Une tribune pour les luttes

Quelques exemples de la répression...

Comparutions immédiates à Dijon, Marseille, Rennes

Article mis en ligne le samedi 1er avril 2006

Manifestation anti-CPE : un mois ferme pour un jeune d’un service d’ordre (Dijon)

Un jeune homme de 22 ans, membre du service d’ordre d’un collectif d’étudiants lors de la manifestation de mardi à Dijon, a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel à un mois de prison ferme avec mandat de dépôt pour des violences sur des forces de l’ordre. Le procureur avait requis 8 mois de prison ferme ainsi que l’interdiction des droits civiques, civils et de famille pendant trois ans à l’encontre de cet ancien étudiant. Le prévenu avait déjà été condamné en 2005 à une peine d’amende avec sursis pour des dégradations.

Il a déclaré en comparution immédiate « ne pas se souvenir d’avoir jeté des pierres » sur les gendarmes mobiles et les policiers qui ont délogé des jeunes occupant les voies de la gare, en marge du parcours officiel de la manifestation anti-CPE mardi. Son avocate avait demandé sa relaxe au bénéfice du doute, soulignant son engagement politique. Il avait été appelé par le collectif d’occupation de l’Université de Bourgogne pour participer à la mobilisation et encadrer la manifestation, ce qu’a confirmé le collectif interrogé par l’AFP. Les juges, le procureur et l’avocate ont tous insisté sur le fait qu’ils entendaient à l’audience « faire abstraction du contexte général » en France actuellement. Deux mineurs avaient été également interpellés mardi à la gare de Dijon. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire et seront jugés le 14 avril.

Onze manifestants anti-CPE placés en garde à vue à Marseille

Onze jeunes manifestants anti-CPE interpellés jeudi à Marseille ont été placés en garde à vue à la Sûreté départementale et deux d’entre eux devraient être déférés au parquet pour rébellion vendredi matin, a-t-on appris de source policière. L’un des deux jeunes gens a été trouvé porteur d’une fronde, a-t-on précisé de même source. Les autres interpellés, âgés en moyenne d’une vingtaine d’années selon la police, devraient être remis en liberté progressivement, a-t-on ajouté de source policière, précisant qu’il n’y avait eu aucun blessé ni du côté policier ni du côté manifestants. Au total une quinzaine de jeunes gens, dont plusieurs lycéens, avaient été interpellés en début d’après-midi après un rassemblement spontané qui s’est déroulé dans le calme place Castellane, dans le centre de Marseille.

Plus d’une centaine de jeunes gens, étudiants et surtout lycéens accompagnés de plusieurs de leurs professeurs, ont occupé pendant une trentaine de minutes cette place, un axe de circulation important à Marseille, aux cris de « résistance », « étudiants non violents » ou « CRS avec nous », avant que les policiers ne donnent la charge à renfort de gaz lacrymogène. Après cette action, les lycéens et étudiants se sont rassemblés sur un trottoir. Des policiers de la brigade anti-criminalité ont alors interpellé plusieurs d’entre eux, dont le responsable du syndicat lycéen UNL dans les Bouches-du-Rhône, Ben Léopoldi. Joint au téléphone, ce dernier a affirmé avoir été relâché presque immédiatement.

Un jeune condamné à 8 mois de prison ferme pour violences contre des CRS (Rennes)

Un jeune homme de 18 ans a été condamné mercredi soir en comparution immédiate à huit mois de prison ferme avec mandat de dépôt pour violences contre des CRS et dégradations lors des heurts survenus après la manifestation anti-CPE de mardi à Rennes. Le jeune homme, un apprenti en maçonnerie, qui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Rennes aux côtés de onze autres personnes âgées de 18 à 26 ans interpellées mardi après-midi, avait déjà été condamné deux fois en tant que mineur pour extorsion et vol. Le procureur avait requis 15 mois ferme. Deux autres jeunes, qui n’avaient pas d’antécédent judiciaire, ont été condamnés à trois mois de prison ferme pour les mêmes motifs.

Deux jeunes filles, qui ont expliqué en pleurant avoir jeté des projectiles aux CRS "pour faire comme les autres", ont été condamnées à deux mois de prison avec sursis. Les autres jeunes interpellés se sont vu infliger des peines de travaux d’intérêt général, allant de 70 à 105 heures. Le procureur avait requis de la prison ferme pour tous. Les heurts, qui ont opposé un millier de jeunes aux policiers à l’issue de la manifestation anti-CPE mardi après-midi, ont fait 3 blessés légers parmi les forces de l’ordre et 5 parmi les manifestants, selon la préfecture. Deux véhicules ont également été endommagés, alors que 16 vitrines de magasins et 11 abribus ont été brisés durant ces affrontements.

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Analyse/réflexions c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 2110