Une tribune pour les luttes

Présentation

Temps Critiques

Une revue (Éditions de l’impliqué), une collection (Éditions de l’Harmattan) et 2 sites

Article mis en ligne le lundi 13 février 2006

Texte d’accueil sur le site lycos

Avec le déclin du rôle historique des classes, la critique de la société capitalisée ne peut plus trouver l’essentiel de ses références dans les théories et les pratiques du mouvement prolétarien comme elle l’a fait depuis le début du XIXe siècle jusque dans les années 70 du XXe siècle.

Aujourd’hui, même si les replis identitaires perdurent, si les intégrismes communautaires se renforcent en réaction à la domination planétaire de l’économie, on assiste aussi au retour d’une critique qui ne se limite ni au cercle étroit des « théoriciens » ni à une réflexion universitaire entachée de ses implications à l’État. Cette critique exprime concrètement le refus de la tyrannie du capital et des mythes de la société du travail, le refus d’admettre que les individus soient réductibles à une valeur économique ou sociale.

Temps critiques n’est pas une revue confidentielle s’adonnant à la pure théorie, mais plutôt un état des lieux de l’activité critique en France et dans le monde ; un effort pour concevoir une action politique qui tienne compte des transformations du capitalisme et de ses nouvelles contradictions ; une critique qui affirme le devenir-autre des rapports entre l’individu et la communauté humaine .

Sous le même titre Temps critiques et avec les mêmes orientations, les deux fondateurs de cette revue, Jacques GUIGOU et Jacques WAJNSZTEJN, dirigent une Collection aux Éditions de l’Harmattan (Paris). Ils examineront tous manuscrits et projet d’ouvrages qui leur seront communiqués. Les envois sont à adresser à Temps critiques.

Temps critiques
Éditions de l’impliqué
BP 2005
34024 MONTPELLIER cedex 01

tempscritiques chez multimania.com

Sites :
- http://membres.lycos.fr/tempscritiques/

- www.mondialisme.org

Sur le portail Mondialisme.org, Temps critique participe à un débat sur l’Etat avec le Cercle social, Echanges et mouvement, etc.


Présentation sur le site

Si le système capitaliste contrôle matériellement et stratégiquement l’espace-temps des êtres humains en réalisant l’unification de ses formes de domination (institutionnalisation du marché mondial, dissolution des classes-sujets, généralisation des formes politiques de la démocratie autoritaire et gestionnaire), il n’en a pas moins du mal à masquer son nihilisme qui le pousse à ne concevoir de communauté que désincarnée, dans laquelle les hommes ne seraient plus que des automates ou des « ressources ».

Cette utopie du capital, certains faits nous indiquent qu’elle n’est pas près de se réaliser, et ce, pour plusieurs raisons :

1° Le système a de plus en plus de mal à se reproduire sur la base de ce qui constituait sa valeur fondamentale : le travail. S’il y a bien encore production, si la valorisation n’en continue pas moins, tant bien que mal (elle est davantage financière que productive), sa logique de puissance et de domination qui n’est pas seulement une logique économique, aboutit à une crise du rapport social. La remise en cause des formes du salariat et parfois du salarié lui-même, la remise en cause de la figure unitaire du travailleur-consommateur en tant qu’identité de l’individu-démocratique, enfin la précarisation des conditions de vie ; tout cela constitue une véritable poudrière.

2° Presque partout dans le monde, l’État est en position de relative faiblesse dans la mesure où il est obligé de participer à la destruction des rapports sociaux afin de se soumettre aux « contraintes extérieures », ce qui, bien entendu, contredit son rôle de garant de leur reproduction sur le territoire national. Parant au plus pressé, il doit donc tester les résistances, les nouveaux rapports de force en proposant de nouvelles réformes, quitte à les annuler ou à les aménager s’il y a des troubles. Il ne peut se contenter d’un emprise abstraite sur des individus qui auraient soi-disant intégrés que « le système » actuel est le moins mauvais des systèmes.

3° La résistance à ces transformations a commencé à changer de nature. Même si les replis identitaires perdurent, si les communautarismes se renforçent, on assiste aussi au retour d’une critique qui ne se limite pas au cercle étroit des « théoriciens » et qui s’exprime dans un refus du discours du capital (la « pensée unique », le « politiquement correct »), le refus du diktat de l’économie, une méfiance vis-à-vis des médias et de l’information.

L’analyse politique des contradictions précédentes peut nous conduire à des conclusions révolutionnaires, mais à condition de distinguer totalement cette révolution « politique » de la révolution « structurelle » achevée qu’a produit la lutte des classes dans l’avènement de la société du capital. Dans cette mesure, bien des thèmes utopiques du XIXe siècle peuvent reprendre sens (et notamment celui de l’égalité), sans les références à une quelconque marche automatique de l’Histoire et aux mythes de la société du travail, références qui constituent l’erreur de la dialectique sur les classes. Mais la route s’annonce ardue ! Il n’y a plus aujourd’hui d’unification a priori de la critique et de l’action politique, car il n’y a plus de classe qui porterait, dans sa vision, l’unification de la société. C’est désormais l’affaire de tous... et de chacun.

Temps critiques

Montpellier, l’impliqué 1999

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