devise, triptyque, de liberté, d’égalité et de fraternité, est la plus emblématique. Comment serait-il possible de vouloir la réalité de cette belle devise chez-soi et la rejeter chez autrui ? Et surtout d’en être, la cause principale et responsable d’une telle frustration, d’une telle souffrance, d’un tel drame chez cet autrui ?

Pour notre mouvement, qui travaille sérieusement, au-delà de toute émotion, de toute frustration légitime, voit en votre « humour malheureux », qui n’est que la stricte vérité nous insistons, résolument, « il n’y a que la vérité qui blesse », confirme-t-on, encore une fois, le signe de l’Histoire, eu égard votre sortie remarquable d’Alger qui restera dans les annales de l’Histoire : votre subconscient vous a commandé de le faire malgré vous, comme nous l’avons souligné ci-dessus, pour que vous puissiez être cohérent. C’est à vous seul, désormais, Monsieur le Président de la République de décider et d’en saisir cette opportunité et de continuer dans cette voie où il vous sera possible, vous devrez le faire, de réparer cette histoire sombre de la République française pour que cette souffrance d’un pays, d’un peuple paisible, puisse cesser définitivement et permettre, ainsi, à ce pays de l’océan indien martyr, qui vit ce véritable calvaire, retrouver sa dignité, sa liberté, sa souveraineté, son unité, de surcroît ne plus être un bétail, et construire dans la stabilité, la cohérence pour l’entente, le progrès et ses corollaires naturels : À vous Monsieur le Président de la République d’oser la cohérence, vous avez les moyens de le faire, vous devrez le faire, Monsieur le Président de la République et nous sommes disposés à vous rencontrer et rencontrer toute autre autorité et service de la République pour mieux approfondir cette question car nous avons la clé, la solution, qui n’est rien d’autre que Suluhu, c’est-à-dire Réconciliation. Nous sommes prêts à vous exposer cette solution, équitablement réconciliatrice et pragmatique, minutieusement travaillée, qui tient compte, naturellement à la fois de la réalité, du pragmatisme, de l’équité, du développement, du temps, de l’unité, de l’entente, de la réconciliation, notamment.

En vous demandant ouvertement une audience pour vous détailler notre solution de Réconciliation (Suluhu), et non vous demander des excuses et ou des reconnaissances, qui ne changent pas le fond de ce drame, indigne, qui n’a pas lieu d’être,

Nous vous vous prions, Monsieur le Président de la République, Monsieur Emmanuel MACRON, de croire à notre profond respect, et agréer notre combat dignement exprimé.

Monsieur Madi ZIRARI, Président de Suluhu (MTERPC)

Monsieur Mohamed MANSOIBOU Secrétaire, section Marseille, de Suluhu (MTERPC)

• Le Shawiri Suluhu, la Solution Réconciliation,
• Le Dalao Suluhu, Le Remède Réconciliation,
• Ye Ndziya suluhu, la Voie Réconciliation

Source : htpp ://www.leshawirisuluhu.com/

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