Théâtre de la Mer, 53 rue de la Joliette, 13002
Théâtre de la Mer, 53 rue de la Joliette, 13002
Spectacle programmé dans le cadre des 26ème Journées Nationales des Prisons
Lecture / à partir de 14 ans (55 mn)
Texte et jeu : Brigitte BRAMI – Photo de couverture : Laure CHAMINAS
L’écriture de Brigitte Brami est singulière parce que limpide et exigeante, née d’une pensée complexe, travaillée et riche en fulgurances. Elle fait écho a celle des poètes incarcérés dans la longue tradition qui va de François Villon à Jean Genet, en passant par Verlaine et Albertine Sarrazin. L’histoire de Thérèse et de Sana sont vraies, l’auteure en a fait plus que l’expérience, elle en a fait l’anamnèse, c’est-à-dire la levée de l’oubli.
J’ai tenu à tricoter avec mes souvenirs marseillais. Les deux textes qui suivent, laissés intacts et dans leur intégralité, ont été écrits alors que j’étais emprisonnée. Ils décrivent deux détenues que jai connues à la même période lors de mon incarcération en 2013-2014 à Fleury-Mérogis, dans le 91.
Thérèse a vécu son corps comme entièrement aliéné à la cour de promenade, à sa cellule, au petit espace des parloirs, aux contingences. Elle en est morte. Tandis que Sana a déréalisé et réinventé son corps, elle a ainsi agrandi la cour de promenade, sa cellule, le petit espace des parloirs, et les contingences, elle a survécu. Tout corps est imaginaire, quand il est enfermé, quand il jouit, quand il meurt. Et surtout quand il se regarde dans le miroir.
J’ai dû quitter la ville sans corps – Paris – et rejoindre la ville organique – Marseille – pour enfin accepter que mes écrits, Thérèse est décédée et Sana ou le Corps incarcéré deux fois, soient incarnés par deux lectrices dans le cadre d’Une semaine, un auteur, consacrée à mon travail et organisée par Peuple et culture Marseille sur la langue des minoré(e)s.