de 16 h à 20 h Salle du Bois de l’Aune - Jas de Bouffan
de 16 h à 20 h Salle du Bois de l’Aune - Jas de Bouffan
A l’appel de : Association des Travailleurs Maghrébins en France, Aix Solidarité, Association des Etudiants Musulmans d’Aix, Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés, ATTAC, Collectif "Ensemble à gauche - Pour une alternative au libéralisme", Les Verts, Ligue Communiste Révolutionnaire, Mouvement des Indigènes Aix-Marseille
Pour échapper à un contrôle policier, deux jeunes adolescents de Clichy, Zyad Benna et Bouna Traoré, sont morts et un troisième a été grièvement blessé après s’être réfugiés dans un transformateur électrique. Depuis, chaque nuit, des jeunes des quartiers populaires expriment leur révolte par des violences destructrices sur presque tout le territoire.
Personne ne peut évidemment approuver la violence en elle-même. Mais la société française a le devoir de comprendre la raison de cette révolte et d’y apporter de vraies réponses.
Comment ne pas voir que ces violences sont l’expression de la rage et du désespoir de ces jeunes face à un état qui n’offre aucune perspective ?
Comment ne pas voir qu’elles répondent à la violence de l’exclusion sociale dont ils sont victimes ?
Comment ne pas voir qu’elles sont aussi la conséquence des discriminations racistes que subissent dans notre pays certaines populations originaires de nos anciennes colonies, en raison de leur couleur ou de leur religion réelle ou supposée ?
Comment passer sous silence que ceux qu’on a qualifiés de "racaille" sont discriminés à l’école, à l’embauche et victimes d’une violence quotidienne : 40 % de chômeurs dans certaines banlieues, logements délabrés, contrôles au faciès, services publics absents, etc... ?
Comment passer sous silence l’amnésie de la France sur son passé colonial, et bien au contraire son souci de réhabiliter le colonialisme (loi du 23 février 2005) ?
La crise actuelle révèle à notre pays sa cécité majeure depuis trente ans quant à la situation réelle de nos banlieues.
Pour toute réponse, le gouvernement de MM. de Villepin et Sarkozy a décidé de proclamer l’état d’urgence, en réactivant une loi d’exception datant de la guerre d’Algérie. Il vient de décider de prolonger cet état d’urgence pendant trois mois comme si la France était entrée en guerre civile et que les moyens habituels de rétablissement de l’ordre étaient insuffisants.
Cette surenchère répressive ne peut qu’aggraver la fracture ouverte entre la République et cette population révoltée. Ne faudrait-il pas, au contraire, répondre à l’urgence sociale et éradiquer le racisme de tous les pores de la société ?