Ce film est en effet particulièrement adapté à lancer le débat, qu’on en juge : relatant des faits réels, il détaille la sale histoire d’un accident du travail advenu en Angleterre après qu’une partie de British Rail (la SNCF britannique) ait été concédée à l’entreprise privée Connex, une initiative dont il faut attribuer la maternité à cette chère Maggy Thatcher.

Une fois en possession de son nouveau jouet, la Connex s’est empressée de pratiquer plans sociaux et dégraissages, sans oublier de flexibiliser et précariser les emplois, augmenter les cadences, diminuer les sécurités, bref mettre en place un "plan de relance" qui a conduit à quelques catastrophes, drames humains et autres dégradations du service telles que diminution des fréquences sur les lignes "non rentables",
augmentation des tarifs, raréfaction de la maintenance des voies et des matériels roulants, etc.

Tout ça pour respecter les objectifs de rendement fixés par ses actionnaires...

Après quelques années de ce régime catastrophe, l’État Britannique a pris la décision de retirer ces concessions et de reprendre la main, tant l’état des lieux était déplorable...

Sans faire de parallèle hâtif, il n’est pas vain de s’interroger sur l’attribution de la SNCM puis de la gestion du tramway marseillais à cette même entreprise Connex. Nos amis les cheminots, quant à eux, en sont également à se poser des questions sur le devenir du service public après les tentatives préparatoires à une privatisation de leur entreprise qui est encore aussi la nôtre : création de
RFF (Réseau Ferré de France) pour gérer les voies, et éventuellement attribuer le droit d’y circuler à d’autres opérateurs que la SNCF, puis de IDTGV, tentative maladroite et vite revenue dans le giron de la maison mère pour éviter le pire... Au-delà de cette volonté des banquiers et financiers qui veulent accaparer la manne que représente
des secteurs entiers, transports mais aussi santé ou éducation, et qui apparaissent aujourd’hui comme les donneurs d’ordre au personnel politique, il importe de regarder la réalité en face et de comprendre que c’est une véritable attaque en règle contre les modèles sociaux européens qui est en marche.

Quelles ripostes pouvons nous élaborer, comment regrouper nos forces pour faire barrage à cette entreprise de destruction massive et à ses dommages collatéraux ?