Une tribune pour les luttes

Le phénomène Ségolène

par Bernard Schneider

Article mis en ligne le mardi 7 mars 2006

Ségolène Royal, candidate à la candidature pour la Présidentielle 2007 au sein du Parti Socialiste, chouchoute des sondages et des médias, commence à lever le voile sur ses grandes idées.

Après nous avoir vanté les mérites de Tony Blair, elle s’est exprimée dans un long entretien avec des lecteurs du Parisien. Dans cet entretien, elle précise "qu’elle essaierait de régler les problèmes avec un souci d’efficacité tout en étant claire avec les valeurs de la gauche".

A propos des 35 heures, elle affirme qu’il y a déjà eu des mesures d’assouplissement et que "d’autres méritent réflexion". Concernant le CPE, elle a pris en exemple sa région où les "contrats Borloo sont signés pour trois ans et non pour six mois".

Avec un tel programme qui doit enthousiasmer Michel Rocard, le peuple de gauche va trouver du changement ... exit les 35 heures de sa camarade Martine Aubry, trois ans au lieu de six mois pour être exploité, pressuré et jeté comme un kleenex. C’est du Villepin-Sarkozy, que l’on dit combattre : drôles de valeurs de gauche !

La Présidente de la Région Poitou-Charentes, c’est donc le look et la féminité qui font ses flamboyants sondages, mais sûrement pas ses propositions. Comment ne pas désespérer le peuple de gauche ?

La perspective actuelle avec Ségolène, c’est du Jospin en pire : elle est tellement fascinée par Blair qu’elle copie sa politique libérale. Comment concevoir que la gauche s’unisse et manifeste contre le plan Borloo-Villepin alors qu’une de ses candidates éventuelles s’apprête, si elle est élue, à reprendre les mêmes recettes que le trio Chirac-De Villepin-Sarkozy ?

On voudrait refaire 2002 que l’on ne s’y prendrait pas autrement. La perspective actuelle, c’est de voir une gauche divisée, avec un candidat PS au programme flou pour 2007 et avec le risque d’un deuxième tour encore plus périlleux pour la démocratie.

Bernard Schneider, Respublica n° 423 du 28 février 2006.

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