Une tribune pour les luttes

Manifestons le 26 janvier à 18 h à Aix

Pierre-Gilles de Gennes contre Iter (extrait d’une interview)

suivi de l’appel à faire signer aux associations

Article mis en ligne le vendredi 13 janvier 2006

Note de Médiane :
Déjà d’innombrables et éminents scientifiques de par le monde ont dénoncé la très dangereuse et très onéreuse mystification Iter. Aujourd’hui, un 2ème Nobel de physique, Pierre-Gilles de Gennes, les rejoint en déclarant, entre autres, « Un réacteur de fusion, c’est à la fois Superphénix et La Hague au même endroit ». Iter est bien une dangereuse et coûteuse calamité, une « hérésie ». Alors plus de doute : TOUS à AIX le 26 janvier 06 pour la grande manifestation « STOP Iter », signez l’appel joint et faîtes suivre.


Article paru dans Les Echos - Jeudi 12 janvier 2006
propos recueillis par Chantal Houzelle

Recherche : le cri d’alarme d’un prix Nobel

Extraits :

Je trouve que l’on consacre beaucoup trop d’argent à des actions qui n’en valent pas la peine. Exemple, la fusion nucléaire. Les gouvernements européens, de même que Bruxelles, se sont rués sur le réacteur expérimental Iter [NDLR : il sera implanté dans le sud de la France, à Cadarache] sans avoir mené aucune réflexion sérieuse sur l’impact possible de ce gigantesque projet. Quoique grand défenseur des grosses machines communautaires il y a trente ans, et ancien ingénieur du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), je n’y crois malheureusement plus, même si j’ai connu les débuts enthousiastes de la fusion dans les années 1960.

Pourquoi ? Un réacteur de fusion, c’est à la fois Superphénix et La Hague au même endroit. Si, avec Superphénix [NDLR : un prototype de surgénérateur, dont l’arrêt a été décidé en 1997], on a réussi à gérer un réacteur à neutrons rapides, ce serait difficile à reproduire sur 100 réacteurs en France - ce qu’exigeraient les besoins électriques nationaux -, car ces installations réclament les meilleurs techniciens pour obtenir un résultat très raffiné dans des conditions de sécurité optimales. Et ce serait littéralement impossible dans le tiers monde.

Sans compter qu’il faudrait reconstruire une usine du type de La Hague autour de chaque réacteur pour pouvoir traiter sur site les matières fissibles extrêmement chaudes, qu’on n’a pas le droit de transporter par voie routière ou ferroviaire. Vous vous rendez compte de l’ampleur d’un tel projet !

Avez-vous d’autres réticences vis-à-vis du réacteur expérimental Iter ?

Oui. L’une repose sur le fait qu’avant de construire un réacteur chimique de 5 tonnes, on doit avoir entièrement compris le fonctionnement d’un réacteur de 500 litres et avoir évalué tous les risques qu’il recèle. Or ce n’est absolument pas comme cela que l’on procède avec le réacteur expérimental Iter. Pourtant, on n’est pas capable d’expliquer totalement l’instabilité des plasmas ni les fuites thermiques des systèmes actuels. On se lance donc dans quelque chose qui, du point de vue d’un ingénieur en génie chimique, est une hérésie.

Et puis, j’aurais une dernière objection. Connaissant assez bien les métaux supraconducteurs, je sais qu’ils sont extraordinairement fragiles. Alors, croire que des bobinages supraconducteurs servant à confiner le plasma, soumis à des flux de neutrons rapides comparables à une bombe H, auront la capacité de résister pendant toute la durée de vie d’un tel réacteur (dix à vingt ans), me paraît fou. Le projet Iter a été soutenu par Bruxelles pour des raisons d’image politique, et je trouve que c’est une faute.


Toutes les organisations sont invitée à signer l’appel à la manifestation ci-dessous en envoyant un Mail à

a.mediane chez free.fr

et stephane.lhomme chez sortirdunucleaire.fr

Et tou-te-s les citoyen-ne-s sont invité-e-s à réserver d’ores et déjà le 26 janvier 2006 dans leurs agenda.

Réseau "Sortir du nucléaire" (Fédération de 722 associations)

et Association Médiane

Jeudi 26 janvier 2006

18h à Aix en Provence

(lieu précisé ultérieurement)

A l’occasion de l’ouverture de "Débat public " sur la construction d’ITER

Manifestation antinucléaire

contre le réacteur ITER

pour une autre politique énergétique

pour le respect de la Démocratie

Une fois de plus en France, le nucléaire bafoue la démocratie : le "débat" public est organisé APRES que toutes les décisions aient été prises !

La loi prévoit l’organisation d’un Débat public pour tout projet de grande taille - et donc pour ITER - afin d’éclairer les décideurs sur l’opportunité de réaliser ou non le projet en question. Cette procédure ne relève cependant pas de la "démocratie participative" dans la mesure où les citoyens ne sont aucunement associés à la prise de décision.

Cependant, le principe du "débat public" est une petite avancée permettant l’expression des citoyens et associations. Hélas, concernant ITER, c’est AVANT le "débat public" que la France a d’ores et déjà arrêté la décision de construction et négocié tous les détails avec ses partenaires étrangers comme les USA, la Russie, la Chine, etc., tout aussi reconnus pour leurs pratiques "démocratiques" !

Il est à noter que la "France nucléaire" réalise le même coup de force concernant le projet de réacteur EPR dont la construction (à Flamanville, dans la Manche) a été adoptée le 13 juillet 2005 par les parlementaires, le "débat public" étant organisé APRES : de novembre 2005 à février 2006 ! Ce n’est pas la Commission nationale du débat public que nous dénonçons : comme tous les citoyens, elles est bafouée par le pouvoir français et le lobby nucléaire.

Sur le fond : ITER est un projet de recherche visant à maintenir une réaction de fusion nucléaire pendant... 400 secondes ! ITER ne produira jamais d’électricité... mais en consommera par contre énormément.

Alors que la crise énergétique fait déjà rage, on nous impose des investissements pharaoniques dans la fusion nucléaire sans que personne ne puisse dire si cela permettra de produire un jour de l’électricité. Et si c’est le cas, ce sera au mieux dans un siècle ! Alors, changeons de politique énergétique.

Nous réclamons l’annulation de la construction d’ITER et le transfert des budgets vers :

- les économies d’énergie (chasse aux gaspillages)

- l’efficacité énergétique (consommer moins pour le même confort)

- les énergies renouvelables (la seule voie d’avenir)

Nous ne participerons pas à ce "débat", véritable parodie de démocratie, mais serons présents devant ses différentes étapes pour distribuer aux citoyens des documents leur disant la vérité sur ITER.

Premiers signataires (au 12 janvier) : Réseau "Sortir du nucléaire", Médiane, Les Alternatifs, Région Provence, Fédération Provençale du Partit Occitan, LCR, Arc Environnement 13790 Peynier, comité local Attac Pays salonais 13, etc

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