Une tribune pour les luttes

Culture et sociabilité

Editions des CSR

Article mis en ligne le samedi 9 mai 2020

Le mouvement ouvrier ne s’est pas construit par la lecture des « grands » penseurs socialistes. Il n’a pas attendu la création des partis de Gauche. Il émerge des profondeurs de sa propre sociabilité. Les syndicats sont issus des sociétés de secours mutuels, elles-mêmes issues d’espaces de vie culturelle des travailleurs, comme les guinguettes et les goguettes.

Contrairement aux croyances contemporaines et aux mythes de la Société des loisirs, nos anciens organisaient une vie sociale et culturelle bien plus riche que la nôtre. Même dans les campagnes les plus reculées, c’est cette sociabilité qui a construit une culture de classe faite de moments de convivialité quotidiens. Une culture de classe qui a permis au prolétariat de se constituer comme classe en soi et pour soi.

​Par exemple, les Bourses du Travail du début du siècle dernier, constituent un exemple abouti de cette culture ouvrière autonome, servant de tremplin à des offensives syndicales victorieuses. Leurs activités sportives, culturelles, éducatives … transmettaient aux travailleurs une joie de vivre, mais aussi une capacité à gérer leur existence collectivement, à s’intégrer à une Confédération toujours plus forte car ouverte à toute la classe et à toutes ses activités émancipatrices.

C’est cette contre-société prolétarienne qui a donné
la force de contester la société bourgeoise !

C’est cette vie sociale qui a permis
de remporter des conquêtes sociales !

C’est cette expérience socialiste qui donnait chair
à la construction du bien commun !


L’objectif de cette brochure est de décrire ce qu’a été cette contre-société pour nous permettre de la reconstruire dès maintenant. Il s’agit également de comprendre le processus qui l’a démantelé. Les attaques de la bourgeoisie furent certainement des facteurs secondaires. La déstabilisation fut surtout le fait de dérives internes. La division philosophique qui substitua l’appartenance affinitaire à la culture de classe. Le repli individualiste qui laissa le syndiqué isolé face à l’offensive du mode d’existence bourgeois. L’apparition du syndicalisme d’entreprise destiné à négocier le prix de son intégration aux entreprises et institutions capitalistes.

Cette culture affinitaire, individualiste et institutionnelle pollue le milieu militant depuis trop longtemps. Elle l’enferme dans les espaces de l’entre-soi, dans une atmosphère de pessimisme, dans une ambiance pesante et ennuyeuse. Elle lui retire toute capacité et toute expérience de vie sociale. Ce qui explique la grande difficulté des militants à s’adresser aux travailleurs et à les convaincre. Ce qui permet aussi de comprendre bien des peurs qui se cachent souvent derrière des discours très radicaux.

L’objectif de cette brochure consiste donc à se réapproprier le savoir-faire passé pour l’appliquer au plus vite sur le terrain. Sport ouvrier (FSGT), Tourisme social, colonies de vacances, concerts et bals populaires, conférences, théâtre ouvrier, MJC autogérées, restaurants et bistrots ouvriers, …

A nous de faire revivre les jours heureux !

Pour accéder au texte pdf complet : https://www.syndicaliste.com/culture-et-sociabilite

Contact : syndicalistes chez gmail.com

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