Une tribune pour les luttes

La lettre d’information du site "la voie du jaguar"

Cette lettre recense les nouveautés publiées depuis 14 jours

Article mis en ligne le mercredi 17 juin 2020

Nouveaux articles


** Structures minuscules **
par Yásnaya Elena Aguilar Gil - 14 juin 2020

Quel serait le niveau de mortalité du coronavirus dans un monde où il
n’existerait pas de macrostructures comme le capitalisme ?

De paroles attribuées à Démocrite, le biologiste français Jacques Monod
a tiré le titre principal de son extraordinaire livre "Le Hasard et la
Nécessité, essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne".
La citation complète attribuée au philosophe du sourire est la
suivante : "Tout ce qui existe est le fruit du hasard et de la
nécessité." Plutôt que de discuter la pertinence de cette citation dans
la situation actuelle, j’aimerais revenir sur les passages les plus
troublants du livre de Monod qui m’ont initiée à la passionnante
question de savoir si les virus sont ou non des êtres vivants. On sait
qu’il s’agit d’entités biologiques constituées de matériel génétique
qui infectent des cellules où se reproduisent de multiples copies de
ces entités. Les virus sont si petits que la plupart d’entre eux ne
peuvent pas être observés par les microscopes optiques courants. Ce
sont de minuscules structures qui transitent entre le monde de l’inerte
et celui du vivant. Au cours de l’histoire de l’humanité, et même avant
leur découverte, elles ont mis en crise et révélé le fonctionnement de
macrostructures d’une autre nature. Le nouveau coronavirus qui a
provoqué la pandémie du Covid-19 dans le monde montre la radiographie
d’une gigantesque structure socio-économique comme le capitalisme (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Structures-minuscules

** À propos du débat actuel sur les énergies renouvelables au Mexique
Nous ne voulions pas le dire, mais nous allons le dire :
"Nous vous l’avions dit" **

par Asamblea de Pueblos del Istmo - 12 juin 2020

Isthme de Tehuantepec, Oaxaca, Mexique, 25 mai 2020

Depuis deux semaines, la publication au "Journal officiel" par la
Secretaría de Energía de l’accord qui définit la politique de fiabilité,
de sécurité, de continuité et de qualité du système électrique national
a suscité une discussion ininterrompue au sujet des énergies
renouvelables ; ce document (qui mériterait une analyse plus approfondie
mais, en tout cas, ne résout aucun problème et ne bloque pas l’avancée
des énergies renouvelables au Mexique) dit en substance que dorénavant
la Secretaría de Energía prend le contrôle du Système électrique
national et que, conjointement avec la Commission de régulation de
l’énergie et la Commission fédérale de l’électricité, elle "prendra
en charge la transmission et la distribution" (elle ne le faisait pas
déjà ?) en appliquant une nouvelle réglementation — c’est ce qui fait
pleurer les grandes entreprises, car ce "nouvel ajustement implique
des conditions à satisfaire par les énergies renouvelables, notamment
les parcs éoliens et photovoltaïques", ainsi que le paiement d’impôts.

Plus rapides que Speedy Gónzales, les grands consortiums d’énergies
renouvelables ont obtenu un "amparo" contre cet accord ; il y a
quelques jours également, les gouverneurs de sept États se sont
concertés pour bloquer ce même accord, et tout le débat national et
international est en train de se convertir en un cirque politique et
médiatique de plus, entre ceux qui sont les plus forts, qui ont de
meilleurs arguments et qui se défendent le mieux, laissant de côté
l’analyse critique en profondeur de la situation (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/A-propos-du-debat-actuel-sur-les-energies-renouvelables-au-Mexique-Nous-ne

