Une tribune pour les luttes

OMI : communiqué du Mercredi 5 avril , 23h46

POMPIERS PYROMANES

La Préfecture tente d’éteindre le feu qu’elle a elle-même allumé

Article mis en ligne le jeudi 6 avril 2006

Partis à 300 de la Porte d’Aix, les Sans Papiers qui occupent avec leurs soutiens depuis le 31 mars la Maison de l’Etranger de Marseille, se sont rendus aujourd’hui en cortège en direction de la Préfecture.
Cette manifestation a constitué un nouveau temps fort illustrant la solidarité d’un grand nombre de citoyens marseillais dans la lutte pour la dignité que mènent ces hommes et ces femmes. Car à l’arrivée devant la Préfecture, le nombre de manifestants approchait le millier de personnes.

Une délégation, composée de représentants de quelques organisations soutenant activement ce combat (Collectif Sans Papiers, RESF, FCPE, Intersyndicale Jeunesse et Sport, MRAP, Médecins du Monde, Collectif d’établissements des familles expulsées de la rue Fiocca, LCR, élus PC) a été reçue par le directeur de cabinet du Préfet de Région et la Secrétaire Générale chargée de la réglementation.

Après avoir exposé en détails les motifs qui avaient amené le Collectif Sans Papiers et le RESF à occuper les locaux de l’ex-OMI, les deux principales revendications des occupants ont été rappelées :
- relogement et donc régularisation des membres des 5 familles (ainsi que la famille virée de l’hôtel Sévigné par l’hôtelier) expulsées de la rue Fiocca en novembre 2005
- un réexamen des dossiers déposés en Préfecture par le Collectif des Sans Papiers afin d’aboutir à un nombre significatif de régularisations administratives dans un délai raisonnable

Sur le dossier de la rue Fiocca, la Préfecture semble avoir clairement compris la situation inextricable dans laquelle elle s’était mise au regard de la mobilisation incessante depuis 4 mois et demi des collectifs d’établissements unis parents/enseignants qui n’ont eu de cesse de soutenir ces familles (lettres de soutien, pétitions, manifestations...).
Elle a donc proposé que ces familles soient reçues en urgence dès demain, jeudi 6 avril, au bureau des Etrangers de la Préfecture afin que les membres de ces familles ne possédant pas de titre de séjour puisse en faire la demande.
Cette proposition a été accueillie avec satisfaction par les membres de la délégation. Mais que de temps perdu ! Il aura fallu attendre plus de quatre mois de politique de l’autruche et une occupation de locaux abandonnés depuis des années pour que Préfecture cède. Elle aurait dû le faire depuis longtemps et en tout cas en amont du 31 mars, ce qui aurait évité bien des soucis psychologiques aux familles concernées et beaucoup de fatigue du côté des soutiens.

Par contre, concernant la seconde revendication, les représentants de la Préfecture se sont réfugiés derrière les articles de loi. "Il n’y aura pas de régularisation massive ni dérogatoire ; la régularisation n’est pas un droit" ou encore "chaque dossier fera l’objet d’un examen administratif", etc.
Bref, le goutte à goutte risque de perdurer alors que les Sans Papiers en lutte demande l’ouverture sans réserve du robinet. A moins qu’il ne s’agisse que d’une attitude de façade...

En tout état de cause, et c’est la conclusion de l’ensemble des membres de la délégation, la Préfecture s’est faite moins arrogante depuis l’occupation de la Maison de l’Etranger, voire conciliante. Par contre, elle semble miser sur un éventuel "lâchage" des soutiens aux occupants parce que le dossier de la rue Fiocca serait enfin clos.
Les membres de la délégation lui ont clairement indiqué que si c’était le cas, elle fait fausse route.
Il est évident qu’au vu du mouvement social contre le CPE qui ne faiblit pas, les liens tissés entre les occupants de l’ex-OMI et les étudiants qui bloquent la fac St Charles (à deux pas l’un de l’autre), ne placent pas la Préfecture en position de force. De plus le temps joue clairement contre elle, les élections présidentielles de 2007 se profilant de plus en plus complexes pour leur ministre de tutelle, quoiqu’il en dise.

Cela ne fait que renforcer la détermination des hommes et femmes Sans Papiers entrés en lutte.
Ce soir l’occupation, vouée à durer, a été reconduite à l’unanimité.
Demain, une manifestation nocturne est organisée à partir de 20h dans le quartier. Se munir de torches emflamées, de lampes et lampions...
"Allumez le feu... Allumez le feu..."

Les soutiens des familles occupantes

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