Une tribune pour les luttes

vendredi 19 octobre 2018

MARSEILLE

19 h

transit.librairie, 45 boulevard de la Libération, 13001

Présentation du livre Essentialité

Essentialité éd La Courte Echelle/Éditions Transit

Extrait du prologue de l’ESSENTIALITÉ du Singulier à l’Universel, de l’Universel au Singulier de Luc Enoka Camoui et Georges Waixen Wayewol, auteurs, écrivains et poètes Kanak

Sommes-nous ce cerf-volant qui aime surfer dans les courants libres des airs, à la recherche de sensation grisante dans l’espace infini. Mais que l’idée de liberté totale fait craindre la perte d’un confort sécuritaire imaginaire, au point d’oublier notre beauté et notre dignité. Habitué au régime de semi-liberté, le colonisé dans sa liberté apprivoisée a du mal à rompre le très colonial cordon ombilical, avec son maître, sur son droit que seul ce dernier peut aliéner unilatéralement. Qui rompra le lien à la place du colonisé, certainement pas le colonisateur ?
Nidoish Naisseline faisait part de son expérience coloniale en ces termes : « […] j’ai pris conscience de quelque chose d’essentiel : le colonisé n’est pas seulement quelqu’un qu’on exploite, c’est aussi quelqu’un que l’on prive de beauté. »
La beauté est réservée à l’homme civilisé européen. Par une énième mascarade des pouvoirs, les possibilités de penser, de jouir du beau, de produire des théories et de devenir souverain restent presque inaccessibles. Et si par bonheur nous parvenions à y accéder, c’est dans un format pré-établi que notre Graal se trouve. La résistance demeure et les pratiques intellectuelles avec.
Dans un texte encore non publié pressenti pour la préface de l’essentialité, Hamid Mokaddem, auteur de Nouvelle-Calédonie, écrivait : « Dans ces contradictions, les intellectuels et créateurs, impliqués par le pli inégalitaire du monde, produisent des lieux-dits, des lieux-communs, proches, voisins, juxtaposés. À leur tour, les créateurs recomposent leurs pratiques intellectuelles avec les nouvelles formes d’impérialismes. Dans ces superpositions entre l’ici et l’ailleurs, les artistes font tous l’épreuve des assujettissements ... ».
L’essai est restitué avec le style kanak. Il est provocateur parce qu’éthique. Il révèle le message en donnant du sens aussi à l’esthétique. C‘est un ordre anti colonial, dans la manière d’amener librement la pensée intellectuelle. Ainsi se décline le concept de l’essentialité, qui pour se désaliéner, veut que le postulat subversif ne soit assujetti à aucune contrainte normative du moment, et ne doit répondre à aucun diktat du monde hermétique de l’écriture.


Lectures-contes
20 octobre à 16h à la librairie Transit
Rentrée littéraire du Congo(s)
Avec Doyen Hopiel Ebsiata, Maha Lee Cassy, Kayro et Jorus Mabiala

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