Une tribune pour les luttes

Communiqué de l’Asso soutien au 59 Saint Just

Alors que l’année 2021 commence, des ados dorment encore dehors !

Rassemblement mardi 2 mars 2021 devant la Mairie

Article mis en ligne le jeudi 25 février 2021

NOUS APPELONS A UN RASSEMBLEMENT LE MARDI 2 MARS à 10H devant la mairie pour soutenir les jeunes qui se mobilisent pour revendiquer leurs droits.

Depuis plusieurs semaines maintenant, les associations, collectifs, avocats-es, hébergeurs-euses solidaires, enseignants des classes UPE2A dans les lycées et collèges, travailleurs du secteur social et de la santé, font le même constat : Des dizaines d’adolescents autrement appelés MNA « mineurs non accompagnés » dorment dehors, et ce malgré l’hiver et la crise sanitaire.

Les délais de prise en charge prévus par la loi, mise à l’abri et placements judiciaires se sont rallongés et ce malgré les nombreuses condamnations dont le département a fait l’objet. Un ado doit attendre plus de trois mois avant d’être mis à l’abri pour évaluation par l’ADDAP 13 (A ce jour, 150 jeunes sont sur une liste d’attente). Le nombre d’OPP (Ordonnance provisoire de placement décidées par les juges des enfants) non exécutées est en augmentation. D’autres, arrivés à majorité, sont éjectés du système de la protection de l’enfance donc de leur logement, sans solution et sans aucune préparation ni à l’autonomie, ni sur un plan administratif.

Ces jeunes se retrouvent livrés à eux-mêmes, et en proie à tous les dangers inhérents à la vie dans la rue. Alors ils tentent de survivre, ils se regroupent le soir à la Gare Saint Charles, certains dorment dans des squats, au mieux chez des familles solidaires ou encore sont hébergés par des ONG.

Au temps du squat Saint Just, la plupart d’entre eux dormaient au chaud, étaient nourris et surtout échappaient à leur isolement grâce aux habitants mais aussi à la présence quotidienne des militants solidaires. Ce sont plus de 500 jeunes qui sont passés par Saint Just de décembre 2018 à juin 2020. 500 jeunes dont les pouvoirs publics n’ont pas eu à s’occuper. Force est de constater que cela ne les a pas dérangé puisqu’il a fallu des actions en justice pour les droits de ces jeunes soient respectés et qu’ils soient pris en charge.

Heureusement, à Marseille, des militants-es et personnes qui refusent cette situation se sont regroupés en réseaux, associations et/ou collectifs pour tenter de pallier encore et toujours les carences du département, de l’État mais aussi de la Mairie qui a le pouvoir, on le rappelle, de réquisitionner des logements vides. Ces militants-es accompagnent les jeunes dans les démarches de scolarisation, de soins, dans leur situation administrative, les hébergent, leur donnent à manger et surtout leur permettent de rompre avec leur situation d’isolement, qui à cet âge, rajouté aux traumatismes du s à leur parcours migratoire peut avoir des conséquences très graves sur un plan psychologique.

Du temps de Saint Just et bien avant d’ailleurs, l’incompétence et surtout l’absence de volonté politique de la Présidente du Conseil départemental pour s’occuper correctement de ces enfants ont été maintes et maintes fois dénoncées : des places en foyer financées toujours pas ouvertes, des évaluations subjectives et à charge contre les ados se déclarant mineurs, des dysfonctionnements au niveau de l’accompagnement éducatif pour les jeunes hébergés dans les hôtels, le manque de préparation à l’approche de la majorité, le manque de soin, etc, etc, la liste est top longue...

ENCORE UNE FOIS, nous dénonçons cette politique qui consiste à mettre de côté une partie des ados qui devraient comme les autres être protégés et accompagnés.

ENCORE UNE FOIS, nous alertons les marseillais-es sur la situation de grand danger dans laquelle certains se trouvent : rue, gare, squat, ...

ENCORE UNE FOIS, nous revendiquons le fait que les bénévoles, solidaires et autres personnes révoltés par cette situation ne devraient pas pallier le manque de courage politique et l’inaction de certaines institutions tel que le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône.

NOUS NE LAISSERONS PAS CES ENFANTS DEHORS et nous n’accepterons pas que le département et les institutions se défaussent sur nous !

25 février 2021 (Maj)

FB : mineur en danger
soutien59stjust chez gmail.com

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