Une tribune pour les luttes

Le mouvement d’occupations contre les politiques migratoires continue

Article mis en ligne le mercredi 27 décembre 2017

A Lyon les occupants de l’amphi C, esquivant une très prochaine expulsion, se sont déportés du côté de Villeurbanne. A Grenoble et Nantes, les occupations continuent dans les batiments universitaires.

La semaine dernière nous revenions, à travers un récit envoyé par l’un de nos lecteurs, sur l’occupation de l’amphi C du campus de Bron (Université Lyon 2). En effet depuis le 15 novembre, des migrants y avaient trouvé refuge, épaulés par des étudiants. Cette action se déroulait en parallèle d’un mouvement d’occupation des écoles de la métropole lyonnaise pour les « Enfants sans toit ».

Si dans un premier temps la présidente de l’université avait renoncé à faire appel aux forces de l’ordre, elle avait finalement demandé, dans le cadre d’un jugement en référé au tribunal administratif, l’évacuation des locaux. Suivant les arguments de l’Université, le juge avait donné jeudi 14 décembre un répit de 4 jours avant d’autoriser l’usage de la force publique pour procéder à une expulsion.

En prévision de ce jugement, les occupants de l’amphi C avaient appelé à une journée de mobilisation, ce samedi 16 novembre, contre les expulsions et en écho à la manifestation internationale de Menton.

Ce rassemblement, à proximité de l’Hôtel de ville de Lyon a regroupé quelque 300 personnes, soumises à une forte pression de la police, qui avait mobilisé pour les impressionner plusieurs dizaines d’hommes ainsi qu’un canon à eau. Le même jour, en fin d’après-midi, était révélée l’occupation d’un grand bâtiment - aujourd’hui renommé l’Amphi Z, bien qu’il n’appartienne pas à l’université - à Villeurbanne.

Dans leur communiqué les occupants affirment :

"Pour mettre à l’abri celles et ceux que l’État refuse de prendre en charge, alors même que ses propres lois l’y obligent, des écoles et des universités sont aujourd’hui occupées ; ici, mais aussi à Grenoble, Nantes ou encore Paris.

Ainsi, depuis le 15 novembre l’Amphi C de la faculté de Bron est occupé par les expulsé·e·s de la Part-Dieu. Plus de cinquante sans-papiers et demandeurs/euses d’asile sont aujourd’hui menacé·e·s d’expulsion par la présidence de la fac qui s’était pourtant engagée à ne pas recourir aux forces de l’ordre.
Les parents de plus de vingt écoles organisent aujourd’hui la solidarité avec les famille laissé·e·s à la rue, occupant parfois les bâtiments. […] Le gymnase Rosset ouvert dans le cadre du plan grand froid est désormais menacé d’expulsion. Pourtant, le 5 décembre, la préfecture s’engageait auprès des collectifs reçus en délégation, à ne pas expulser les lieux occupés. Ces boniments ne nous ont pas plus dupé hier qu’aujourd’hui, ils renforcent au contraire notre détermination à lutter contre celles et ceux qui nous exploitent et nous expulsent.

Nous appelons à continuer la mobilisation et réaffirmons que c’est par la solidarité, l’entraide et la lutte collective que nous pourrons faire reculer l’Etat et ses politiques racistes et antisociales.

Nous réquisitionnerons chaque bâtiment vide pour sortir de la misère à laquelle nous accule l’État.

Tant qu’il y aura des gens à la rue, tant qu’il y aura des expulsions, il y aura occupation ! »

Les occupants appellent par ailleurs à se réunir ce lundi matin à 5h30 (non il n’y a pas d’erreur dans l’heure) pour faire face à une éventuelle tentative d’expulsion.

Le communiqué fait notamment référence à l’occupation de l’université de Grenoble, dont vous pouvez consulter la page facebook ici. Le Patio Solidaire est dans une situation de précarité similaire à celle qu’ont connue les occupants lyonnais. Ses occupants réclament actuellement de :

"Pouvoir rester au patio après le 23 décembre, bâtiment vide et chauffé, dont l’occupation autogérée demande un investissement très minime de la part de la préfecture et de l’université, si une solution acceptable pour les résident-e-s actuel-le-s n’est pas proposée."

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