Une tribune pour les luttes

Hommage à deux camarades venu de l’État français, kurde et breton

Kurdistan-Autogestion-Révolution

Article mis en ligne le vendredi 23 février 2018

Nous avons appris il y a deux semaines la mort de notre camarade Özgür Seyit Karakoçan (Kemal Serhat Nicolas Akyol), tué par un bombardement de l’armée turque le 4 septembre 2017. Ce jeune kurde de 21 ans est parti de Paris pour défendre la liberté des peuples avant son 18ème anniversaire pour défendre son peuple face aux fascistes de l’État turc dans les montagnes avec la guérilla du PKK, puis à Sinjar ainsi qu’au Rojava contre les fascistes de Daesh.
Notre camarade est tombé en martyr pour défendre la société démocratique en construction au Rojava, basée sur le féminisme, l’écologie et la démocratie directe.

Un hommage lui a été rendu aux locaux du CDKF à Paris.

Le 10 février 2018, notre camarade Kendal Breizh (Olivier) est tombé au combat suite à une frappe aérienne de l’aviation turque contre la position des YPG qu’il occupait sur le front de Cindirêsê. Un autre internationaliste, venu de l’État espagnol, Baran Galicia (Samuel), a aussi été tué lors du bombardement.
Venu de Bretagne, notre camarade Kendal Breizh (Olivier) s’est engagé au sein des YPG et il a participé à la libération de la ville de Raqqa et celle de la région de Deir- Ezzor au sein du bataillon YPG International.

Comme Kemal, il avait rejoint la révolution au Rojava car, par la mise en avan du confédéralisme démocratique, celle-ci défend une autre vision de la société que nous pouvons connaître en Occident.
Cette révolution s’oppose ainsi à ce contre quoi Kendal luttait en France : le capitalisme et le jacobinisme de l’État français. En effet, il militait aussi pour l’indépendance de la Bretagne, l’autodétermination de son peuple, soumis comme ceux du Pays Basque, de la Corse ou encore de l’Alsace au centralisme et la bureaucratie de l’État français.

Les YPG l’avaient choisi de le mettre en avant pour leur vidéo au sujet des volontaires internationaux qui font le choix de braver la 2nde armée de l’Otan et ses bombes pour continuer à défendre la révolution en cours au nord de la Syrie. C’est à cette occasion que j’ai eu le plaisir de le rencontrer, durant les 3 jours entre mes deux tentatives de passage pour le canton d’Afrin.
Il était heureux de pouvoir continuer à combattre les ennemis de la révolution, de combattre l’État fascisant turc et les fascistes qui composent son armée.
Il avait bien conscience du danger, comme nous tou.te.s, mais cela n’a pas atténué sa détermination, en nous quittant il m’a demandé : « Souhaite moi bonne chance ! », non pas pour les combats contre l’armée turc et les islamistes à Afrin, mais pour réussir à passer sous les radars du régime syrien qui nous empêchait de nous rendre à Afrin.

Nos camarades Kemal et Kendal ont tous les deux étaient victimes de la complicité de l’État français.
Complicité car celui-ci s’obstine à conserver le PKK comme une organisation terroriste et Emmanuel Macron a récemment qualifié les YPG/YPJ de « potentiels terroristes ». Cette condamnation vient du fait que l’État français préfère conserver de bonnes relations avec un partenaire commercial que défendre les peuples en lutte pour leur autodétermination.
Rien d’étonnant à cela, c’est aussi une tradition française de considérer comme terroristes les militant.e.s indépendantistes, même ceux et celles des colonies de l’intérieur de l’État français.
C’est pourquoi Kendal pariait sur sa mise en détention lors de son retour, il n’en avait que faire, la lutte prime.
Dans le même sens, l’État français conserve aujourd’hui une position dangereuse à propos de l’offensive de l’État turc sur le canton d’Afrin, même si la victoire de celle-ci amènera à une réimplantation des djihadistes dans la région.

Le combat de nos martyrs est le nôtre, nous le continuerons peu importe les États ou les forces fascistes contre nous.

Vive la Bretagne indépendante et socialiste !
Bevet Breizh dizalc’h ha sokialour !
Bijî Bretanya serbixwe û sosyalîst !

Vive l’autodétermination des peuples et l’internationalisme !
Bevet an emdidermenañ ar pobloù ha an etrebroadelouriezh !
Bijî xwediyarkirin gelan û navnetewetîyî !

Les martyrs ne meurent jamais !
Kenavo kamalad !
Şehîd namirin !

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