Compte rendu du procès
Tribunal administratif
le 1 mars à 10h
Ce matin le storytelling était bien travaillé pour la partie des requérants, tout y était : l’histoire larmoyante, l’émotion, les grands débats sur la question de la propriété privée.
Un peu plus et nous versions presque une larme pour ces pauvres propriétaires, qui ont du faire un crédit afin de payer les frais de succession de leur héritage.
Une magnifique ferme abandonnée depuis 3 ans, destinée à être détruite pour en faire des résidences avec magasin.
Ha ! les méchants squatteurs empêcheraient donc la famille Dussere de changer de classe sociale.
Si nous écoutons attentivement maître Aoudiani, l’avocat de la partie adverse, l’impact économique serait lourd, il est estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros, c’est pour ça qu’il faut très vite expulser les habitants de cette maison. A cause d’eux, la signature de la promesse de vente n’a malheureusement pas pu se faire avec l’agence Pro’immo.
On notera que sa plaidoirie était essentiellement orientée sur le rejet de tout délai de grâce, basé sur le fondement de la propriété privée et sur une éventuelle voie de fait, plus que discutable. Plusieurs incohérences soulevées par notre avocat dans ce dossier.
Mis à part la petite histoire pittoresque, maître Aoudiani n’a pas su montrer un soupçon d’inspiration, l’angle d’attaque était le même que lors des derniers procès (chez Roger et le CESAÏ). Beaucoup de déception... avec toutes ces années de procédures on s’attendait à un peu plus de recherche et d’ingéniosité. Son argumentaire fut tellement soporifique que la juge lui a demandé à plusieurs reprises d’être bref.
Le verdict sera donné le 5 avril, pour nous peut importe le résultat, l’expulsion ne sera qu’une histoire de temps. Cela fait plus de 5 ans que cette situation précaire dure, sans envie politique de changer quoi que ce soit. Même dans ce procès l’influence du maire était présente. Roger tu n’as donc rien compris ?
Il ne suffit pas de fermer les yeux pour se dire que le problème disparaîtra.
Nous expulser, ne nous effacera pas du paysage.
Brisons toutes les frontières qui nous emmure.
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