Une tribune pour les luttes

mercredi 20 septembre 2017

MARSEILLE

17 h

Square Léon Blum, à côté de la girafe, 13001

Mobilisation

COURS GEANT de Français Langue Étrangère

Réseau Education Sans Frontières

Des professionnel.le.s, des bénévoles, des migrant.e.s, des
militant.e.s, des citoyen.ne.s se mobilisent

→ contre la diminution de l’offre de cours de français
→ contre la restriction des conditions d’entrée dans ces formations

Un constat alarmant

Des milliers de gens se trouvent sur le territoire français sans
maîtriser la langue : étrangers migrants, avec ou sans papiers,
récemment réfugiés ou installés en France de longue date... c’est
toute une partie de la population vivant en France qui n’a pas accès à
des cours. Cette réalité est mal connue, précisément parce que ceux
qui sont réduits au silence ne peuvent se faire entendre.

L’insuffisance des structures existantes est criante, et ce sont les
moyens d’action de ces structures que l’on veut encore réduire,
réduction qui s’accompagnera d’une diminution des emplois dans ce
secteur malgré les besoins énormes :

• → Février 2017 : la Région PACA, qui a en charge la formation des
adultes, a décidé d’arrêter le dispositif de formation ETAPS (accès
aux premiers savoirs), arrêt définitif des cours au 31 août 2017.

• → 73 % d’offre de formation en moins pour l’accès aux compétences de
base !

• → 800 emplois directement menacés !

• → Des milliers de gens exclus de toute formation !

• → Depuis 2015, la modification des conditions d’attribution des
subventions remet en cause le

principe d’accueil inconditionnel : les formations ne sont financées
que pour les personnes arrivées depuis moins de 5 ans (en situation
légale), d’un pays hors Union Européenne... et cela ne concerne pas
les Demandeurs d’Asile ! En 2016, la Région avait débloqué pour cette
dernière catégorie une enveloppe exceptionnelle... qui vient d’être
supprimée !

L’accès au français et aux savoirs de bases devrait être un droit

Les conseillers en insertion ne savent plus où orienter le public
qu’ils accompagnent, faute d’offres de formation adaptées. D’autres
personnes ne correspondent pas aux catégories administratives prévues
et sont de fait laissées de côté.

Plusieurs associations tentent de répondre à des situations d’urgence
par un travail bénévole. Avec des moyens dérisoires, elles font face
à des besoins immenses et non recensés.

Sourd et aveugle, l’État ne veut pas entendre, ne veut pas voir cette
situation qui est un des aspects de la question que posent les migrants
à notre société, et plus largement, qui met en jeu l’équité et la
justice dont est capable notre société. La question de l’enseignement
de la langue ne se réduit pas à la seule question migratoire : ce sont
des milliers de citoyens français qui n’ont pas accès aux savoirs de
base, dont la maîtrise de la langue est une composante essentielle.
Crispés face à la question migratoire, les pouvoirs publics
entretiennent des contradictions : d’un côté, ils réduisent les
moyens alloués à l’acquisition de la langue, de l’autre ils exigent de
plus en plus de l’étranger qu’il apprenne la langue (papiers
conditionnés à un niveau de langue, en particulier pour la carte de
séjour de 10 ans à partir de mars 2018).

L’insuffisance des moyens – la question économique – est prétexte pour
reléguer, isoler, bâillonner. Mais où est l’intérêt collectif ? Et
quel modèle sommes-nous capables de défendre si nous acceptons de
laisser une partie d’entre nous silencieux et sans défense ?

On demande aux gens de se conformer à une loi rédigée dans une langue
qu’ils ne peuvent pas comprendre : avoir accès à la langue, c’est la
possibilité de parler, de communiquer, et aussi d’expliquer, de
s’expliquer, de se défendre. Nous entendons lutter pour un droit à
l’auto-défense linguistique.

Ne pas avoir accès à la langue, c’est être emmuré dans un double
exil, dans l’impossibilité d’habiter pleinement le lieu où l’on est :
une prison, où l’on dépend totalement des autres. Nous entendons
lutter pour un droit à l’autonomie linguistique.

Pour un droit à l’autonomie, à l’accès au droit par la langue !

Pour un rétablissement de financements dignes dans le cadre d’une
politique cohérente et volontaire !

Pour une offre de formation ouverte à tous, qui participe, sans faux-
semblant, à une véritable lutte contre l’exclusion !

P.-S.

Le Collectif du français pour toutes et tous :

des professionnel.le.s, des bénévoles, des migrant.e.s, des
militant.e.s, des citoyen.ne.s

Planète sans visa

www.facebook.com/collectifmigrants13

Le Collectif FLE Marseille Sud Est

collectif-fle-marseille.over-blog.com

Réseau Education Sans Frontières

www.educationsansfrontieres.org

Le Groupe Langue du Réseau Hospitalité

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