** Considérations sur les temps qui courent (IIIc) **
par Georges Lapierre - 11 juin 2020

Dans la première partie de ces considérations, j’ai eu l’occasion
d’aborder la question de la monnaie d’un point de vue général en
partant de l’idée que tout bien ayant une valeur d’échange peut être
utilisé comme monnaie à condition de présenter quelques
caractéristiques qui permettent de quantifier sa valeur en
l’augmentant ou en la diminuant jusqu’à obtenir une équivalence
avec le bien échangé (j’y reviendrai). J’avais surtout noté une idée
qui m’apparaissait pleine de promesses théoriques et qui m’apparaît
toujours particulièrement intéressante : la monnaie est avant tout
une tournure d’esprit. Recourir à une monnaie d’échange n’est pas
insignifiant comme nous pourrions le penser, cela signifie que les
protagonistes de l’échange ne cherchent pas à s’engager dans un jeu
de prestige et à donner à leur échange une quelconque publicité. Il
s’agit d’un échange qui se soustrait à une relation intersubjective,
la personne s’évapore ; son lien avec les autres, le lignage, le clan
ou le village n’existe plus ; le protagoniste ou les protagonistes de
l’échange ne se posent plus comme sujets ; ce qui constituait leur
humanité s’est dissous ; nous avons affaire à des individus engagés
dans un échange privé (sous-entendu de dimension sociale et publique).
En général, les peuples ont recours à cette forme d’échange dans un
troc avec un partenaire qu’ils ne connaissent pas et avec lequel ils
n’ont aucune relation sociale fixée par la coutume, ce partenaire leur
est, dans le sens le plus stricte du terme, étranger. (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Considerations-sur-les-temps-qui-courent-IIIc

** Solidarité avec les quatre inculpé·e·s de l’Amassada
le mercredi 10 juin à Rodez **

par L’Amassada - 9 juin 2020

Vendredi 5 juin, le tribunal de grande instance de Rodez nous a annoncé
le report du procès du 10 juin, en nous laissant, pour la date, un choix
dont la logique nous échappe : le 8 juillet 2020 ou le 2 juin 2021. On
vous laisse imaginer nos discussions pour prendre une décision !!!
Décision prise, nous allions envoyer un mail pour tenir au courant tous
nos soutiens. Notre réponse était due lundi mais, coup de théâtre, ce
mardi 9 juin au matin le juge annonce finalement à l’avocat que le
procès aura bien lieu demain… En ne nous laissant aucune possibilité de
report, même sans l’un de nos grands témoins, Christophe Bonneuil.

Nous vous avions invité·e·s à faire un jeu, car il était fort probable
que le procès se tienne à huis clos, et pour se retrouver en jouant ou
plutôt en déjouant les interdictions de rassemblement. Aujourd’hui,
nous décidons de ne pas maintenir le jeu. Nous voulons être ensemble
devant le tribunal, pour que pendant toute l’audience nos camarades
puissent nous entendre. Ce qui s’est passé le 2 juin devant le TGI à
Paris nous inspire. Nous voulons retenir ce que toutes les personnes
présentes ce jour-là en masse nous ont dit en faisant fi de
l’interdiction de se rassembler. Ça fait du bien, il est temps de
répondre.

Nous vous donnons donc rendez-vous mercredi 10 juin à partir de
13 h 30 sur le parvis du tribunal de Rodez.
- https://www.lavoiedujaguar.net/Solidarite-avec-les-quatre-inculpe-e-s-de-l-Amassada-le-mercredi-10-juin-a

** Considérations sur les temps qui courent (IIIb) **
par Georges Lapierre - 6 juin 2020

Le fil qui, de nos jours, lie la production à l’échange est perdu
chez ceux qui travaillent à la production d’un bien à échanger.
Ce fil n’est pas perdu pour tout le monde, il n’est pas perdu pour
les banquiers et ceux que l’on dit capitalistes qui ont investi de
l’argent dans la production d’une marchandise et qui comptent bien
le récupérer avec intérêt quand la marchandise entrera dans le vaste
circuit des échanges. Les ouvriers, eux, vont travailler pour un
salaire, pour un moment de l’argent, pour un moment dans le mouvement
de la pensée, pour un moment éphémère englouti dans le mouvement
général de l’argent ; le mouvement lui-même et son universalité leur
échappe et il ne les concerne pas, ils n’ont que le particulier de
l’argent, l’argent pauvre.

La production intensive, la création des usines, la révolution
industrielle, ce que l’on nomme encore avec plus de justesse la
domestication industrielle, aura marqué les esprits, celui de Karl Marx
ou celui de Karl Polanyi et celui de bien d’autres théoriciens du
marché, comme si l’activité marchande et ce qu’ils appellent le
capitalisme devaient commencer à cette époque. (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Considerations-sur-les-temps-qui-courent-IIIb

** Mexico, Ville Monstre
Réseau contre la répression et pour la solidarité
Au sujet des agressions contre la communauté d’Acapatzingo **

5 juin 2020

Vous ne voyez ni entendez ?

