Une tribune pour les luttes

La lettre d’information du site "la voie du jaguar"

Cette lettre recense les nouveautés publiées depuis 14 jours

Article mis en ligne le dimanche 22 mars 2020

Nouveaux articles


** Stratégie d’autoconfinement de l’État et de l’économie **
par Louis - 21 mars 2020

La mise en place d’un confinement de la population (incroyablement
illisible par ailleurs) me semble une réponse, ou plutôt une tentative
de réponse, a-économique pour faire face à la faillite des marchés
dans l’incapacité d’aborder la problématique soulevée par l’émergence
de la crise "sanitaire" du coronavirus.

Il me semble que toutes les solutions alternatives à opposer au
confinement sont des solutions qui, au final, comptent sur les
mécanismes du marché et ses capacités industrielles pour gérer la
crise : toutes les solutions alternatives (masques, gels, tests,
médicaments, vaccins, etc.) supposent la continuité fonctionnelle
de la machine économique, alors qu’elle est justement prise en
défaut !

Le confinement est une tentative de réponse de l’État à l’impéritie
de l’économie face à la crise "sanitaire". Il ne fait pour moi
absolument aucun doute que si l’État avait pu mettre en scène et en
œuvre une solution technique de type généralisation des masques, des
tests, distribution massive de médicaments type chloroquine, etc.,
il n’aurait pas hésité une seule seconde. (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Strategie-d-autoconfinement-de-l-Etat-et-de-l-economie

** Face au coronavirus l’EZLN ferme les caracoles
et appelle à ne pas abandonner les luttes en cours **

par EZLN, SCI Moisés - 18 mars 2020

Considérant la menace réelle, prouvée scientifiquement, pour la vie
humaine que représente la contagion du Covid-19, aussi connu sous le
nom de "coronavirus" ;

Considérant l’irresponsabilité frivole et le manque de sérieux des
mauvais gouvernements et de la classe politique dans sa totalité, qui
utilisent un problème humanitaire pour s’attaquer mutuellement, au lieu
de prendre les mesures nécessaires pour affronter ce danger qui menace
la vie sans distinction de nationalité, sexe, race, langue, croyance
religieuse, militantisme politique, condition sociale et historique ;

Considérant le manque d’information véridique et appropriée sur
l’étendue et la gravité de la contagion, ainsi que l’absence d’un
véritable plan pour affronter la menace ;

Considérant l’engagement zapatiste dans notre lutte pour la vie ;

Nous avons décidé :

Premièrement, de décréter l’alerte rouge dans nos villages,
communautés et quartiers, et dans toutes les structures
organisationnelles zapatistes. (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Face-au-coronavirus-l-EZLN-ferme-les-caracoles-et-appelle-a-ne-pas-abandonner

** Coronavirus **
par Raoul Vaneigem - 18 mars 2020

Contester le danger du coronavirus relève à coup sûr de l’absurdité.
En revanche, n’est-il pas tout aussi absurde qu’une perturbation du
cours habituel des maladies fasse l’objet d’une pareille exploitation
émotionnelle et rameute cette incompétence arrogante qui bouta jadis
hors de France le nuage de Tchernobyl ? Certes, nous savons avec quelle
facilité le spectre de l’apocalypse sort de sa boîte pour s’emparer
du premier cataclysme venu, rafistoler l’imagerie du déluge universel
et enfoncer le soc de la culpabilité dans le sol stérile de Sodome
et Gomorrhe.

La malédiction divine secondait utilement le pouvoir. Du moins jusqu’au
tremblement de terre de Lisbonne en 1755, lorsque le marquis de Pombal,
ami de Voltaire, tire parti du séisme pour massacrer les jésuites,
reconstruire la ville selon ses conceptions et liquider allègrement
ses rivaux politiques à coups de procès "proto-staliniens". On ne fera
pas l’injure à Pombal, si odieux qu’il soit, de comparer son coup
d’éclat dictatorial aux misérables mesures que le totalitarisme
démocratique applique mondialement à l’épidémie de coronavirus.

Quel cynisme que d’imputer à la propagation du fléau la déplorable
insuffisance des moyens médicaux mis en œuvre ! Cela fait des décennies
que le bien public est mis à mal (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Coronavirus

** Notes anthropologiques (XLIX) **
par Georges Lapierre - 17 mars 2020

Traité sur l’apparence (IV)
Idéologie et cosmovision

Le pouvoir se conçoit comme l’exercice contraignant d’une volonté,
celle d’une minorité sur le plus grand nombre, en fin de compte,
sur la société ; l’État est la forme prise par cette séparation
à l’intérieur d’une société entre une classe sociale (que j’ai
définie comme la classe de la pensée) et la population saisie dans sa
dimension sociale, réduite le plus souvent à produire des biens (une
richesse) qui seront ensuite échangés par ceux qui se trouvent au centre
de l’activité sociale (les marchands). L’activité marchande a envahi
à un tel point notre vie qu’elle constitue la seule expérience que nous
ayons de l’échange. Le commerce de marchandises (le marché) en étant
l’unique expérience que nous avons de la vie sociale a profondément
modifié et modelé notre vision du monde. Déjà avec Karl Polanyi,
l’idée de l’échange n’avait plus qu’une seule signification,
celle d’échange marchand. De nos jours, pour les historiens et les
anthropologues (comme Testart), le mot échange n’a plus qu’un sens
unique. Les autres formes d’échange se trouvent à tel point
subordonnées à l’échange marchand qu’elles sont reléguées dans les
marges de la conscience pour y disparaître comme un bateau faisant
naufrage. La victoire du point de vue du marchand sur d’autres points
de vue ? La victoire du marché sur la société est totale. (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Notes-anthropologiques-XLIX

