Chers amis,

Evènement réconfortant cette semaine, SOS Méditerranée associée à Médecins Sans Frontières reprend la mer avec un nouveau bateau, l’Ocean viking, pour secourir les migrants en perdition dans les eaux où l’Aquarius naviguait encore il y a un peu plus d’un an.

Une question tout de même : La France acceptera-t-elle d’accueillir les rescapés secourus ?

Hélas les autres nouvelles des semaines passées sont bien plus sombres pour ce qui concerne la situation des migrants de par le monde  : frontières mexicaines militarisées au Sud comme au Nord, Etats-Unis où 350 enfants sont enfermés, dont certains depuis plusieurs semaines, dans des camps dont la capacité d’accueil ne devait initialement pas dépasser 104 adultes ; Turquie où l’on observe une recrudescence des expulsions ; Balkans avec la situation désespérée de 10 000 personnes bloquées depuis des mois en Bosnie-Herzégovine ; Afghanistan, Birmanie, Irak, Soudan, Syrie...

Le HCR a recensé un total de 74,8 millions de personnes déplacées durant l’année 2018 en comptant les 4 millions de vénézuéliens contraints à l’exil, c’est le record, un détestable record, depuis la création de cette institution en 1950 !

Il n’y pas non plus d’éclaircie plus près de chez nous, ainsi par exemple le Conseil Constitutionnel vient de déclarer le fichage biométrique des mineurs isolés conforme à la Constitution, entérinant ainsi un système qui fait primer la lutte contre l’immigration irrégulière sur la protection de l’enfance comme l’a déclaré un collectif d’une vingtaine d’associations comprenant notamment la Cimade, l’Entraide Protestante, la Fasti, le Gisti, la Ldh et le Secours Catholique.

Et puis, sans malheureusement épuiser la liste des faits contraires aux droits fondamentaux qui frappent actuellement les migrants, la situation est alarmante dans les centres de rétention, particulièrement au Mesnil-Amelot en Métropole et à Mayotte en outre-mer avec - selon un autre collectif qui réunit à peu près les mêmes signataires que le précédent - “ des hommes et des femmes qui s’automutilent ou tentent de se suicider, d’autres qui se révoltent ou expriment leur désespoir à travers des lettres publiques, des grèves de la faim, des émeutes ou des tentatives d’incendie. Ces actes qui se multiplient à une fréquence inédite sont le résultat d’une politique inacceptable qui a conduit à une situation extrêmement alarmante “.

Rendez-vous pour témoigner samedi 10 août de 11h30 à midi, Place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençales.

Philippe Chouard, pour le groupe de coordination du Cercle de silence d’Aix-en-Provence