Durant ses conférences matinales et vespérales, le gouvernement
néolibéral de López Obrador s’obstine à montrer un pays "heureux,
heureux, heureux" où tout va à merveille. Mais, dans le Mexique d’en
bas, dans celui où vit plus de 85 pour cent de la population, a lieu
une escalade de violence qui, bien qu’elle touche tout le monde, se
manifeste spécialement crûment contre les communautés en résistance.

Avec cet aveuglement congénital dont souffre le gouvernement mexicain,
on présente comme une "réalité" un pays dans lequel on minimise les
chiffres réels des morts et des personnes affectées par la pandémie,
dans lequel on nie l’existence des féminicides, des agressions contre
les communautés originaires, des crimes contre les défenseurs de la vie,
des déplacements forcés de milliers de personnes, et la présence
croissante dudit "crime organisé" qui, en totale impunité, impose sa
loi.

Les actions menées par les bandes organisées ne sont pas étrangères à
la stratégie du gouvernement fédéral pour imposer ses projets de mort.
La mal-nommée Garde nationale et le crime organisé font partie du même
programme gouvernemental : gouverner par la terreur. (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Mexico-Ville-Monstre-Reseau-contre-la-repression-et-pour-la-solidarite-Au-sujet

** Qu’aucun dieu ne se souvienne de ton nom **
par Yásnaya Elena Aguilar Gil - 3 juin 2020

Je voudrais commencer par faire une concession : en amont de la mise
en œuvre du Train maya, l’un des projets les plus amplement annoncés
par le nouveau gouvernement d’Andrés Manuel López Obrador, à la base
de sa réalisation, il y a les meilleures intentions. Après des siècles
d’abandon au cours desquels le peuple maya a été dépossédé et
poussé dans un processus d’appauvrissement indifférent, le nouveau
gouvernement prétend enfin mettre en œuvre un projet intégral qui a
pour objectif principal de créer "le bien-être social de la population
qui habite la zone maya" et "intégrer les territoires d’une grande
richesse naturelle et culturelle au développement touristique,
environnemental et social de la région", selon les termes de la page
officielle du projet.

Pourquoi devrait-on s’y opposer ? L’inclusion et le développement des
peuples mayas de la péninsule sont nécessaires si le nouveau
gouvernement veut que les secteurs les plus défavorisés de l’histoire
de ce pays aient accès à la justice sociale. Il ne serait pas juste
de les laisser en dehors du projet de la Quatrième Transformation.
Je fais cette concession pour partir d’un terrain commun qui me
permette d’exposer des points qui me paraissent problématiques dans
la discussion qui a eu lieu sur le Train maya. (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Qu-aucun-dieu-ne-se-souvienne-de-ton-nom

** Tourisme et réordonnancement territorial au Mexique **
par Giovanna Gasparello - 1er juin 2020

Le mégaprojet dénommé Train maya prévoit la construction d’une ligne
ferroviaire de plus de 1 400 kilomètres à travers les États du
Chiapas, de Tabasco, de Campeche, du Yucatán et du Quintana Roo, dans
le sud-est du Mexique pour transporter marchandises et passagers. Selon
les documents et les déclarations officielles, cette ligne facilitera
le transport, notamment de l’essence et des produits qui sont consommés
dans la zone touristique appelée Riviera maya, dans le nord du Quintana
Roo. Il accélérera le développement touristique en facilitant l’accès
à des zones peu connectées (comme Calakmul), et la connexion entre
divers pôles attirant un tourisme de masse (Cancún, Chichén Itzá) et
d’autres en voie de développement (Palenque, Bacalar, Valladolid).

J’insisterai sur deux des risques de ce mégaprojet : le premier lié
à la volonté de réaménager le territoire, c’est-à-dire d’intervenir
sur le territoire et la société pour les "réaménager" en fonction
d’un hypothétique "développement" centré sur l’expansion du
tourisme dans des zones actuellement en marge de l’industrie
touristique. Le second risque réside dans la marchandisation de la
culture, la réduisant à la création de produits et d’événements
destinés au divertissement. (...)
- https://www.lavoiedujaguar.net/Tourisme-et-reordonnancement-territorial-au-Mexique


LA VOIE DU JAGUAR • informations et correspondance pour l’autonomie individuelle et collective • lavoiedujaguar chez riseup.net • http://lavoiedujaguar.net

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