15 h à Mille Bâbords - 61 rue Consolat 13001 (métro Réformés)
15 h à Mille Bâbords - 61 rue Consolat 13001 (métro Réformés)
A l’invitation du groupe de réflexion de Mille Bâbords.
On assiste depuis quelques années à l’accélération de la mise au pas gestionnaire. Dans les institutions de soins on demande de moins en moins aux soignants d’écouter la parole des gens, et de plus en plus de faire fonctionner un système en traitant des symptômes répertoriés. Le langage inspiré de l’informatique tend à ramener toutes les actions à des procédures théoriquement prévisibles à « valider », ce qui tend à exclure les aventures de l’interprétation et la prise de parole. Ce processus gestionnaire accompagne l’aliénation grandissante du travail dans le capitalisme actuel. Dans la gestion de capitaux toujours mobiles, le travailleur avec son activité humaine concrète se trouve « formaté » comme l’une des variables du calcul, puis jeté comme un déchet.
On peut lire dans cette rationalité gestionnaire un fantasme de l’infini de la puissance. Fantasme qui justifie aujourd’hui de multiples rapports de pouvoir plus ou moins obscurs, dans lesquels est étouffée et obscurcie l’expérience des sujets dans leur singularité, la reconnaissance par les sujets de leurs propres limites.
Mais ce qui est ainsi rejeté fait retour dans tous les craquements de l’ordre gestionnaire, dans les « problèmes sociaux », dans les paroles de ceux qui disent leur souffrance. C’est de cela qu’il faut d’abord témoigner, sans prétendre en faire la théorie.
Il faut se demander pourquoi « l’opinion » est si largement consentante à ce processus.
Pourquoi les individus ne veulent-ils pas savoir ?
L’expérience psychanalytique peut-elle éclairer la fascination par cet Un cher à La Boétie, qui paralyse la pensée et génère la servitude ?
Pourquoi obéit-on ?
Cette question est l’exact envers de celle posée par l’efficace des pouvoirs.