Une tribune pour les luttes

Communiqué du Collectif du 5 novembre-Noailles en colère

Rencontre du 18 décembre avec Jean-Claude Gaudin

Article mis en ligne le jeudi 20 décembre 2018

Le collectif du 5 novembre a été invité à rencontrer M. Gaudin ce lundi vers 22h. Malgré les conditions de cette invitation, nous l’avons acceptée et avons été reçu.es ce mardi 18 décembre à 10h30.

Nous regrettons vivement que cette rencontre ait eu lieu 42 jours après le drame qui a touché notre quartier et que les familles de victimes n’aient toujours pas été reçues. M. Gaudin nous a assuré leur avoir écrit, bien maigre consolation là où les familles et l’ensemble des marseillais.es attendent de véritables changements et un deuil municipal.

Nous sommes intervenu.es pour demander des mesures immédiates pour l’ensemble des délogé.es, à Noailles et au-delà. Force est de constater que tout le monde s’accorde désormais que leur situation stagne faute de moyens. La plupart des délogé.es sont toujours en attente d’un relogement ou d’une réintégration de leurs logements et de conditions dignes d’hébergement et d’accompagnement. Si la Mairie promet de tout faire pour cela, elle refuse toujours de mettre en place les moyens nécessaires pour leur accompagnement tel un nouveau renfort de l’équipe d’expert.es qui permettrait de planifier celui-ci ou la réquisition des logements vacants qui permettrait de ne pas utiliser les logements sociaux disponibles au détriment des habitant.es en liste d’attente. Sans cela, sans prendre la mesure de la situation actuelle, la promesse restera vaine.

M. Gaudin nous a assuré qu’il ferait prochainement une demande de déclaration de catastrophe naturelle. Nous le demandons depuis 6 semaines. Cela permettra de faire avancer les dossiers auprès des assureurs mais ne remplace en aucun cas la mise en place de moyens à la hauteur de la situation de catastrophe sociale et politique dans laquelle nous sommes.

Concernant nos revendications à plus long terme, à propos du droit à la ville pour tou.tes les marseillais.es et la résorption de l’habitat indigne y compris dans le parc public, l’encadrement des loyers, M. Gaudin et les élu.es présent.es ont soigneusement évité de répondre à nos questions et celles des autres structures représentées. L’équipe municipale, comme en témoigne ce rendez-vous tardif, ne pourra pourtant désormais plus faire sans les citoyen.nes. La négociation d’une charte du relogement des évacué.es, proposition que nous avons portée, acceptée par M. Gaudin et accueillie favorablement par la préfecture depuis la réunion du lundi 17 décembre permettra de donner un cadre à ces discussions. Il faudra désormais que son contenu intègre tous les occupant.es, y compris ceux et celles sans droits ni titres, et s’appuie sur des moyens suffisants. Celle-ci permettra d’encadrer le travail de la "MOUS relogement" et le travail du nouvel opérateur devant gérer le guichet unique de la rue Beauvau. Nous avions demandé avec insistance que cette dernière mesure soit mise en œuvre au vu de la totale désorganisation de la gestion de la crise par les pouvoirs publics et regrettons que la décision ne soit prise que maintenant.

Nous ne sommes pas des "relais" sur le terrain comme certain.es élu.es nous ont demandé de l’être hier. Nous n’accepterons plus d’être convoqué.es au dernier moment et souhaitons que les futures rencontres permettent de faire clairement avancer nos propositions pour le droit à un logement digne et non d’éviter les questions cruciales que cette crise a révélées. M. Gaudin admet "qu’un grand débat va avoir lieu". En réalité celui-ci dure déjà depuis 6 semaines.

Les délibérations qui seront votées demain en conseil municipal relèvent du strict minimum et n’ont pas fait hier l’objet de discussions en vue de les améliorer.

Plus que jamais, nous appelons à maintenir la mobilisation afin d’imposer une autre politique pour Noailles, pour les proches des 8 victimes de la rue d’Aubagne et de Mme Redouane, pour le droit à la ville dans tout Marseille. Si cette équipe municipale ne l’entend pas, nous saurons prendre nos responsabilités avec les autres collectifs de quartiers, syndicats et associations.

Collectif du 5 novembre-Noailles en colère
Marseille, le 19 novembre 2018

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