Une tribune pour les luttes

Communiqué du 28/02/2006

Victimes de la torture en Europe : Le Réseau européen des centres de soins dénonce les carences des gouvernements.

par l’Association Primo Levi

Article mis en ligne le lundi 6 mars 2006

Deux millions de personnes, dont une grande partie d’Européens, c’est le nombre estimé des victimes de la torture présentes sur le continent. Le Réseau européen des centres de soins pour les personnes souffrant de traumatismes associés à la torture, réunit à Paris ce 31 mars 2006, interpelle les gouvernements des pays européens sur le respect de leurs obligations envers les victimes. Le Réseau dénonce tout particulièrement la carence des moyens mis en oeuvre pour répondre aux besoins de soins appropriés.

On estime à deux millions de personnes le nombre des victimes de la torture en Europe : demandeurs d’asile, réfugiés, citoyens européens victimes de régimes répressifs actuels ou passés. En Europe occidentale, on compte plus de 365 000 personnes victimes de la torture parmi les réfugiés et environ 70 000 personnes de plus chaque année. En Europe de l’Est et dans les Balkans plus d’un million six cent mille personnes ont été victimes de crimes de guerre et de répression. A ce chiffre s’ajoute un grand nombre de personnes victimes des exactions qui se poursuivent.

Une centaine de centres de soins pour les personnes victimes de la torture se sont constitués en réseau européen depuis 2003. Ils offrent des soins appropriés, coordonnant assistances psychologique, médicale, juridique et sociale. Ces centres regroupent un millier de professionnels dans toute l’Europe qui peuvent accueillir environ dix mille nouvelles personnes chaque année. C’est à dire que, faute de moyens suffisants, seulement 0,5 % des victimes connues peuvent accéder à des soins appropriés.

Or, depuis trois ans, la directive de l’Union Européenne relative à des normes minimales pour l’accueil des demandeurs d’asile, rappelle aux Etats membres leurs obligations de veiller à ce que « les personnes qui ont subi des tortures, des viols ou d’autres violences graves, reçoivent le traitement que nécessitent les dommages causés par les actes en question ». Plus généralement, la Convention contre la torture de l’ONU, qui s’applique aussi aux pays hors Union européenne, reconnaît à chaque victime le droit d’obtenir « les moyens nécessaires à sa réadaptation la plus complète ».

A l’occasion de sa 4ème rencontre annuelle, qui a lieu à Paris entre les 31 mars et 1 avril 2006, le Réseau européen des centres de soins pour les victimes de la torture proteste contre l’insuffisance persistante des moyens engagés par les Etats européens pour assumer leurs obligations dans ce domaine.

Pour que les différents Etats européens, comme l’ONU l’a exigé, « témoignent de leur solidarité humaine à l’égard des victimes, des survivants et des générations futures et réaffirment les principes juridiques internationaux de responsabilité, de justice et de primauté du droit », le Réseau européen des centres de soins pour les personnes victimes de la torture, avec l’appui de nombreuses associations et citoyens européens, demande aux gouvernements de prendre les mesures nécessaires pour :

- 1) Doter de moyens financiers suffisants les centres de soin existants et soutenir les initiatives pour en créer d’autres.

- 2) Améliorer le système national de santé de droit commun pour lui permettre de répondre aux souffrances multiples des victimes de torture (formation des professionnels, présence d’interprètes).

- 3) Assurer des conditions de vie dignes à ceux qui demandent protection, condition nécessaire à des perspectives de soins.

- 4) Combattre l’impunité dans les pays européens où s’est commise ou/et se commet encore la torture, en reconnaissant les victimes et en leur fournissant les moyens d’obtenir justice.

L’Association Primo Levi, qui organise la rencontre du Réseau, propose une réunion de presse le 31 mars 2006. Des représentants des centres de soins répondront aux questions des journalistes, notamment en ce qui concerne : la situation en Europe des victimes de torture ; les traumatismes dont souffrent les hommes, les femmes et les enfants victimes de la violence politique, les spécificités des soins nécessaires (la traduction français/anglais est assurée pendant la réunion).

En France, l’Association Primo Levi lance une pétition adressée aux responsables politiques et intitulée : « Négliger les souffrances, c’est encore laisser faire la torture ! »

Réunion de presse : Vendredi 31 mars 2006 de 9h30 à 11h30

Au centre FIAP (salle Oslo), 30 rue Cabanis, 75014 Paris

Programme détaillé et dossier de presse disponible sur Internet :

www.primolevi.asso.fr/fr/nouveau/presse.html

Contact presse : Cécile Henriques communication chez primolevi.asso.fr

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