Une tribune pour les luttes

Assemblée Générale de Mille Bâbords du 27 avril 2017

Rapport moral et d’orientation

Ou en sommes nous ?
Nous réaffirmons ici avec vous, l’importance fondamentale de l’AG qui contient la nécessité d’une écoute de ceux et celles qui font concrètement vivre MB et pose le socle de la légitimité de notre activité : l’ensemble des adhérentEs réunis en assemblée.

Un regard rapide et rétrospectif des AG des années précédentes fait apparaître une certaine constante. L’interrogation, le doute sur la position "juste", l’indétermination dans les limites de nos principes, le doute aussi la pérennité et la pertinence d’un projet "sur le fil du rasoir".

Mais enfin qu’y a t il de nouveau ?
En effet nous savons que le temps n’est pas un long fleuve tranquille mais un développement historique qui progresse parfois par son mauvais coté. Le consensus de facto sur lequel se fondait MB a été brisé.

L’idée initiale de MB qui traverse le projet est l’hypothèse d’une interaction positive basé sur la possibilité d’un "faire ensemble", d’une démarche unitaire qui dépasse au moins momentanément les divergences, ou chaque composante "joue le jeu" pour permettre une avancée contre l’ennemi commun. Quelques initiatives qui ont été accueilli par MB ont répondu à ce principe. citons entre autre : l’ACP, le collectif contre la fermeture des CAF, le collectif Mamba, 13 en lutte, la legal team ...

Et puis, est apparu un nouveau comportement "militant" qui fort de leur certitudes - évidentes pour eux elles mêmes - désigne comme ennemi d’autres militantEs n’ayant pas les mêmes choix stratégiques ou tactiques dans la lutte contre la ou les dominations poussant leur logique jusqu’à l’insulte et la violence ciblée, personnalisée, individualisée et in fine à l’empêchement d’un débat qui doit être toujours possible dans le cadre de MB.

La dernière AG extraordinaire de MB a conforter le principe d’une légitimité à permettre l’exercice théorique - par l’écrit ou la parole - de la critique même très contreversée. La polémique doit pouvoir s’exprimer. Tout est discutable et peut être discuté. Il n’y a pas de crime de la pensée.

Malgré ces quelques récentes turbulences et le départ regrettable de quelques membres de l’équipe, tous les éléments concrets sont là pour que le projet continue son développement. Les adhérentEs individuels ou assos nous soutiennent en premier lieu par leur cotisation ou par leur participation financières dans les moments difficiles, les groupes militants alimentent le site par leur annonces, les lecteurs du site le visitent quotidiennement, les rédacteurs proposent leurs articles ou leur commentaires, ...

Les constats émergeant sont encore là : manque d’interaction entre les composantes, les acteurs, groupes ou individus, les positions mais aussi d’un point de vue opérationnel manque de "bras et de têtes" dans l’équipe des membres actifs, manque d’investissement à long terme, difficulté à "penser" à deux niveaux celui des positions particulières de chacun ou d’un groupe particulier et celui de la "gestion" d’un lieu pluraliste. Maintenir le pluralisme des positions, l’acceptation de l’interaction directe ou indirecte, en co-présence ou pas.

Une fois de plus, nous nous interrogeons. Nous sommes et serons encore résolument du coté du problème et pas des solutions. Nous préférons la pluralité voire les dissonances plutôt que la conformité à l’idéologie diffuse d’un milieu militant qui est constamment travaillé par les échecs, la confusion et le manque d’unité qui en est la cause et la conséquence.

L’esprit critique contre les fausses évidences
Le projet de MB s’adresse aux militantEs plus aux militantes qu’à leur organisation, car se sont eux elles qui peuvent plus facilement "bouger" ou faire "bouger", qui peuvent réfléchir et changer un peu ou beaucoup d’avis ou de position. Il se veut être un lieu de distanciation toujours possible pour l’analyse de la "question sociale", l’intervention dans et par les luttes.

Ni pour ni contre bien au contraire !
Ceux et celles qui font vivre MB ont des positions idéologiques ou théoriques bien tranchées mais d’autres pas mais avant tous toutes acceptent d’être en débat, directement ou indirectement.

Les moyens
Ils sont là ; le site, le local, la lettre hebdomadaire, la médiathèque. Autant d’outils à disposition qu’il faut entretenir et développer. Encore faut il dégager une perspective, se donner plus qu’une finalité mais des objectifs en terme de mandat.

Le mandatement : qui fait quoi

Le CA
L’AG mandate un CA collégial - aussi nombreux que possible en fonction des engagements de chacunE dans la durée - qui à son tour mandate des membres actifs et des commissions répondant à chaque moment de l’activité globale. Le principe de la rotation des taches nous obligent à renouveler régulièrement "l’équipe".

L’équipe
Le nom d’équipe qui n’est pas défini statutairement est apparu assez spontanément il y a une dizaine d’années en entérinant la nécessité de réunir les membres actifs toutes les semaines et prendre régulièrement des décision rapides afin de ne pas attendre la tenue du CA mensuel. Le CA peut toujours être un lieu décisionnel pour résoudre des questions restant en suspend.

Les commissions
Elles sont aussi mandatées par le CA parmi les membres actifs et sont créées en fonction des divers axes de l’activité. Si une seule commission apparaît formellement - la commission bibliothèque - toute activité particulière s’intégrant dans l’activité globale peut s’exercer en tant que commission réunissant au moins deux membres actifs.

Les modalités de décision
Nous déclarions en 2014 : "La publication des articles et l’adhésion des associations nous amènent à nous interroger chaque fois sur la position à adopter : publier ou pas tel ou tel article, le publier avec en regard des positions critiques, s’associer ou pas avec telle ou telle asso, orga, mettre à disposition la salle pour les réunions de tel ou tel groupe, etc. C’est un ensemble de décisions que nous prenons sur la base d’un consensus entre les membres du Collège."
Depuis quelques mois nous avons déjà entériné le fait de prendre des décisions non plus au consensus - mais à la majorité des membres actifs. Nous sommes conscients que cela est un pis aller mais qu’il est parfois un moyen de sortir d’une situation inextricable. Si nous ne voulons pas prendre des décisions à l"emporte pièce il faudrait dans ce sens affiner et définir plus précisément ces modalités de décision.

Quelques implications au niveau statutaire ou règlementaire
L’ag est le lieu de modification, d’ajustement de notre cadre d’activité. Définir sur la base d’un changement de fait les "nouvelles" entités - équipe, commission - et les modalités de prise de décision majoritaire quand elles sont nécessaires.

Hic et nunc
Loin d’être un formalisme inutile, la formalisation d’un cadre ajusté au plus près de l’activité commune permettra aussi la qualité des relations entre les membres actifs et entre leurs mandants. Rien ne se fait sans un peu d’enthousiasme collectif. A nous d’en créer les conditions.

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