Une tribune pour les luttes

Initiattive inter-associations/collectifs/syndicats

Programme des États-Généraux de Marseille 21-23 JUIN 2019

Article mis en ligne le jeudi 20 juin 2019

Voici le programme des États Généraux de Marseille, initiative inter association / collectifs / syndicats issue du travail autour du Manifeste pour un Marseille vivant et populaire. A savoir que pour des raisons d’accès à la Fac St Charles une inscription est demandée. Vous pouvez la faire en ligne ici : https://les-etats-generaux-de-marseille.fr/linscription/

LE PROGRAMME
Le vendredi 21 juin à Air Bel à partir de 17H
— -L’ouverture officielle des États généraux de Marseille sera faite le vendredi 21 juin à Air Bel autour d’animations des jeunes du quartier. La mobilisation des habitants d’Air Bel et des associations de locataires a été exemplaire durant l’année 2017/2018.
Si la problématique de l’eau potable et de la légionellose a été l’élément moteur de la mobilisation, très vite les habitants dans le bras de fer avec les bailleurs - UNICIL/LOGIREM/ERILIA et les instances de l’Etat - Préfecture et ARS - ont revendiqué des conditions de logement dignes et le holà d’un mépris constant.
S’organisant à tous les niveaux, réunions, assemblées populaires, affichages, porte à porte, poursuite en justice des bailleurs, les habitants d’Air Bel sont un modèle d’exemplarité des luttes des quartiers populaires. Profitant des Etats généraux de Marseille, nous voulions nous arrêter à Air Bel pour entendre, échanger, voir s’inspirer de leur lutte.
— -Rencontre/Débat de 18h30 à 19h30 dans le local de l’association de locataires "Il fait bon vivre à Air Bel" en présence de celles et ceux qui continuent le combat pour un habitat digne et l’égalité des droits pour tous et partout.

Le samedi 22 juin à la Fac Saint Charles
• 9h30 : Ouverture des travaux des habitants de la Méditerranée
• 10h30 : Ouverture des États généraux de Marseille

— Les Forums
• 11h00 : Habitat
• 13h30 : Services publics
• 15h30 : Écologie
• 17h30 : Place(s) des citoyens

— Les ateliers
L’Assemblée de la Plaine participera notamment en animant un atelier "Droit à la ville et gentrification" samedi après-midi.
• 11h00 : Équipements publics – Économie alternative – investir son quartier – Culture dans la ville : lieux et structures – le droit dans les mobilisations citoyennes – ville et genre – Budget participatif
• 13h30 : Forum des luttes : l’emploi – justice sociale : criminalisation des quartiers et des mouvements sociaux – protéger son patrimoine – médias et citoyens – Droit des enfants : école, petite enfance, équipements sportifs – droit à la ville et gentrification – santé – Harcèlement de rue – parcours résidentiels bloqués
• 15h30 : Faire collectif – urbanisation et citoyenneté – Naître dans la ville – justice sociale : impunité des cols blancs – Quelles cultures à Marseille ? – Migrations et citoyenneté
Toute la journée ateliers, plateaux médias, animation pour les enfants, stands.

— Le Forum des Habitants de la Méditerranée :
• 10h00 : Le Droit à la ville : le défi cosmopolite à l’épreuve de la Méditerranée : La Carte d’Identité Mondiale
• 13h30 : Construction interactive de la Mappemonde des habitants de la Méditerranée
• 15h30 : R-existences et alternatives des habitants des villes côtières de la Méditerranée aux industries de mort : Gabès, Taranto, Marseille
A 19h00 au Panier, avec le Réseau 15.38 liberté d’expression et liberté de circulation en Méditerranée au Lorette.
A 20h00 aux Halles Delacroix soirée-débat autour du film Système G avec Cesare Mattina et Pierre Godard. Clientélisme et Marseille.
A 22h00 au Funiculaire (17 rue Poggioli) pour une soirée festive avec DJ Buddha

Le dimanche 23 juin à la Fac Saint Charles
9h30 : Forum solidarité et accueil
• Conférence gesticulée
• Atelier : Les biens communs
• Atelier : Mobilisations citoyennes et outils numériques
Forum des Habitants de la Méditerranée : Le Pacte de Marseille pour le droit au logement, à la terre et à la ville pour une Méditerranée cosmopolite
11h00 : Déclaration des États Généraux
12h30 au MUCEM : Pique-nique partagé à 12h30 au MUCEM pour une Méditerranée vivante, accueillante et populaire
L’APPEL
A l’image de ses forts dont les meurtrières sont tournées vers la ville, contre son peuple, les 50 dernières années de gestion municipale ont été menées contre les intérêts des habitant-es de notre ville. Les maires successifs ont administré Marseille par le clientélisme, le népotisme et les intérêts de lobbys économiques. Hélas, il en va de même avec une métropole qui reconduit ce système.
Cette gestion a aujourd’hui des conséquences désastreuses dans presque tous les secteurs et les domaines de la vie quotidienne des Marseillais-es. Ces quelques exemples sont révélateurs :

- #PolitiqueduLogementetdelUrbanisme qui fracture la ville en deux, en opposant ses habitant-es et en abandonnant les quartiers populaires aux marchands de sommeil et aux promoteurs immobiliers sans scrupules. Le résultat, c’est une ville en péril, où la vétusté, l’insalubrité et l’insécurité dans les bâtiments règnent dans presque tous les quartiers et qui détruit la mixité sociale en excluant les plus pauvres des quartiers qu’ils "requalifient".

