Une tribune pour les luttes

RISK.

Article mis en ligne le mercredi 25 mars 2020

Risk. 24 mars 2020.

Tout risquer ou tout manquer. Le choix entre sécurité et liberté est toujours en balance. Mais nous ne choisissons pas.
Dans Risk non plus. C’est le jeu. Tu attaques des territoires au plus avec trois armées. Avec 3 armées tu augmentes tes chances. Le hasard des dés te fait vainqueur ou perdant. Si les dés sont contraires, tu perds ton territoire : Lombardie ou Hubei, Morbihan ou Oise. A ce jeu, tous les pays se valent. Le plateau c’est le territoire que nous connaissons, le monde séparé par des territoires arbitraires, les frontières des colonisateurs. Mais très schématiquement, attention. L’Amérique du Sud, ce ne sont que quatre Etats. Les virus, eux, se sont toujours fichés des frontières humaines. Chaque corps est éprouvé. Les indiens avec la variole. Le typhus, la rougeole tout y passe.
L’idée dans Risk c’est que chaque état est égalitaire quelque soit sa taille, dans les combats que nous allons livrer. Aucune carte pour te dire que l’Italie détient la population la plus âgée d’Europe. Personne non plus pour rappeler le nombre de morts par assassinats au Mexique. 43 à Ayotzinapa, une goutte de sang dans cette guerre. Combien de morts en Iran ou en Chine dans les révoltes. Combien d’armées vertes ou blanches engagées pour massacrer une révolution en Syrie ? Infanterie. Cavalerie. Piétaille. Comme des anti-corps, chaque tour te donne droits à des armées. L’Ontario attaque l’Alberta. Objectif : terrasser les adversaires. Ou comme une maladie, conquérir un continent. Tu te demandes si les guerres ont cessé pendant le virus. Possible. Il met tout le monde d’accord. Ukraine ou Chine, on te trace par caméra avec lui. C’est évidemment pour le bien collectif. Comment en douter ? Qu’il y est 10 000 morts ou 100 000 cadavres dans le monde, l’Etat va l’emporter. Qui en douterait ?
« Ah non… les parties de Risk sont trop longues » me disait-on enfant. Elles ne le sont plus autant aujourd’hui.

Christophe Goby.

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