19 h 30 salle AGESA - Le Cèdre, entre l’avenue du Deffens et la rue J. Lombard - Bus 4 : arrêt "Grande Thumine" et Bus 6 et 10 : arrêt "Le Deffens"
19 h 30 salle AGESA - Le Cèdre, entre l’avenue du Deffens et la rue J. Lombard - Bus 4 : arrêt "Grande Thumine" et Bus 6 et 10 : arrêt "Le Deffens"
Les Réquisitions de Marseille
Peu de personnes connaissent cette aventure. Au lendemain de la Libération de Marseille, au sortir des combats, des ouvriers créent des comités de gestion et relancent la production dans des entreprises dont les patrons ont, le plus souvent, pris la fuite pour cause de collaboration.
Nommé Commissaire régional de la République par de Gaulle, Raymond Aubrac, figure mythique de la résistance, va donner à quinze grandes entreprises marseillaises, et quinze mille ouvriers, les moyens de perpétuer cet élan en appliquant une mesure propre à l’état de guerre : "la réquisition".
Soixante ans après, un film documentaire, réalisé par Sébastien Jousse et Luc Joulé, relate cette épopée, largement oubliée, ces "soviets de Marseille", selon la formule des patrons revanchards qui, en 1947, dans un contexte politique qui avait changé, parvinrent à y mettre un terme.
Revenus sur le site de leur ancienne usine, en compagnie de l’historien Robert Mencherini, des ouvriers ayant pris part à l’aventure font revivre cet épisode qui, comme le confie l’un d’eux, démontre qu’on peut "substituer au profit la notion de service".
Au coeur du film, les Aciéries du Nord. Leur directeur était assisté d’un comité consultatif de gestion composé de représentants du personnel - un ingénieur, un technicien, un ouvrier - et de représentants des actionnaires. Les ouvriers, qui voient leur salaire et leurs conditions de travail s’améliorer, augmentent les cadences. L’entreprise est largement bénéficiaire. On investit les bénéfices dans des logements sociaux, on construit un centre culturel, etc... Autant d’avancées souhaitées par le programme du Conseil National de la Résistance.
Ce film est une belle occasion de découvrir cet épisode de l’histoire d’un mouvement social marseillais et d’alimenter la réflexion, à l’heure où le gouvernement privatise à tour de bras.