Une tribune pour les luttes

2006 : Robien organise l’asphyxie du service public d’éducation !

Baisse des postes au concours : demain, tous précaires ?

Article mis en ligne le mardi 3 janvier 2006

Le Ministère de l’Education Nationale a indiqué fin décembre que 23.250 postes d’enseignants seront offerts aux concours en 2006. Dans le premier degré, 11.250 postes. En 2005, il y en avait eu 12.750. La baisse est donc de 13 %. Dans le second degré, 12.000 postes. En 2005, rappel : 16.800 postes, soit une baisse de 29 %. C’est 4.800 emplois qui ne sont pas créés. La forte baisse des postes d’Education Physique et Sportive laisse entrevoir la privatisation future de pans entiers de l’Education Nationale : demain, dans les zones riches, ce seront des intervenants extérieurs qui assureront les enseignements exclus du "socle commun" : musique, arts plastiques, sport, langues autres que "l’anglais commercial", etc. Et dans les zones populaires, les enfants resteront le plus ignorants possible. La scandaleuse décentralisation des TOS sonne déjà le glas d’une égalité républicaine qui n’a jamais été totalement réalisée.

Pourquoi cette baisse des postes ?

Bien sûr, à cause de la scélérate contre-réforme Fillon sur les retraites imposée en 2003. Les collègues en fin de carrière sont obligés de travailler plusieurs années supplémentaires pour toucher une retraite décente (et à l’autre bout de la chaîne, leurs enfants sont contraints au chômage). Selon le Ministère "Alors que les prévisions de départs en retraite étaient d’environ 48.200 enseignants du second degré pour les rentrées 2003, 2004 et 2005, ce sont en fait seulement 42.168 départs qui ont été enregistrés au cours de cette période". Mais aussi, parce que la droite (comme hier, la gauche plurielle) croit faire des économies en détruisant tout le secteur public, sans réfléchir aux conséquences dramatiques et à leur coût social démultiplié. Une école publique moins efficace, c’est davantage de chômage, d’exclusion, de misère, de désintégration sociale, de violence, de souffrance à prendre en charge à l’avenir.

L’emploi précaire explose, le nombre d’allocataires du RMI explose, les travailleurs pauvres sont de plus en plus nombreux et les fonctionnaires sont donc une espèce devenue, par essence, subversive, car la mode est à la casse des statuts, des droits, des garanties collectives et des conquêtes sociales. Le fonctionnaire devient une espèce nuisible, car il incarne une vision du travail qui ne cadre pas avec celle du Medef. Dans ce contexte de casse sociale généralisée, de compression budgétaire, de pénurie de titulaires et de précarisation du personnel, la "relance des ZEP" est un mensonge démagogique de plus. Une fois encore, la réalité des chiffres contredit absolument les belles paroles des professionnels de la politique. En 2006, Sud Education continuera à se mettre aux services de toutes celles et tout ceux qui luttent pour une autre école et pour une autre société.

Communiqué de presse du syndicat Sud Education ARL en date du 30 décembre 2005.

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