Une tribune pour les luttes

Communiqué

Association des usagers de la PADA de Marseille

Article mis en ligne le mercredi 11 novembre 2020

Aujourd’hui, les agents de l’Etat Français qui devaient nous protéger sont en détention provisoire pour corruption, trafic d’influence et association de malfaiteurs

Compte tenu des informations enfin révélées par les journaux La Marseillaise, Marsactu et La Provence dans la soirée du 5 novembre 2020, l’Association des usagers de la PADA de Marseille et ses membres entendent se constituer partie civile par voie d’intervention.

La perquisition intervenue le 13 octobre 2020 au sein du bureau de l’éloignement, du contentieux et de l’asile de la préfecture des Bouches-du-Rhône a permis d’établir des faits de corruption, de trafic d’influence et d’association de malfaiteurs, à ce jour chiffrés à plus de 60 000 euros.

Alors que beaucoup de nos membres ont été contraints de fuir leur pays d’origine en raison de l’absence d’état de droit, résultant notamment de faits de corruption, l’Association des usagers de la PADA de Marseille est effarée et désemparée et tient à manifester sa colère.

Nous souscrivons à la nécessité de notre exemplarité et au respect des obligations qui nous incombent.

Mais, comment avoir encore confiance dans les services de l’État français, alors que des agents préfectoraux chargés de suivre nos dossiers se trouvent actuellement en détention provisoire aux Baumettes et qu’une rupture caractérisée dans l’égalité de traitement des demandes d’asile a été constatée ?

Et ce d’autant plus que ces révélations interviennent dans une période où les droits fondamentaux des demandeurs d’asile sont, nonobstant la situation sanitaire pendante, quotidiennement niés par l’ensemble des institutionnels compétents :
- Au sein du département des Bouches-du-Rhône, plus de 7000 demandeurs d’asile se trouvent laissés, par l’Office français de l’immigration et de l’intégration et l’Etat, sans solution d’hébergement les contraignant à alterner les solutions de fortune (entre nuits à la rue, squats et marchands de sommeil) ;
- En raison des nouvelles dispositions relatives à l’accès à la CMUC, les demandeurs d’asile placés en procédure Dublin se voient refuser l’accès aux dispositifs médicaux et aux soins durant les six premiers mois de leur séjour ;
- De graves dysfonctionnements dans la distribution des courriers tant administratifs que judiciaires, perdurent au sein de la structure de domiciliation dédiée. Plus précisément, des retards allant de deux à quatre mois sont constatés pour des courriers de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, de l’Assurance maladie et du Trésor public entachant le bon suivi des procédures d’asile pendantes et l’accès aux protections sociales et sanitaires.

L’Association des usagers de la PADA de Marseille, conformément à son objet, rappelle sa détermination à défendre les droits de ses membres. Elle affirme sa volonté d’ester en justice à chaque comportement illégal et pratique inadaptée entraînant la violation d’un des droits fondamentaux de ses membres.

Marseille, le 10 novembre 2020

P.-S.

usagerspadamarseille chez gmail.com

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