** Émergence de l’acratie dans la crise de 68 en Espagne **
par Miquel Amorós - 16 mars 2020

La période historique qui a émergé dans les années soixante a pris fin
depuis longtemps, cependant la société hédoniste, narcissique et
postmoderne qui s’est enracinée par la suite ne saurait s’expliquer
sans elle. Et, après plus de cinquante ans, on s’étonne encore de
l’impact et des effets dissolvants de certains événements circonscrits
aux universités. C’est parce que le mouvement étudiant des années
soixante a eu la vertu de démasquer et d’accentuer les contradictions
insurmontables qui minaient le régime de Franco. La dictature franquiste
avait créé autour d’elle un vide d’une telle ampleur que seule la
peur parvenait à le préserver. La disparition de cette crainte au
sein de la société civile et la tentative de combler ce vide par des
comportements plus libres et des institutions alternatives n’étaient
qu’une question de temps. La protestation spontanée qui commençait à
faire descendre les gens dans la rue, sans autre désir que celui de
mettre fin à la dictature, allait oser modeler des esquisses
d’auto-organisation comblant l’absence de médiation. Les premières
commissions ouvrières furent alors créées dans les usines entre 1957
et 1963, en marge du syndicat vertical la CNS ; puis en 1964 le vaste
mouvement assembléiste contre le SEU (syndicat officiel des étudiants)
se déclencha. (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Emergence-de-l-acratie-dans-la-crise-de-68-en-Espagne

** Entretien avec Caitlin Manning
Résistance aux parcs éoliens dans l’isthme de Tehuantepec **

par Alizé Lacoste Jeanson, Caitlin Manning - 15 mars 2020

Les immenses agglomérations de parcs éoliens dans l’isthme de
Tehuantepec sont un exemple édifiant de la destruction que les
technologies dites "vertes" impliquent lorsqu’elles sont mises en
place par des entreprises qui cherchent à faire du profit, aidées
par les gouvernements qui offrent à leurs copains capitalistes toutes
sortes d’arrangements et trompent les populations locales avec des
mensonges et des fausses promesses — le plus gros mensonge reposant
sur l’idée que ces projets sont dans leur intérêt, et vont leur
permettre d’accéder à une utopique modernité capitaliste. Comme le
dit Bettina Cruz dans la vidéo, la promesse que le développement
est à destination des populations locales est un grand mythe.

Les parcs éoliens de l’Isthme recouvrent des dizaines de milliers
d’hectares sur ce qui fut un temps des petits terrains agricoles que
les communautés indigènes ont occupés et organisés de manière soutenable
pendant des milliers d’années. Ils font pousser du maïs, des légumes,
cueillent des plantes médicinales, chassent du petit gibier et font de
l’élevage bovin à petite échelle. Ce mode de vie a été gravement mis
à mal par les parcs éoliens. (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Entretien-avec-Caitlin-Manning-Resistance-aux-parcs-eoliens-dans-l-isthme-de

** Sous la montagne, les braises **
par Petul - 9 mars 2020

En vingt-quatre heures, ces images ont frappé le monde de stupeur.
Le 1er janvier 1994, dans le sud-est du Mexique, pays réputé pour sa
(toute relative) stabilité, des milliers de combattants indigènes
réalisent une action à faire pâlir de jalousie toutes les guérillas
latino-américaines : l’occupation de cinq villes de l’État du Chiapas
dont son centre touristique, San Cristóbal de Las Casas (80 000
habitants environ à l’époque). Plusieurs semaines de guerre civile vont
suivre avant l’établissement d’une fragile trêve. Mais les questions
qui hantent les esprits sont principalement que veut cette armée de
gueux ? Et surtout d’où sortent-ils ? De quelle nuit ?

Une des premières phrases de leur manifeste lu sur les stations radio
investies ou affiché sur les murs proclame : "Nous sommes le produit de
cinq cents années de lutte." Cette déclaration est signée EZLN (Armée
zapatiste de libération nationale) Front du Sud-Est, détail qui passera
un peu trop vite à la trappe, l’EZLN signant tout simplement EZLN au
bout de quelques jours.

S’il serait un peu vain et prétentieux d’affirmer que tout cela était
pourtant prévisible, nous nous contenterons d’examiner le processus qui
a amené à cette situation dans la dizaine d’années précédentes. Ou
comment les braises qui couvaient sous la montagne et la forêt ont
allumé l’incendie. (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Sous-la-montagne-les-braises


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