Une tribune pour les luttes

Macron ou le bon sens patronal

Article mis en ligne le vendredi 16 octobre 2020

Lors de son allocution du 14 octobre, Emmanuel Macron a, comme a son habitude, été le porte-parole d’un patronat aux abois, inquiet pour ses profits. Prônant le « bon sens », il ne prend en réalité que les décisions qui nuiront le moins à la bonne marche de l’économie. Et le tout, au mépris de notre santé et de notre vie sociale. Nous avons mieux à proposer !

C’est annoncé ! Depuis plusieurs jours, l’équipe de comm’ de Macron avait fait le boulot pour faire passer dans les grands médias la pillule d’un couvre-feu. C’est ainsi que dans 9 métropoles (région parisienne, Lille, Rouen, Aix-Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Grenoble, Toulouse, Montpellier), un couvre-feu est instauré à 21h à partir de samedi.

Le couvre-feu contre nos sociabilités

La situation sanitaire en France est problématique. Le niveau de l’épidémie remonte rapidement, et déjà les hôpitaux s’apprêtent à être saturés. Face à cela, plusieurs possibilités. Celle choisie par le gouvernement est la pire. Un couvre-feu, cela signifie que ce sont nos interactions sociales qui sont visées. Elles ont d’ailleurs été montrées du doigt : les rencontres « privées » seraient le principal lieu de contamination ! On croit rêver, quand on sait que, d’après les chiffres de Santé Publique France, les principaux clusters sont les entreprises et les établissements scolaires ! Sans compter les transports en commun, où les travailleurs et les travailleuses s’entassent pour aller au boulot. Bien sûr, les journalistes de la télévision patronale n’opposent pas ces chiffres gênants à Macron...

Le couvre-feu risque donc d’être peu efficace. Mais c’est tout ce que trouve le gouvernement pour contenir tant bien que mal le virus. Alors que les élèves, les enseignant·s et les personnels de l’éducation s’entassent dans des salles de classe trop petites, alors qu’au travail les ateliers et les bureaux sont souvent mal ventilés, alors que l’hôpital public crie sa rage et son désespoir du manque de moyen et de personnels, Macron, le président des patrons, propose de limiter notre vie sociale. Cette mesure absurde ne sert qu’une chose : donner une impression d’action forte, pour un gouvernement largement critiqué pour sa mauvaise gestion de l’épidémie au printemps dernier, tout en permettant au patronat de continuer l’activité économique, en nous faisant bosser pour engranger des profits.

Leur bon sens et le nôtre

Leur manière de réguler l’épidémie, c’est de rogner sur tout ce qui fait le sel de la vie, tout ce qui nous rapproche les uns et les unes des autres, tout ce qui renforce nos solidarités et nous fait du bien. Et ceci fera bien des victimes, en plus de celles de l’épidémie. La santé mentale de beaucoup est aujourd’hui particulièrement endommagée par la destruction des liens sociaux et cela risque d’empirer.

Nous opposons à ce bon sens patronal, notre bon sens, celui de toutes et tous les exploité·es, une manière à la fois plus rationnelle et plus humaine de gérer l’épidémie. Ce qu’il faut, c’est recruter dans la santé et augmenter les salaires et les moyens des soignant·es. Ce qu’il faut aussi, c’est utiliser les profits gigantesques réalisés par les grands groupes ces derniers années pour financer le ralentissement ou l’arrêt de l’activité des entreprises afin de limiter les foyers de contamination sur les lieux de travail et dans les transports. Les travailleuses et les travailleurs, celles et ceux qui font tourner la société ne doivent être les victimes ni de la crise économique, ni de la crises sanitaire. Ce qu’il faut enfin, c’est maintenir et consolider nos liens, renforcer nos outils de lutte, de résistance et de solidarité, pour organiser la riposte d’ampleur à la politique capitaliste de Macron.

Union communiste libertaire, le 15 octobre 2020

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