- #PolitiquedÉducation dénoncée depuis de nombreuses années par les usager-ères. Certaines des 446 écoles, sont de véritables taudis : bâtiments vétustes, trop petits et non entretenus, avec de l’amiante, voire même insalubre en présence de nuisibles (rats, punaises de lit, puces). Les conditions d’accueil quotidien des enfants de Marseille sont déplorables, avec un manque de moyens techniques et de personnel (encadrement du temps de cantine). Avec le dédoublement des CP et CE1 en réseau d’éducation prioritaire, il est préféré des aménagements temporaires. C’est (encore) aux grands groupes du BTP que la ville veut offrir la rénovation des écoles en leur confiant la reconstruction de 34 établissements dont tous les administré-es deviendraient indirectement locataires, contrat qui engloutirait le budget d’entretien des 412 écoles restantes pendant 25 ans !

- #PolitiquedelaPetiteEnfance : Marseille reste également très en retard. Ce sont encore plus de 3 000 places en crèche qui manquent sur le territoire, avec des critères d’attribution des places pour le moins opaques, ce qui accentue les inégalités sociales et précarise d’autant plus les femmes, encore majoritairement en charge des tâches domestiques et éducatives.

- #PolitiquedesTransports qui se résume au tout voiture, en assignant à résidence les plus pauvres et les plus jeunes dans les cités périphériques. Le cynisme va jusqu’à interrompre les services de bus urbain à 20h30 ou superposer les lignes de tram et de métro en laissant de côté les quartiers Nord. Pour embouteiller le tout, l’agglomération marseillaise, comme l’ensemble de la région, dispose d’une desserte ferroviaire locale et régionale des plus aléatoires. La circulation des vélos reste dangereuse.

  1. PolitiquesdelaVoiriePropretéetGestiondesDéchets qui font la réputation scabreuse de la ville dans tout le pays. Les élus n’ont de cesse de mettre en accusation les Marseillais-es pour leur « incivilité » et ainsi passer sous silence leur incurie et cacher d’hasardeux marchés publics passés dans le département.

- #PolitiquedesSports qui privilégie le spectacle, dans le cadre d’accord avec les grands groupes financiers et/ou marchands quand les piscines ferment les unes après les autres. L’apprentissage de la natation pour les enfants est quasi impossible, quand bien même elle est obligatoire à l’école primaire. Leur fermeture pendant les vacances scolaires et les week-ends ne permettent pas une utilisation compatible avec les disponibilités des travailleurs-euses et des familles.

- #PolitiqueCulturelle qui contribue à la disparition ou la fragilisation de trop d’initiatives et de talent des nombreux artistes ou structures indépendantes, par un jeu de concentration des lieux de création et des financements. Elle privilégie les "évènements-vitrines" au nom du rayonnement de la Ville et favorise l’expansion de salles appartenant à des groupes bancaires ou immobiliers. Elle donne à voir une incapacité à rattraper un retard énorme en matière de lecture publique, un plan de développement des bibliothèques qui n’arrive pas à se mettre en place et commence par la fermeture de 2 bibliothèques de quartier.

- #PolitiquedAccueil qui est en réalité une politique économique destinée aux touristes, croisiéristes et aux classes moyennes supérieures, faisant fi des réfugié-es et des migrant-es, enfants comme adultes qui meurent en Méditerranée ou qui dorment à la rue, dans des bidonvilles ou en squat. Les étranger-ères qui vivent dans notre ville, y paient leurs impôts, n’ont pas le droit de vote et ne sont donc pas des citoyen-nes à part entière aux yeux des élus.

Ces #politiquespubliques discriminantes ont pour conséquence l’aggravation des inégalités socio-économiques et de genre. La ville est au bord de la rupture. La lente disqualification des quartiers populaires et la relégation de ces populations rendent Marseille invivable ! Les femmes subissent davantage la précarité (la moitié des mères célibataires à Marseille se situent en dessous du seuil de pauvreté).

À CELA S’AJOUTE DEUX GRANDES ABSENTES :

- La réponse aux #DéfisÉcologiques et àl’#UrgenceClimatiqueÉcologiqueetBiodiversité : des espaces verts rares et non entretenus, la transformation d’une partie du parc Longchamp en parking, le peu d’engouement pour l’agriculture urbaine qui pourrait nourrir les Marseillaises en local, une indifférence manifeste à la sauvegarde des richesses naturelles de Marseille et une ville qui étouffe sous les déchets, les gaz de voitures et la chaleur, la pollution occasionnée par les bateaux de tourisme.

- La #ParticipationdesHabitants à la #VieDémocratique se réduit à des mascarades là où elle est imposée par la loi, sinon elle se résume à une discussion de salon avec des conseils d’intérêts de quartiers, laissés pour la très grande majorité aux mains de personnes peu représentatives. Les collectifs d’habitant-es qui se battent pour leur quartier sont ignoré-es ou méprisé-es.
Le 5 Novembre 2018, cette gestion municipale a eu des conséquences meurtrières car 8 de nos concitoyens ont perdu la vie sous les gravats des murs des immeubles qui s’effondraient sur eux.
6 mois après, près de 3 000 personnes sont délogées à cause d’une grave insuffisance des politiques publiques, force est de constater que les habitant-es de Marseille doivent, au-delà du réquisitoire ou d’une sanction dans les urnes électorales, prendre leur destin en main.

C’est pour cela que des collectifs d’habitant-es de quartier, des associations de défenses citoyennes, des organisations humanitaires ou caritatives non-gouvernementales, des syndicats proposent l’organisation des #ÉTATSGÉNÉRAUXDEMARSEILLE les 22 et 23 juin 2019 autour de 3 grands axes :

- #LEDROITÀLAVILLE : comment faire une ville pour ses habitant-es ;
- #MARSEILLEENMÉDITERRANÉE : ouvrir la ville à tous et toutes ;
- #LESCITOYENSAUCŒURDELAVILLE : action, veille et contrôle des politiques.

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