Suite au passage de l’ouragan Stan en octobre 2005, plus de 2 millions de sinistrés ont été recensés dans le sud du Mexique. Les inondations, les débordements de fleuves et les éboulements ont été à l’origine d’importants dégâts dans 52 municipalités du Chiapas. Les familles ont tout perdu : les inondations et glissements de terrains ont enseveli les biens, dévasté les champs et plantations. Certains villages ont été rayés de la carte.
La situation est d’une extrême gravité pour les communautés zapatistes rebelles qui luttent pour leur autonomie depuis plus de 10 ans et qui, par dignité, refusent l’aide d’un gouvernement qui les méprise et qui profiterait de cette entrée pour désorganiser les communautés résistantes. Elles tentent ainsi de s’aider mutuellement et s’appuient sur la solidarité civile régionale, nationale ou internationale. Tout est à reconstruire : maisons, écoles, centres de soins... mais aussi les moyens du production et du subsistance.
Pour apporter un soutien aux communautés zapatistes sinistrées du Chiapas, le Conseil Citoyen de Union Hidalgo (communauté zapotèque situés dans l’Etat de Oaxaca voisin du Chiapas) a engagé une action de collecte et d’acheminement de maïs criollo (local) à destination de populations sinistrées du Chiapas (région de Tapachula). Un premier envoi de 8 tonnes de maïs d’Union Hidalgo et d’autres communautés indigènes de l’Isthme de Tehuantepec a été distribué dans 5 communautés dévastées de la côte chiapanèque le 18 décembre 2005.
Le CCU souhaite poursuivre ce projet de solidarité en attendant la récupération des moyens de production et la normalisation des activités dans les communautés du Chiapas. Une région pauvre met en moyenne un à deux ans pour se remette du passage d’un ouragan !
Ce projet, apportant une aide solidaire aux communautés zapatistes du Chiapas et s’appuyant sur la production de maïs autochtone à Oaxaca, prétend ainsi :
favoriser la récupération et la mise en valeur des variétés de maïs indigènes
tenter de réduire un tant soi peu les cultures agroindustrielles comme le sorgo,
freiner l’usage et l’introduction des maïs transgéniques que la transnationale MASECA utilise pour produire la farine de maïs qui circule déjà en grande quantité dans le pays. Les communautés chiapanèques sinistrées sont particulièrement exposées.
Afin de réaliser ces objectifs, le CCU demandent à la société civile nationale et internationale une aide financière pour l’approvisionnement, la production et le transport du maïs.
En France ce projet est appuyé par le collectif Caracol de Marseille, il est relayé en Franche-Comté par les associations du pôle Alimenterre et du Collectif Franche-Comté sans OGM.