Une tribune pour les luttes

Le Collectif des tritons, sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes

Appel pour la construction d’une École des tritons au cœur du bocage

Article mis en ligne le vendredi 18 décembre 2020

Nous appelons à soutenir la construction de l’École des tritons sur un bâti historique détruit à coup de tractopelle par le projet d’aéroport. Il s’agira d’un lieu de formation et de découverte du vivant ouvert sur un jardin et sur le bocage de Notre-Dame des Landes.

Son but sera de favoriser la croissance de l’empathie dans nos relations avec les êtres vivants qui nous entourent et nous traversent. Nous savons plus ou moins abstraitement que notre existence dépend de cette multitude d’espèces. Mais nous avons plus que jamais besoin de pistes pour aller à leur rencontre et nous attacher à elles de manière beaucoup plus sensible et lucide.
Depuis l’histoire de la zad - Ce lieu poursuivrait les pratiques des « Naturalistes en lutte », un regroupement d’associations et de passionné·es qui se sont joint·es au mouvement anti-aéroport par des contre-études minutieuses, balades sur le terrain et chantiers de protection du bocage. L’École des tritons incarnerait toute une culture d’échange de savoir-faire et savoir-être éclos dans les formes de vies partagées qui caractérisent ce territoire.
// A la croisée des mondes - Le bocage de Notre-Dame-des-Landes est un milieu à la fois riche d’une très forte biodiversité et lié à une agriculture paysanne, basé sur un réseau de mares, de haies, de bois et de lisières. C’est une illustration vivante des interdépendances et des entrelacements nécessaire à une vie durable sur terre. Le bocage est ainsi le cadre idéal d’un lieu de croisement de connaissances multiples, où s’élaborent les moyens de prendre soin de ces liens et de les défendre, sur la zad comme dans bien d’autres espaces menacés en ces temps de dégradation écologique critique.
# Un lieu d’éducation populaire et de résistance
// Lutter enraciné - Le programme de l’École des tritons permettrait bien sûr d’échanger des réflexions passionnées sur les moyens d’agir ensemble sur les causes de la déroute climatique et de la 6e extinction de masse de la biodiversité : contre ses moteurs marchands et pour s’extraire de son nihilisme civilisationnel. Par son cadre, elle permettrait d’en débattre tout en pouvant sentir, voir et toucher des plantes sauvages ou surprendre les allées et venues d’animaux variés. Cette « maison de l’écologie et de la résistance », serait donc un lieu d’études, de consultation d’archives, d’expositions, de projections, de conférences, de rangement d’outils d’entretien et d’observation, un point de départ et de retour pour des balades et ateliers pratiques. Elle serait aussi un point de lancement de campagne d’actions contre l’intoxication du monde et de constitutions de solidarités avec d’autres territoires menacés par des aménagements destructeurs.…
// Athénée autonome - Nous voudrions inscrire cette « école » dans la riche histoire de l’« éducation populaire » et d’une recherche de pédagogies hybrides, émancipées des carcans institutionnels. Nous voulons y revisiter nos rapports à l’apprentissage et à la transmission pour tous les âges. Nous concevons ce lieu de formation viscéralement enraciné comme un joyeux antidote face au spectre d’une école numérique et « sans contact ». Cet espace modulable, à l’usage du bocage et du monde, sera donc également disponible et ouvert pour des moments d’échanges et de formations théoriques (mais toujours éminemment situées et reliées à des territoires donnés) sur divers autres enjeux : philosophiques, architecturaux, agronomiques, esthétiques, etc.
# Une re-construction prise dans l’histoire du mouvement et l’avenir de la zad
// Reconstruction - Nous souhaitons démarrer publiquement la construction de l’ « École des tritons » aussitôt que possible sur le lieu d’une des bâtisses historiques détruites à coup de tractopelles au nom du projet d’aéroport. Ces reconstructions sont un des engagements que s’est donné le mouvement sur le terrain de l’habitat, et dans la foulée de la bataille foncière pour le maintien d’un paysannerie collective et alliée du vivant sur le bocage.... (communiqué intégral sur document ci-dessous)

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