Une tribune pour les luttes

Après la journée d’action du 17 décembre

Devant le sabotage des directions syndicales, mener la lutte sur des bases de classe !

LE PROLÉTAIRE • Parti Communiste International

Article mis en ligne le dimanche 22 décembre 2019

La journée d’action du 17 décembre a été un succès indéniable. Tandis que la grève dans les transports (SNCF, RATP,...) continuait, elle a été marquée par un renouveau de la mobilisation dans la rue (deux fois plus de manifestants que le 10/12) et des grèves, notamment dans les établissements scolaires. Ce jour le mouvement de grève a touché les raffineries et d’autres secteurs, tandis que les sidérurgistes d’Arcelor Mittal étaient en grève depuis le 5. De Nombreux piquets de grève ont été mis en place dans les dépôts de bus de la région parisienne malgré les interventions policières pour les débloquer. La grève touchait aussi les raffineries et on avait un blocage de nombreux ports, etc.

Le gouvernement était en difficulté avec l’affaire Delevoye : après les révélations sur la dissimulation de certains revenus, le ministre chargé de faire avaler aux prolétaires la dégradation de leurs futures pensions de retraite, était contraint de démissionner ; la CFDT et d’autres syndicats ultra-collaborationnistes qui soutenaient jusqu’ici le projet gouvernemental, étaient obligés de s’y opposer – sans aucun doute pour ne pas être désavoués par leur base.

C’était le moment de généraliser et accentuer la mobilisation et le mouvement de grève, comme les syndicats l’avaient d’ailleurs claironné (on va « durcir » le mouvement, prétendaient-ils !). Résultat : l’Intersyndicale réunie le soir même décida de... ne rien décider : « ce n’était pas complètement mûr pour fixer une nouvelle date de mobilisation nationale dès ce soir » selon la FSU. Les travailleurs furent priés de se rabattre sur des initiatives locales – qui, inévitablement ont été peu suivies ; au moment où les prolétaires ont un besoin pressant de centraliser et d’unifier leur combat, l’Intersyndicale tendait à l’émietter en attendant... quoi ? Les cheminots en grève depuis plus de 10 jours ne peuvent pas attendre éternellement que les directions syndicales jugent que la situation est mûre !

Mais il s’agit en réalité de sabotage pur et simple ! Les directions syndicales sont trop pressées de continuer comme d’habitude la comédie des négociations avec le gouvernement, pour songer à organiser une lutte véritable. « Sans réponse du gouvernement dans les heures qui viennent », les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires « décideront des suites nécessaires au-delà du mois de décembre » ! (communiqué de l’Intersyndicale). Difficile de se moquer plus ouvertement des travailleurs en grève à qui on dit : attendez encore le mois prochain (9 janvier). Des grévistes ont répondu aussitôt : si les directions syndicales partent en vacances, nous, on continue la lutte !

Tous ces appareils syndicaux sont des défenseurs de l’ordre établi : ils ne veulent surtout pas d’une généralisation du mouvement qui risquerait de devenir dangereux pour le bon fonctionnement du capitalisme, menaçant la paix sociale et la collaboration avec les ennemis de classe des prolétaires – qu’ils considèrent comme des « partenaires ». L’Intersyndicale mise donc sur l’épuisement des grévistes tandis que les directions de l’UNSA-Ferroviaire et de la CFDT à la demande du gouvernement appellent ouvertement à une « trêve de Noêl » pour casser le mouvement.

Pas d’illusions ! Ces professionnels du « dialogue social » avec les patrons et l’État bourgeois, ne seront jamais des défenseurs véritables des intérêts de classe des prolétaires.

Contre ce sabotage, ouvert ou non, d’appareils syndicaux complètement intégrés dans le réseau bourgeois de maintien de l’ordre social, le salut réside uniquement dans l’organisation de la lutte sur des bases de classe. Déjà en de nombreux endroits des comités de grève se sont constitués pour diriger le combat, des assemblées générales « interprofessionnelles » se tiennent pour étendre et unifier le mouvement par-dessus les différences de métier et de corporation, des piquets de grève effectifs sont mis en place, et des appels à des journées nationales de mobilisation sont lancés par les grévistes pour contourner le blocage des appareils. Ces initiatives sont encore limitées, mais elles indiquent la voie à suivre pour les travailleurs dans la lutte en cours et dans les luttes à venir contre toutes les attaques bourgeoises.

Organisation et lutte sur des bases de classe indépendamment et contre toute influence bourgeoise et collaborationniste !

Retrait de la réforme des retraites et de toutes les
mesures gouvernementales anti-ouvrières !

Salaire intégral aux chômeurs et aux retraités !

Revalorisation immédiate des salaires et de tous les minima sociaux !

Régularisation des travailleurs sans-papiers et des migrants !

Solidarité avec les victimes de la répression policière !

Pas de trêve dans la lutte de classe anticapitaliste !

Le 21/12/19 - supplément au Prolétaire n° 534

P.-S.

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