Edito
La nature du G8 ne s’est pas transformée à Saint-Pétersbourg. Le G8 était de par la volonté de son inventeur : Valery Giscard d’Estaing, un club de riches c’est-à-dire une coordination interimpérialiste et, à ce titre, traversé par toutes les oppositions d’intérêt impérialistes. Il le reste. Mais alors que tout était fait par les gouvernements et les médias occidentaux pour mettre en accusation la politique - intérieure, pour la galerie (critiques sur la démocratie russe dont en vérité ils se moquent) et extérieure, en réalité (la soumission de la Russie post-soviétique au bloc occidental n’est plus qu’un souvenir) - de la Russie, l’équipe Poutine a retourné l’opération en sa faveur et Bush est apparu pour ce qu’il est : l’idiot du village.
Aucun des chefs d’Etat qui le connaissent et le rencontrent régulièrement ne pouvait l’ignorer. La donnée nouvelle de la situation c’est que Poutine le dit et le laisse dire en public par son entourage.
Ce tournant strictement politique au niveau des grands acteurs traduit une transformation profonde de la scène internationale consécutive :
à l’affirmation de la Russie dans le rôle d’acteur clé du marché mondial de l’énergie, et à son partenariat avec l’Iran en cette matière
à la montée en puissance de l’Organisation de Coopération de Shanghai
à l’autonomisation progressive (par rapport aux multinationales occidentales) de l’économie de l’Amérique du Sud.
Cette transformation , à proprement parler bouleversante, est perçue par les stratèges de Washington et de Tel-Aviv et leur réaction d’effroi est celle de la forteresse progressivement assiégée qui tente, dans l’urgence et sous n’importe quel prétexte, des sorties qui vont se faire de plus en plus sanglantes et désespérées.
La guerre du Liban et l’écrasement de Gaza en sont les deux plus visibles et les plus horribles. D’autres sont en préparation : livraisons massives d’armes à Taiwan et au Japon, opérations de guérilla anti-russes au Sud Caucase à partir de la Georgie, « coups » en gestation contre le Venezuela.
Cette phase est très périlleuse : l’impérialisme dominant voit la situation lui échapper et sa violence meurtrière désespérée redouble. Les classes dirigeantes, et la française comme les autres, sont trop bêtes, égoïstes et corrompues pour faire autre chose que défendre un ordre injuste et sanglant qui s’écroule.
Nous n’avons avec elles rien de commun.
- cacgbul150.rtf
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